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noah's head

(quelques jours plus tard, le 07 mars)

Vous devez sans doute vous demander qu'est-ce qui pourrait bien changer en quelques jours, n'est-ce pas ? Et bien un tas de choses, figurez-vous.

Par exemple, cela fait bientôt une semaine que je n'ai plus mangé avec le groupe en entier. Au début, il m'arrivait de manger avec quelques uns d'entre eux. Matt le mardi, de 13h à 14h mais il devait se bouger d'aller à la bibliothèque juste après avant qu'elle ne ferme histoire de réviser une dernière fois ses notions. Carter, tous les mercredis à 12h avant qu'il ne passe 4 heures assit sur une chaise pour sa séance révision avec Melly. Kaylee, le jeudi à 11h30 mais seulement une semaine sur deux car elle a cours d'accompagnement spécialisé en sciences la semaine A.

Ils sont tous concentrés sur leurs révisions et ne cessent jamais de bosser.

Vendredi dernier, on n'a même pas fêté la fin de semaine sur la colline comme on avait l'habitude de le faire. Mais où est passé l'amusement ?

En tout cas, là, je me dirige à mon entraînement de lacrosse. Peut-être que je le trouverai là-bas, l'amusement.

" Aller aller, tous dans les vestiaires ! "

Le coach nous urge pour qu'on y aille et que l'on se change vite. En ce moment, il est beaucoup stressé et je peux vous assurer que ce n'est pas son meilleur trait.

J'entre dans les vestiaires des filles et dépose mon sac sur le banc marron. Jordan n'est pas encore là alors je décide de laisser la porte entre-ouverte pour elle.

" Bonjour Coach ! "

Je reconnais sa voix sur le champ. Quelle coïncidence !

" Salutations Brooks ! Oh, dit moi, t'aurais des nouvelles de Dallas ? "

" Non, du tout. On ne reste plus trop ensemble depuis un moment. Désolée, Coach. "

" Merde alors.. "

Depuis la porte entre-ouverte, je peux voir le coach se gratter le haut de la tempe avec son index. Il a l'air inquiet et je vous avoue que je peux le comprendre.

" Mais vous devriez demander à Jason, ils ont passés beaucoup de temps ensemble ces derniers temps. Il aura sans doute les informations que vous cherchez. "

Elle lui sourit et le Coach la remercie. Dès que je la vois avancer vers la porte des vestiaires, je me retourne immédiatement vers mon sac et l'ouvre, comme si de rien n'était.

" Salut Noah ! " Lance-t-elle, de la joie dans sa voix comme si elle n'avait aucune inquiétudes dans sa tête.

J'hésite vraiment à lui parler de ce que je viens d'entendre car ça viendrait à revenir sur le fait que j'écoute aux portes mais en même temps, je ne peux pas calmer la boule d'inquiétude qui grandit dans mon ventre.

Je n'ai pas parlé à Cameron depuis l'incident entre lui et Nash. J'ai gardé mes distances et il a gardé les siennes, tous les deux pour sa propre sécurité. Et même si c'était presque un enfer vivant pour moi de devoir revivre comme si l'on se détestait, je me suis portée pleinement au jeu.

Mais je me suis rendue compte que ce qui m'aidait à tenir, c'était de le voir tous les jours. Que ce soit en le croisant dans les couloirs, en le repérant de loin au self ou en le regardant jouer avec ses stylos en cours, ça m'allait. C'était comme une garantie, ça m'assurait qu'il aille bien. Et je ne demandais que ça.

Malheureusement, depuis quelques jours, ce petit truc qui m'aidait à tenir m'a lâché. Cameron ne venait plus en cours. Vous devez sans doute vous demandez quelle différence ça fait car de toute manière, il ne participait jamais. Ça en fait une grosse. Rien que de sentir sa présence dans la salle de classe me rassurait. J'avoue que parfois, quand le cours devenait trop ennuyeux et que mon esprit décrochait délicatement de celui-ci, je me retrouvais à lancer un regard indiscret sur la droite -il se place toujours à droite-. Il était là, affalé sur son bureau, sa veste de sport avec le logo de l'Académie occupant la deuxième place que celle qu'un autre élève devrait normalement occuper. Il jouait constamment avec ses stylos. Soit il les mâchouillait, soit il gribouillait avec. Mais dans les deux cas, c'était mignon à regarder. Il levait souvent les yeux au ciel et soupirait, comme s'il se plaignait à Dieu et lui demandait pourquoi est-ce qu'Il l'avait mît dans ce pétrin là. Et je souriais. Et il me remarquait. Et il me souriait aussi -en grimaçant bien-sûr !-

Richwood AcademyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant