noah's head
Nous venons d'entamer la dernière semaine des vacances d'hiver et je suis triste.
Non, en fait, je ne suis pas triste. « Triste » est un bien grand mot. Je dirais plus que j'ai le syndrome du Sablier. Mais oui, vous savez, le Sablier !
En gros, je suis anéantie par le temps.
Selon mon père, ma mère aussi été touchée par ce syndrome. Il lui arrivait de se jeter à plat dos sur le lit et de ne rien faire de toute la journée. Elle pensait et rembobinait sa vie comme un court-métrage à l'intérieur de sa tête. C'est tout ce qu'elle était capable de faire quand le Sablier prenait le dessus. Alors, mon père lui préparait un plateau de toutes les bonnes choses qu'elle adorait manger et il lui apportait tout ça au lit. Mais ce que ma mère préférait durant ces moments là, ce n'était pas les fraises recouvertes de crème, ce n'était pas les pancakes trempés d'une pluie de sirop d'érable venant tout droit du Canada ; C'était la présence et la compagnie de mon père. Il essayait de la faire rire en se mettant de la chantilly sur le nez et en se démenant pour e toucher avec sa langue par la suite. Il lui racontait des blagues dont il lui avait déjà fait part il y a 5 ans de cela sur un banc en face de leur lycée mais qui continuait de la faire toujours autant rire – Il avait même remarqué que le volume de son rire avait augmenté – Bref, il essayait de lui faire oublier que leurs vies étaient minutées.
Je regarde par la fenêtre de mon salon, chocolat chaud à la main. Elle donne vue sur une rue impopulaire de Chicago dont, je suis certaine, le nom n'apparaîtra jamais dans un livre. Comme le mien, en fin de compte.
La neige tombe et se disperse partout. J'ai l'impression que le Monde est recouvert de blanc et j'ai des difficultés à me rappeler de la vraie couleur des choses ; De comment elles étaient avant. Et soudain, ce sentiment prend plus d'ampleur dans ma tête et se relie aux vraies choses. C'est vrai ça, je ne me souviens presque plus de comment étaient les choses avant. Beaucoup s'est passé depuis mon départ pour la Richwood Academy et j'ai l'impression d'avoir égaré la perspective que la Noah d'avant aurait tout donné pour ne pas perdre.
C'est bizarre l'hiver, ça vous fait vous remettre en question vous et tout les petits détails de vôtre vie.
C'est vraiment bizarre.
– Noah ?
Je sens une pression sur mon épaule et me retourne sur le moment.
Kaylee – Tu veux jouer au Scrabble avec nous ?
Les yeux marrons de Kaylee percent les miens que je pose sur les gars – presque tous assit – autour de la table une seconde après.
Taylor – Quoi ?! Au Scrabble ?! Je joue pas à c'te merde moi !
Jack J – T'as juste peur de perdre, c'est tout.
Taylor – Moi ?! Peur de perdre ?! On va voir ça !
Taylor agrippe sa main à la chaise et tire dessus de toutes ses forces comme s'il en avait après elle et s'assoit dessus. De là, je peux apercevoir un sourire narquois se former sur les lèvres de Johnson. Il adore foutre en rogne Tay' ; Un point commun que nous partageons tous dans notre petit groupe.
Kaylee resserre ses lèvres et balance un peu sa tête sur le côté, pointant la table et va rejoindre les gars. Moi, j'hésite un moment avant d'y aller puis finis par poser mon mug sur un plan de travail et m'assois avec eux, à côté de Johnson et en fin de ligne.
Bon, finalement, la partie n'a pas durée. Elle s'est arrêtée au moment où nous avons compris que les Jacks nous roulaient depuis le début et avait prévu une stratégie depuis le début. Parfois, je me demande s'ils ne sont pas télépathes entre eux.
VOUS LISEZ
Richwood Academy
FanfictionUn an. 365 jours. 525600 minutes. Je dois intégrer les rangs de la haute-société en allant dans l'une des écoles privées les plus riches et réputées des États-Unis d'Amérique pendant un an. Moi, Noah Frimann, fille de garagiste, gagnante du concours...