HARCÈLEMENT (yoonmin)

30, DON'T BREAK

« Pour ma part, je t'aimais tellement, que je ne me surprenais même plus à toujours vouloir bien faire. J'angoissais constamment. Menacais de fondre en larmes au moindre faux pas. Mais ton sourire, me persuadait parfois, que peut-être, je ne faisais pas les choses si mal que ça. Et dans ces moments là, c'était comme si j'existais vraiment. Comme si j'avais enfin une raison d'avancer sur cette terre. Cette raison Hyung, c'était toi. Tu me faisais me sentir vivant rien qu'en l'étant toi même, et de mon point de vue, je ne t'en étais jamais assez reconnaissant. C'était comme si, quand tu étais là, tout prenait enfin son sens. »

- ✝ -

Je n'aurais su décrire ce que j'avais ressenti, quand, avec douceur, j'étais venu cueillir ses lèvres. D'abord légèrement, sans mouver mes lippes ni exercer de pression sur les siennes, pour lui laisser le choix de se retirer s'il en avait envie. Ce qu'il n'avait pas fait. Et dieu, ce que ce baiser avait été bon.

Tout m'avait paru différent de quand j'embrassais SeongHan, car avec lui, l'amour n'y était évidemment pas. Seules la luxure, l'envie de chair avide que nous ressentions. Je me demandais alors, comment quelque chose d'aussi volatile et superficiel que le sentiment amoureux pouvait donner une telle nouvelle saveur aux choses ? Pourquoi était-ce si délicieux, enivrant, grisant ?

Je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas mais j'aurais pu rester là des heures, mon corps contre le sien, ma peau contre la sienne, sa chaleur m'entourant, nos lèvres scellées dans un contact chaste mais brûlant, brûlant d'envie, brûlant de mon désir pour sa personne, qui accroissait et accroissait, se retrouvant un peu plus grand chaque seconde. Ce simple échange, léger, même pas approfondi pour deux sous, avait suffit à me faire perdre la tête. Pourtant ce n'était qu'un baiser innocent. Un bisou d'enfant. Un bisou qui avait fait battre mon coeur tellement vite sur l'instant qu'il aurait pu vaincre n'importe quel record de vitesse. Qui m'avait mis dans tout mes états.

Je me détachai de lui, les paupières toujours closes, mais les rouvris bien vite quand je sentis son visage s'approcher à nouveau du mien. Que faisait-il ? Est-ce qu'il voulait m'embrasser à nouveau ? Une fois m'avait déjà électrisé, je n'étais pas sûr de tenir encore une fois le coup sans lui sauter dessus, sachant que venant de lui, cela serait beaucoup plus vivant. Beaucoup plus sauvage.

« Jimin ... ? prononcé-je dans un souffle erratique alors qu'il fermait ses paupières de nouveau en m'agrippant doucement par la nuque, ses doigts jouant avec quelques unes de mes mèches tandis que son autre main venait se poser au creux de mes reins, telle une vieille habitude, comme si nous l'avions déjà fait des dizaines de fois avant ce jour. »

« Arrête de réfléchir Hyung. Profite juste. »

Je décidais de me laisser aller pour une fois et de me laisser prendre au jeu. Non, faux. Je voulais me prendre au jeu, à son jeu. Je voulais m'y perdre et ne plus retrouver le chemin de la sortie. Je le désirais ardemment et n'attendais plus que ça, jouer avec lui dans ce combat de caresses et de tendresse. Je m'y sentais si bien. À ma place. Contre lui, avec lui. Enfin, après tout ce temps à l'aimer de cette passion qui me rongeait. Me consumait. Je pouvais enfin la laisser exploser.

Jimin revint alors mouvoir ses lippes contre les miennes, et comme je l'eus prédit, cela devint tout de suite, plus langoureux. Chaste au départ, enfantin, puis de plus en plus torride. Il venait mordre mes lèvres, demandant l'accès à ma cavité buccale que je lui laissais avec grand plaisir, m'accrochant à ses mèches couleur feu désespérément, comme pour m'empêcher de perdre pieds. Il était à la fois ma bouée et celui qui me traînait vers le fond de cet océan de passion, la cause de mon naufrage. Et une encore une fois, je m'accrochais à lui. Comme si cela présentait un quelconque sens. Je dis bien comme si, car cela n'en possédait pas. Il n'existait pas plus insensé.