LUNIE

Chapitre 2: Aveuglée

Cela faisait un moment que Marina écoutait en silence une dispute qui semblait se dérouler dans la pièce d'à côté. L'Homme et la Femme ne semblaient pas être prêts de s'arrêter quand un grand bruit retentit, comme si ils commençaient à se battre. Les bruits violents continuaient mais se faisaient de moins en moins audible. Dès que la dispute cessa, Marina savait. Elle savait qu'elle venait de perdre quelqu'un qui aurait pu la faire sortir d'ici. Pendant 10 secondes... 10 secondes où elle avait cru qu'elle aurait pu s'en sortir. Elle aurait pu s'enfuir loin de cette situation qu'elle ne comprenait pas, retrouver sa famille, ses amis... Max... Elle sanglota doucement. Maman, pria-t-elle, papa, j'ai besoin de vous, aidez-moi! Je vous promets de ne plus jamais vous poser de problème! Je regrette de ne pas vous avoir écoutés... J' encaisserais toutes vos disputes même... Même quand...

Marina s'arrêta de cogiter lorsqu'elle entendit des pas se rapprocher lentement. Ne pas pouvoir voir augmentait dangereusement son angoisse. Puis elle entendit une porte s'ouvrir doucement, puis des pas se rapprocher d'elle. C'est la Femme! se dit-elle. Il y a peut-être un espoir pour que... Marina ouvrit la bouche pour implorer de l'aide...

«Ne parle pas, coupa la Femme avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit. Je ne peux pas t'aider, désolé...

-Mais...

-Ne parle pas, répéta-t-elle, sinon il va s'en prendre à moi. »

Un silence s'imposa, Marina aurait aimé voir l'expression de son visage. Ses sanglots n'avaient pas cessés et la tension se faisait ressentir. La Femme, d'une voix tremblante, lui dit:

«Je... n-ne sais pas p-pourquoi... c'est m-moi qui doit l-le dire... m-mais... d-d'après lui t-tu es...»

La Femme prit une grande inspiration. Une grande panique commença a envahir Marina. Q-qu'est-ce qui ce passe...?

«Enceinte!»

Tout le désespoir du monde s'abattit sur elle. Marina ne voulait pas y croire. Elle sanglota :

«C'est une blague ? Pas vrai ? "

Le silence lui donna sa réponse. Marina éclata en sanglot. Elle ne souciait pas de ce qui y avait autours. La Femme devait se sentir extrêmement gêner car elle s'approcha de Marina et l'entraina. La jeune fille n'avait plus de force de la repousser.

« Ne t'inquiète pas » Murmura maladroitement la Femme.

Est-ce une victime de l'Homme elle aussi ?

Cette idée la réconfortait de ne pas être seule mais la Femme semblait soumise et ne pouvait pas l'aider. Elle sanglota encore un peu dans les bras de la Femme. Elle parvint quand même à demander :

« Qui... m'a fait ça ? »

La femme demeura silencieuse... Ou si elle avait dit quelque chose, Marina n'entendit pas, car, épuisée, elle sombra dans les ténèbres.

Lorsque Marina se réveilla, il n'y avait plus aucun bruit dans la pièce. Il n'y avait personne.

Marina n'était plus assise sur une chaise mais se trouvait sur un genre de matelas toujours ligotée puis... Marina ne portait plus les mêmes vêtements, elle le savait car elle portait quelque chose d'inconfortable qui ne ressemblait pas à sa veste bien confortable qu'elle portait habituellement. Elle frissonna. Non pas à cause du froid mais parce qu'elle savait que quelqu'un l'avait changé.

Marina voulu chasser cette idée quand une autre pensée vint bouleverser son esprit : Comment suis-je tombée enceinte ?

Elle était plus calme en raison de ce silence. Déjà comment ont-ils fait pour le savoir ? Marina se demandait si elle n'avait pas tout inventé mais le ton de la Femme lui avait paru tellement grave... Elle réfléchit quand même deux secondes aux possibilités sachant que la plus probable était : Le viol... Mais cela ne marchait pas... Quelque chose ne collait pas... Lorsqu'elle s'était réveillée, elle portait les mêmes habits que lorsqu'elle s'est faite enlevée. Marina n'avait même pas de petit ami... Alors comment est-ce possible ? se répéta-t-elle.

Max était son seul et unique amour... S'il apprenait que sa meilleure amie était enceinte, comment réagirait-t-il ? Et mes parents... Marina voyait déjà leurs visages horrifiés. Ho non ! Je ne veux pas être enceinte... Il doit bien avoir un moyen de...

Marina réfléchit rapidement : Avortement ? Il n'y a pas de médecin ici... Mais aussi depuis combien de temps est-elle enceinte ? On ne diagnostique pas un bébé à 1 jour non ? Depuis combien de temps est-elle enfermée ?

Soudainement Marina se rappela du silence de l'endroit... C'est le moment ou jamais de s'enfuir !

Marina se mit tant bien que de mal à se mettre sur ses deux jambes... Elle avait une impression de ne plus savoir marcher... Elle réussit à ne pas tomber et se dirigea vers... Un des côtés...

BLAM !

Quelque chose venait de tomber... C'est ce qu'espérait Marina en reconnaissant l'ouverture d'une porte... Ami ? Ennemis ? N'entendant pas d'autre mouvement, Marina se dirigea vers l'endroit où le bruit était apparût. Mais se heurta contre quelque chose qui ressemblait à un corps... Marina tremblait de plus en plus... La personne prit la parole :

« TOI... »

C'est l'Homme ! C'est sa voix !

« Tu pensais vraiment pouvoir sortir aussi facilement ? »

Sa voix était si froide qu'elle reçut un vrai choc. Une scène d'un film policier lui revint en mémoire. Marina prit toutes ses forces pour dire ces mots :

« J-je voud-drait... a-aller a-au t-toilettes ! »

Dans le film qu'elle avait vu la femme s'en était sorti en sautant par la fenêtre. Elle se devait d'essayer. C'était sa meilleure tactique pour s'enfuir. Elle pourrait ainsi s'échapper et prévenir la police... Accepte... Accepte !

« D'accord, lui répondit-t-il sans la trace d'une émotion quelconque, MAIS si tu essaie de t'enfuir, ça pourrait très mal se passer pour toi. »

Marina hocha la tête vigoureusement, il ne faudrait pas qu'il se doute qu'elle veut absolument s'enfuir.

L'Homme attrapa son bras et la tira hors de la pièce. Marina sentait le froid du sol sous ses pieds nus. Il semblait qu'elle marchait dans un couloir. Soudain, l'Homme s'arrêta et plaça Marina en face de lui. Puis il retira le bandeau qui couvrait les yeux de Marina depuis un moment. Celle-ci du cligner des yeux plusieurs fois pour y voir quelque chose... Elle en avait mal à la tête. Mais distingua une porte blanche en face d'elle, le couloir dans lequel ils se trouvaient était très sombre. Marina tenta de se retourner pour voir le visage de son agresseur. Ce sera plus facile de l'arrêter si elle se souvenait de son visage. Mais l'Homme la tenait fermement et commençait à défaire ses liens.

« Si tu ne reviens pas au bout de 5 minutes, menaça-t-il, J'irai te chercher... »

Les liens de Marina tombèrent au sol et celle-ci hocha la tête et rentra dans la pièce. Lorsqu'elle se retourna pour fermer la porte, le court instant où elle vit son agresseur, lui suffisait à dire qu'il était dangereux. Malgré l'obscurité, Marina avait deviné la présence d'un fusil dans son dos.