C'est fou comment l'amour peut faire voler et peut parallèlement couler dans le plus profond du malheur.
Ana-Rose est amoureuse de Gabriel. Gabriel est amoureux d'Ana-Rose, et Circé en a marre de les voir stagner.
Alors elle bouge, alors les choses...
Il y a les petits secrets pas bien méchants, ceux du type j'ai mangé le dernier biscuit ou encore j'aime écouter Justin Bieber pour me réconforter.
Il y a ceux un peu plus corsés, comme ceux je fantasme sur mon prof de physiques ou j'ai fumé clopes sur clopes à la dernière soirée.
Puis il y a ceux qui nous scient la gorge et nous brûlent la poitrine, comme, par exemple, j'ai vu ma mère avec un autre qui rivalisaient avec les je suis enceinte.
Tout le monde avait des secrets, tout le monde réussissait à en parler. Sauf moi.
Moi j'avais les secrets empoisonnés qui m'empêchaient de dormir la nuit, parfois.
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« Je ne sais pas si c'était une bonne idée, de te pousser dans les bras de Gab.
— À part me faire faire une crise de panique ridicule, ça a pas avancé grand chose, en effet, releva Ana-Rose, piquante.
— Eh bien embrasse le, prend les devants, Ana ! Ce mec est une pure godiche. J'en ai vu, des gars maladroits, mais lui c'est le pompon.
— Et moi, je suis pas une godiche peut-être ? »
Elle releva le menton, effrontée.
Pire que mon petit frère, et ce n'était pas peu dire.
« Ana, arrête ça, tu as plus de couilles que ce mec !
— Depuis quand ? Je suis la fille la plus trouillarde qu'il puisse y avoir.
— Lui courir après en lui gueulant que t'étais pas lesbienne même si tout le monde te regardait pendant que lui allait faire une crise de larmes, si tu veux, j'appelle ça avoir des couilles.
— Une crise d'asthme, il allait faire une crise d'asthme, corrigea-t-elle avec calme.
— Oh, Rosie, me dis pas que t'as cru à ça ! Il arrivait même pas à tenir debout, je l'ai vu, moi, ton Gab, il a empoigné Noé et a enfoncé son nez dans le cou de son frère, c'est Roman qui a pris les choses en main en voyant que je le fixais. Il a donné une claque dans le dos de Gabriel en lui gueulant de se retenir et ils sont partis tout les trois. »
Sur le visage d'Ana-Rose, on lisait plusieurs sentiments. La curiosité — on ne changeait pas une commère avide de ragots, l'incompréhension, le doute, l'amusement puis la satisfaction.
« Tu veux dire que ce que je lui ai annoncé l'a touché ?
— Du plus profond de son cœur de fragile, oui, exact.
