32, someone to give yourself to

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Jimin, c'était un être complexe. Il souffrait de solitude, il ne supportait pas cette dernière, parce que dans ces moments là, ses idées noires s'accrochaient à lui et griffaient sans relâche le parois de son esprit meutri, tout comme son corps. C'était dans ces moments-là que Jongsin prenait le dessus sur lui. Où la folie dominait l'homme. Seulement, Jimin souffrait tout autant d'être entouré. Cela le blessait aussi, et bien plus encore. Car le jeune homme se trouvait être quelqu'un de nocif. Cependant, il était une personne, qui ne torturait pas le roux de par sa présence, et qui lui était au contraire bénéfique. Min Yoongi. Son ami d'enfance, son modèle, son souffle, sa muse, son tout, son rien, la raison de son sourire, sa raison de vivre également. Ce garçon si simple et pourtant si doux, qui faisait qu'on était obligé de l'adorer. Et c'était à la folie, que Jimin l'avait aimé, bien plus que sa vie en elle même.

-- ✝ --

Je me souviens de la première fois où la peau halée de mon bras avait rencontrée la froideur -qui contrastait pourtant avec la douceur- d'une lame de rasoir faite de métal. C'était le lendemain de cette fameuse soirée, où Yoongi avait brisé toutes mes illusions et mes rêves, avant de piétiner allègrement les morceaux de mon coeur détruit en couchant avec un autre sous les effets néfastes de l'alcool. J'avais longuement hésité au début, je trouvais l'idée stupide, grossière, et de toute façon, j'avais peur de le regretter ou d'avoir mal ensuite. Et c'était exactement ce qu'il s'était produit. Je ne m'étais peut-être faite qu'une seule entaille, mais les remords m'avaient assailli dès lors que j'avais commencé à désinfecter la plaie dont coulait le liquide flamboyant qui peuplait mes veines.

J'avais honte, affreusement honte. Elle se situait jute en dessous de mon coude, à la jonction entre mon bras et mon avant-bras. Pendant un temps je n'avais plus porté de t-shirt à manches courtes. Mais quand, durant la saison chaude, on aurait trouvé trop louche que je porte encore un sweat et que j'y avais malheureusement été contraint, j'avais fait passé cette cicatrice pour une quelconque, quelque chose que je m'étais fait sans même m'en rendre compte. Personne n'avait rien dit, tout le monde m'avait cru.

J'aurais dû me douter qu'avec l'existence de merde que je menais, cette entaille serait la première d'une série sans fin, le commencement d'un cercle vicieux dans lequel je m'enlisais un peu plus de jour en jour en perdant peu à peu l'espoir de pouvoir en sortir.

Ces marques avaient souvent été le sujet de longues discussion avec ma psychiatre durant lesquelles elle me répétait sans cesse que cela était immoral, dangereux, qui ça risquait de me faire me sentir encore plus mal, que je devais arrêter cela car c'était des cicatrices que je devrais porter toute ma vie, et que, ultime raison, je jouais avec ma santé et la mettait considérablement en péril.

Mais comment lui expliquer sans être ni vulgaire, ni grossier, que je m'en foutais, que c'était vraiment le cadet de mes soucis ?

Au contraire, moi, ça me faisait me sentir mieux. Oui, c'était dangereux, mais si je pouvais faire disparaître Jongsin quelques heures juste en me coupant la chair assez profondément, évidemment que je le ferai. C'était même plus efficace que tous les médicaments dont j'étais obligé de me gaver sous son ordonnance.

De toute façon, durant toutes ces années de consultation, cette bonne femme n'avait jamais réussi ne serait-ce qu'à apaiser le poids qui pesait lourd sur mes épaules et je me répétais, et me répète toujours, que ma famille payait pour du vent. J'étais persuadé qu'elle n'était là que pour m'inventer des problèmes et amasser l'argent ensuite. La vie était belle pour elle.

J'avais pu constater à plusieurs reprises que Yoongi avait des marques similaires aux miennes sur le corps. Je veux dire, en dehors des bleus et hématomes que je lui avais causés, des cicatrices étaient présentent, aussi. Cela pouvait paraître égoïste mais chacune d'elles me remplissait de fierté et de contentement parce que je savais que j'étais à leur origine, c'était comme une preuve de plus de mon passage sur son épiderme, sauf que cette preuve là, ne prendrait pas quelques semaines voir quelques jours à partir comme toutes les ecchymoses que j'avais pu lui faire.

HARCÈLEMENT (yoonmin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant