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Chapitre XXI: Greener

La majorité des extraterrestres ne croient pas aux humains

Pierre Légaré

Mais alors que j'arrive au coin du bâtiment qu'il vient de dépasser, plus personne en vue. Il vient de se volatiliser! J'ai des hallucinations où quoi ? Devant moi ne se dresse plus qu'une esplanade vide, bordée de chaque côté du jardin. J'entends seulement le tchouf-tchouf des arroseurs automatiques, qui me font inévitablement penser à ma rencontre avec Dario.

***

Je venais de monter les trois étages pour accéder à ma nouvelle chambre. La gentille dame qui m'accompagnait avait porté ma valise tandis que je me coltinais mon sac à dos qui devait peser quasiment aussi lourd que la dite valise...

Elle m'avait dit s'appeler Mrs Mason et serait ma professeur d'anglais pour le reste de ma scolarité, ce que bien sûr je ne savais pas encore.

Nous étions tous les deux essoufflée après cette montée et ce fut Mrs Mason qui reprit son souffle en premier :

-Tiens, on dirait que ton colocataire est arrivé avant toi. Il a déjà du s'installer mais on lui a sûrement dit de ne pas trop s'étaler. Tu devrais bien t'entendre avec lui, la directrice a choisis elle-même les attributions des chambres en fonction des goûts de chacun. Je vais vous laisser faire connaissance. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, va au bâtiment central et tu devrais trouver un adulte qui t'aidera.

-Et pour les horaires ? lui avais-je demandé, tout de même un peu anxieux.

-Tu n'as pas à t'inquiéter. Quand le prochain gong retentira, il te suffira d'aller à la cantine, elle aussi dans le bâtiment principal et de t'asseoir. Nous vous expliquerons tout le moment venu. Ça te va ? m'avait-elle répondu avec un joli sourire.

-Oui, bien sûr, merci.

J'essayais de paraître plus sûr de moi que je ne l'étais, mais elle ne semblait rien remarquer, et après un
-Au revoir !
Plein d'enthousiasme de sa part, je m'étais tourné vers la porte mystérieuse devant laquelle nous nous étions arrêtés.

Je tendis la main vers la poignée et au moment où je l'abaissais et poussais la porte, j'entendis un
-No !!
Tonitruant qui me fit craindre le pire.

Et le pire arriva.

Je fut aspergé d'un myriade de gouttelettes d'eau. En regardant de plus près, je remarquais que ce n'était pas de l'eau. C'était de la peinture verte!

Je levais les yeux pour apercevoir l'auteur de ce massacre. Ce que je vis de la chambre me fit sursauter malgré moi : devant mes yeux se dressait un tableau très étrange. Un extraterrestre tout blanc avec des tâches vertes de la même couleur que celles qui maculaient mes habits se tenait au milieu de la pièce, les bras ballants.

En regardant de plus près, je remarquais qu'il portait en fait une combinaison blanche constellée de peinture et des lunettes de protection. Je ne savais pas comment il avait fait, mais il avait recouvert le sol et le plafond d'une couverture de protection. Sûrement avec ses pouvoirs d'extraterrestre !

Pendant que j'admirais la chambre et me faisait constellé de peinture par la même occasion, je remarquais que mon potentiel colloc' avait enfin décidé d'agir. Dans un cri d'exaspération, le petit homme vert (et blanc) se jeta au sol pour atteindre un espèce d'arroseur de gazon.