Chapitre XVI: Oops

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Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue.

Albert Einstein


- Nathanaël.

C’est à ce moment là que je commence à flipper. La dernière fois qu’il m’a appelé par mon prénom complet, c’est quand il a ouvert la fenêtre alors que ma collection de carte de footballeur était posée sur la table. Les trois quarts des cartes étaient passées par la fenêtre. Il avait ensuite passé cinq heures à les chercher et avait fait le tour de la ville pour trouver celles qui me manquaient pour se faire pardonner.

- Qu’est-ce que tu as encore fait ?

Je le regarde d’un air suspicieux pour l’encourager à me répondre.

- Nathanaël. Je crois que j’ai fait une bourde.

- Tu crois que tu as fait une bourde ou tu as fait une bourde ?

- J’ai fait une bourde.

- Et tu compte me dire ce que c’est ?

Il se mord la lèvre avant d’avouer, d’un air penaud :

-     Ilsepeutpossiblementquej’aiembrasséAyumi.

- Quoi ? Tu peux répété s’il te plaît ?  J’ai rien compris à part les mots « Ayumi » et « embrassé ».

Je marque une pause.

- Non. Ne me dis pas que tu l’as fait !

- D’accord. Je ne te le dirai pas.

Il a l’air soulagé, mais je ne compte pas le laisser s’en tirer aussi facilement :

- Quand tu dis que c’est une bourde, c’est pourquoi ?

Il me regarde avec l’air d’un chien qui vient de mettre de la boue sur le canapé et ça ne m’inspire pas du tout confiance. Il décide de continuer :

- Si, j’ai embrassé Ayumi, mais j’aurais pas dû.

- Comment ça, t’aurais pas dû ?
Attends. Pourquoi tu l’as embrassée, à la base ?

Le pauvre ne sait plus où se mettre. Ça pourrait être comique si ça n’était pas aussi grave.

- Tu sais, il y a cette fille, là, Allyssandre, qui me tourne autour depuis deux ou trois jours. Je lui ai déjà demandé plusieurs fois de me lâcher la grappe, de manière gentille et de manière un peu plus dure, mais elle ne veux rien entendre.

Je sens que je ne vais pas aimer la suite.

- Et du coup, quand elle m’a demandé pour la dix-huitième fois de la journée si je voulais sortir avec elle…

Il se tait, et à mon avis, ce n’est pas bon signe. Je l’encourage du regard pour qu’il continue.

- Du coup, il y avait Ayumi à côté de moi, et j’ai pas réfléchi, et je l’ai prise dans mes bras, et je sais pas ce qu’il m’a pris, je te le jure… mais j’ai embrassé Ayumi sur la bouche pour montrer à Allyssandre que j’étais déjà pris.

- Tu as osé te servir d’Ayumi pour repousser une de tes conquêtes.

Je dis ça sur un ton froid qui gèle Dario sur place.

- Oui.

Tout à coup, on entend quelqu’un tambouriner contre la porte :

- Dario ! Ouvre cette porte ! Si tu ne m’ouvre pas tout de suite, je te promet que ce que Ayumi va te faire subir pour se venger ne sera rien comparé à ce que moi je vais te faire ! Ouvre !

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