Richwood Academy

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➳ noah's head

Un air glacial passe entre mes cheveux, caresse mes oreilles et s'estompe tout le long de ma nuque. J'ouvre doucement les yeux, ma tête balançant au rythme des roues se frayant une route sur celles déjà tracées des États-Unis d'Amérique.

Ça, c'est mon rêve.

Être sur les routes non-stop, voir de nouveaux visages et de nouveaux paysage, découvrir le Monde qui nous entoure chaque jour avec seulement un sac à dos sur le dos et une carte entre les mains.

La vie de voyageur m'attire et j'ai l'impression que je l'attire aussi.

En attendant d'être Indiana Jones, je reste Noah Frimann.

Je tapote ma main sur le sol frais de la Wolkswagen tandis que mes doigts partent tous seuls à la recherche de mon téléphone – ou d'un téléphone quelconque.

Dès que j'arrive enfin à mettre la main sur un, j'appuie sur le bouton du milieu pour qu'il s'éclaire et regarde l'heure. 

3h00 du mat' 

Génial.

Qu'est-ce que je fous réveillée à cette heure là ?

Je relève la tête vers mon père qui conduit tranquillement en tapotant ses doigts sur le volant au rythme de je-ne-sais quelle chanson (j'imagine que c'est une des Beatles) avec un sourire en coin. Et tout à coup, comme s'il savait que je l'observais, il lève les yeux vers le rétroviseur intérieur du van et les plante dans les miens.

Marius - Ah, t'es réveillée mon p'tit rat ?

Je grimace à l'entente de l'un de ses stupides surnoms mais gardant malgré tout mon sourire scotché sur mes lèvres.

Marius - T'as fait un cauchemar ?

Noah - Non. Le froid m'a réveillé.

Marius - Pff..

Je l'entends rigoler dans sa barbe et lui donne une tape dans le bras immédiatement, tentant par la même occasion de m'en servir d'appui afin de me relever (Je suis pas stable le matin).

Noah - Eh ! Te fous pas de moi !

Marius - Je me fous pas de toi, je me fous juste de ta frilosité abondante.

Je rigole suite à sa phrase tout en me frayant un chemin vers l'avant afin de m'asseoir sur le siège côté passager. D'ailleurs, je fais tomber un paquet de clopes et un ticket de loto froissé au passage.

Noah - Oups..

Je me penche vers les objets que j'ai fait tomber afin de les ramasser mais mon père m'en empêche en secouant sa main devant moi et en me disant, les yeux rivés sur le par-brise :

Marius - Laisse, ça sert à rien.

Je hausse les épaules et m'assois donc sur le siège, portable en main (cette fois-ci, c'est bien le mien). Après quelques secondes de pur silence, je dis avec un sourire se formant au coin de mes lèvres :

Noah - Ça te dit un p'tit quizz ?

Je le regarde de côté et il fait de même au même moment. Mon regard croise le sien et je ne lis aucune expression sur son visage. La fatigue, peut-être.

Et alors que je commence à baisser mon téléphone et prépare mentalement mon pouce à presser sur le bouton de verrouillage, un sourire béat s'installe sur les lèvres de mon père et son visage s'illumine.