C'est fou comment l'amour peut faire voler et peut parallèlement couler dans le plus profond du malheur.
Ana-Rose est amoureuse de Gabriel. Gabriel est amoureux d'Ana-Rose, et Circé en a marre de les voir stagner.
Alors elle bouge, alors les choses...
Le souffle court, les tempes détrempées pour bien aller avec le sweat mouillé. Le pas traînant, les mollets cuisants.
Des gars devant, qui parlent, qui rigolent. Gabriel et sa bande d'adolescents paumés, royalement moches et super cons, pas drôles pour un sou.
Un d'eux qui mime un orgasme. Ça se cogne, rebondit le long des parois du tunnel, ça se répète inlassablement jusqu'à devenir trop faible pour être ensemble. Et le bruit recommence.
Ils miment les orgasmes sous les tunnels pour faire résonner ceux qu'on leur donnera jamais.
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J'ai raconté la scène à Ana-Rose. C'était triste à voir.
L'air neutre, Ana-Rose, toujours, sauf quand on lui parle de Gabriel. Et encore : là, il la rendait triste. Alors elle restait neutre au lieu de rigoler fort.
« Tu crois qu'ils m'imitaient ? s'inquiéta-t-elle, les doigts crispés autour de son café.
— J'y ai pas pensé. Mais oui, peut-être qu'ils t'imitaient ! »
J'étouffais un rire, par peur de me faire engueuler par Ana. Mais elle ne me regardait même pas, les yeux perdus dans le vague, touillant son café distraitement.
« Tu sais pas qui c'est ?
— C'est dur de reconnaître une voix quand on entend qu'un orgasme !
— Fabien. Ou Rémy. Pas vrai ?
— J'aurais dit Fabien aussi, mais je crois pas. »
Son regard brun s'assombrit.
« Quelle bande de petits puceaux, ricanais-je en espérant lui rendre le sourire.
— Je pense pas que ce soit Roman. Il s'en tient aux mots, et ce truc, c'est pas un mot.
— Un orgasme, Rosie, un orgasme. »
Elle me fusilla du regard, de son air oui, je sais très bien merci.
« Ça doit être un coup de Noé, grimaça-t-elle.
— Oui, plutôt. Roman est assez réservé, commentais-je avec plus du compassion.
— Putain ! Dire que j'le croyais relativement cool et calme. Quel con.
— Eh, on sait pas, c'est peut-être Rémy.
— Si tu veux mon avis, c'est Noé. C'est un bon truc de puceau de lâcher ça et je parierais pas sur la virginité de Rémy.
— Ouais, fin ça reste Rémy quoi. »
L'air sombre, les traits fermés, Ana-Rose but son café d'une traite.
« De toute façon, la bande de Gabriel est une bande de puceau.
— Ah j'parierais pas sur Roman.
— Tu rigoles ? Il est super moche ! Personne voudrait de lui, si ?
— Euh, Rosie, il est pas moche. Gabriel est moche. »
Moue amère, plus que le café noir.
Ana-Rose a beau être quelqu'un doté de beaucoup de qualités, elle est, entre autres, dotée d'une susceptibilité sans égal quand on critique son crush.
« Pardon ? Roman, mieux que Gabriel ?
— Absolument. »
Je lui exposais les nombreux défauts de l'élu de son cœur.
« Ok, concéda-t-elle. Gabriel est moche. Roman est pas mal. Mais, tu vois, il a quelque chose, Gabriel. Il cuisine, il veut fonder une famille, il est calme, posé, stable, il a le même humour que moi... »
Ana-Rose s'interrompit, comme si elle en avait trop dit; Gabriel entra deux secondes après. Elle avait contemplé le laideron derrière la porte vitrée.
« On devrait commencer à bosser, proposa-t-elle, faussement enjouée. »
je sais c'est grave dur à assimiler tout ces noms de persos du coup j'vais résumer un peu : Noé c'est le frère de Gabriel, Roman leur meilleur pote et Fabien et Rémy sont potes entre eux et avec le trio mddr.
Et j'avoue qu'en soi ce chapitre a rien d'intéressant par rapport à la suite, je dirais qu'il sert d'introduction aux personnages en fait aha.
Voilà voilà sinon Circé c'est carrément mon bébé pire qu'Ana et Gab mes deux precious.
Du coup bon ce chapitre était un peu cru, le suivant aussi mais théoriquement ça devrait aller mieux après hihi. Voilà c'est tout ce que j'ai à dire, du coup.
