Circé écoute les plaintes; 5.

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   Ana-Rose chialait dans la rue, assise par terre, la tête dans la capuche. J'ai pas compris pourquoi, mais je me suis accroupie à côté d'elle et j'ai fait mon job.

   J'lui ai dit ce qu'elle voulait entendre, et ce qu'elle voulait pas aussi, mais j'étais obligée, pour son bien. Mes mains sur ses épaules, mes mots dans son cœur, ses maux sur la langue.

   Elle répétait qu'il l'aimerait plus, qu'elle avait merdé et j'étais bien obligée de dire qu'elle avait raison.

   On est rentrées chez elle en abandonnant son cœur brisé sur l'asphalte.

   « Va lui parler

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   « Va lui parler.

   — Non, non, non non non ! caqueta Ana-Rose, paniquée. Il a l'air triste !

   — Raison de plus. Allez, viens. »

  Elle se débattit un coup, pour la forme, avant de se laisser traîner vers Gabriel. Il avait vraiment les cheveux en pétard, ce mec, était-ce possible d'être aussi mal coiffé ?

   « Ana et toi, vous devez discuter, j'imagine.

   — Oh, je crois qu'on a tout dit. Vous sortez ensembles ? répondit-il, l'air sombre.

   — Rosie et moi ? Jamais de la vie ! Je suis certifiée cent pour cent hétéro, c'est étiqueté sur mon soutif. Non, elle a quelqu'un d'autre en vue. »

   Ana-Rose pâlit sérieusement avant de me fusiller du regard.

   « Cette même personne est fortement attirée par elle, si tu vois ce que je veux dire. »

   Poings contractés, regard perdu; rien ne m'échappait : la jalousie marquait ses traits.

   « Tu ne veux pas savoir qui c'est ?

   — Les déboires amoureux d'Ana-Rose ne m'intéressent pas tant que ça, articula-t-il en détachant chaque syllabe, laissant courir le nom de mon amie sur le bout de sa langue, comme un bonbon délicieux.

   — Oh que si ils t'intéressent, parce que t'es un petit peu concerné, mon coco. »

   Ana-Rose était cramoisie et tremblante, les mains et la gorge enfoncée le plus possible dans son manteau.

   Lui, il n'exprimait rien. Il écoutait ce que je disais, impassible, ce qui me donnait envie de le secouer comme en prunier. Avant d'étirer ses lèvres en un mince sourire.

   « En quoi ? supposa-t-il.

— Tu l'aimes, non ? »

Son sourire s'affaissa et il s'empourpra pendant qu'Ana-Rose passait de l'écarlate au blanc cadavérique.

« Circé, je t'en supplie, l'affaire est close. Laisse le tranquille. »

Elle papillonnait des paupières et il lui lança un regard à la dérobée. Empli de gratitude.

« Non, Ana, ça fait des mois que tu me rabâches sur lui : maintenant, tu avances. Vous vous aimez, bordel, ça crève les yeux, même vous, vous le savez, que vous vous aimez. Alors quoi : vous êtes assistés jusqu'au bout ? Vous voulez que je vous rapproche les lèvres pour que vous vous rouliez la plus grosse pelle de votre vie et celle qu'on a toujours voulu voir ? Vous êtes des pantins, Roman et Noé te manipulent, de la même manière, Gabriel ! Ils te font avancer de la même manière ! Et tu t'en rend même pas compte. »

Ana-Rose était tellement tremblante qu'elle manqua tomber par terre. Elle s'assit faiblement près de Gabriel, pâle à en mourir, les larmes aux yeux. Enragée. Enragée que son masque calme tombe.

« Laisse nous. Laisse moi. Arrête, articula-t-elle durement.

— Oui, laisse nous tranquille, Circé, renchérit Gabriel, rouge de honte. »

Je restais plantée là, comme un piquet.

« On doit parler, argumenta-t-il. Tu l'as dit toi-même.

— Non, y a rien à dire, arrêtez ! gémit Ana-Rose en se prenant la tête entre les mains. Laissez moi tranquille ! »

Elle avait besoin de hurler ou de laisser la musique déchirer ses tympans. Gabriel s'essaya à lui poser timidement la paume sur sa main, sans succès notable.

« Laissez moi, répétait-t-elle d'une petite voix, inlassablement. »

Tout était tremblant en elle, même sa voix. Alors Gabriel se décida enfin à porter ses couilles et passa son bras autour de ses épaules, après des terriblement longues secondes d'hésitation.

Il lui murmurait de se calmer, de pas s'inquiéter, et je jugeais commencer à être de trop dans cette discussion.

J'avais fait une bonne action aujourd'hui.

Alooors je suis pas fière de ce chapitre je savais absolument pas comment faire et au final le rendu est le moins dégueulasse possible
(Circé est sagittaire ascendant bélier si jamais vous vous posiez la question ptdrr)

bref j'vais encore partir vite parce que j'ai la masse de trucs à faire putain (coucou le DM de maths + le plan de BD à finir) des photos à trouver plus un tee-shirt (ma vie cheloue) et que j'aimerais essayer de corriger un chapitre si mon wifi me le permet 🙄

bref j'espère que c'est pas trop trop nul mais je comprendrais si le chapitre vous a pas plu mdrr

la bisette,
xx,
Am.

Demie-teinte.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant