Julia

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PDV Inconnu:

Flash-Back:

Ma petite fille courait un peu partout pendant que moi j'attendais assise sur un banc.

Mon mari quant à lui était encore au travail. Il travaillait dur pour obtenir une promotion et arrondir nos fins de mois.

Ma petite fille riait aux éclats en poursuivant maintenant un papillon qu'elle essayait d'attraper avec ses mains miniscules.

Elle était vraiment le portrait craché de son père, pour mon plus grand-bonheur. Elle n'avait hérité que de mes cheveux et de mon nez.

Une fois sa petite course achevée, elle arriva vers moi essouflée puis me dit:

- Tu as vu comme j'ai couru vite mama.
-C'est très bien ma puce, je suis très fière de toi mi amor ! Lui dis-je en la recoiffant.

Nous étions actuellement en vacances en Espagne, dans mon ancienne maison qui appartenait désormais à ma petite soeur et moi. Mon père était Espagnol mais nous a quitté il y a 5 ans.

- J'ai essayé d'attraper la mariposa mais il est parti rejoindre ayo* ! Dit-elle avec une moue triste avant d'en remarquer un autre et d'essayer de l'attraper.

Emiliana était très proche de son grand-père. Elle était vraiment très triste quand il est décédé.

Je souris en regardant ma petite princesse courir dans l'herbe. Malheureusement mon petit bout de chou a grandit si vite.

Je suis si triste de devoir la laisser dans quelque mois..

Je regardais ma montre et remarquait l'heure tardive

-Emiliana vamos a casa (Emiliana on va à la maison ) ! Criais-je
- ¡ No Mama ! Un poco màs (Non Maman ! Un peu plus !)
- ¡ Emiliana ahora vamos ! (Emiliana on y va maintenant ! )
- ¡ Si Mama ! (Oui maman !) Dit-il en faisant
la moue et en revenant vers moi.

- Vamos mi bebé ! ( On y va mon bébé)

Nous rentrâmes donc à la maison. Mon homme n'était toujours pas rentré. Je commençais à m'inquiéter, il était censé quitter le travail il y a 2h.

Il fallait que je me calme. Trop de tension et pouf ! Je tombe par terre.

Du calme Julia* ! Arrête de t'inquièter et détend-toi

Je tombai sur le fauteuil et essayai de reprendre mon souffle.

Ma petite fille arriva et me regarda peinée. Elle s'approcha doucement de moi et me demanda:
-Tout va bien mama ? (Maman)
-Oui, oui va jouer dans ta chambre ma puce.

Je détestais qu'elle me voit ainsi, donc la plupart du temps lors de mes crises, je lui demandais de monter dans sa chambre, je me détestais d'être comme ça.

Après plusieurs minutes en essayant de reprendre mon souffle normalement, j'allai voir ma fille qui jouait dans sa chambre.

Je m'arrêtais à l'entrée de sa chambre et la regardait jouer en souriant mais ma complentation fut de courte durée car j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir, soulagée je pressais le pas pour rejoindre mon mari.

-Tu es enfin là je m'inquiétais ! Dis-je en m'empressant de le prendre dans mes bras.

Mon mari était au courant pour ma maladie. J'avais l'impression qu'il la vivait plus mal que moi.

Il me lâcha rapidement. J'avais aussi l'impression qu'il s'éloignait de moi. Cela m'attristait beaucoup. Surtout avant de partir. J'avais besoin d'être rassurée et de réconfort. Ce que pour le moment, il n'était pas capable de me donner.

J'avais l'impression de donner plus que je reçevais.

Mon mari me décevais de jour en jour. Nous nous étions pourtant mariés pour le meilleur et pour le pire. Là, nous traversions une passe difficile. Malheureusement il n'était pas là pour moi comme je l'aurais voulu.

Je m'empressais donc de m'éloigner déçu par le rejet de mon mari et remontais les escaliers pour non pas aller à la chambre de ma fille mais la mienne.

Je m'étalais sur le lit, le tout en douceur pour éviter de me faire mal.
Je soupirais, la tête dans l'oreiller, puis décidais de faire un somme.

Je me réveillais quelques heures plus tard, en sentant l'odeur de mon plat preféré.

Je me levais d'un bond, pas trop brusque encore une fois et descendit jusqu'a la salle à manger.

Mon mari et ma fille était en train de rigoler ensemble, Emiliana ne sachant pas encore manger proprement faisait rire son père qui la regardait avec des yeux brillants.

Je restais quelque instants à les regarder, ne voulant pas interrompre ce moment.

Finalement je décidais de ne pas manger préférant les laisser seuls.

PDV Inconnu:

J'avais attendu toute la journée pour rentrer à la maison.

Je venais actuellement de quitter mon travail. Normalement aujourd'hui je devais finir tôt, mais j'étais resté jusqu'a ce que l'entreprise ferme.

Je ne cessais de faire des heures supplémentaires pour pouvoir enfin avoir cette promotion que je voulais tant et par la même occasion vivre convenablement. En l'occurence sans problème d'argent.

Je venais d'arriver a la maison. Je passais la porte d'entrée et ma femme me sauta dessus. Je la repoussais immédiatement avec regret.

Je ne préférais plus m'attacher a elle. Sachant que sa date était déjà prévu.

Lorsque nous l'avions appris, Emiliana n'était qu'un bébé, mais malheureusement pour elle les jours de sa mère étaient comptés.

Quand j'ai su que ma femme allait mourir, j'ai voulu passer un maximum de temps et profiter des derniers instants qu'ils me restaient avec elle.

Malheureusement au fil des jours, je commençais à souffrir, de plus en plus. Je ne pouvais plus la regarder sans penser qu'elle allait me laisser seul avec Emiliana.

Elle ne méritait pas de mourir. Elle avait toujours été gentille avec tout le monde. Même si elle avait eu une enfance difficile.

Ma femme, déçue par mon rejet se dépécha de monter.

Emiliana était descendue entre temps. En ayant assistée à toute la scène elle me demanda
- Papa, pourquoi tu ne fais plus de bisous à maman?

Je ne pouvais pas répondre à sa question, elle était trop petite pour comprendre.

Je me contentais alors de lui sourir en lui tapotant la tête et décidais d'aller préparer le repas n'ayant rien d'autre à faire.

Une fois le repas terminé, j'installais Emiliana sur la chaise haute et lui donnais son plat.

Elle ne savait pas manger proprement et s'en mettait partout. Je rigolais attendri.

J'entendis quelques pas, je tournais la tête discrétement et vit ma femme s'en aller. J'aurai préférer qu'elle vienne nous rejoindre. Mais elle n'en fit rien.

C'était comme-ci elle était déjà morte.

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Chapitre 8 terminé !

*signifie abuelo (grand-père)

* prononcé "Roulia" (en roulant le r ! C'est espagnol !)

Mariposa = papillon

Un chapitre remplit de suspence et d'émotions.

Des avis ?

Bisous mes petites mariposa (J'ai pensé à Barbie mariposa 😉)

La NounouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant