Portals

Interlude XIV

Je marchais avec mes amis le long d’un couloir éclairé par des dizaines de LED au plafond qui changeaient de couleur au fil de nos pas. Plus nous marchions vite, plus les lumières prenaient des couleurs vives, allant du bleu saphir au rouge rubis en passant par le vert émeraude. Au contraire, lorsque nous marchions lentement, les couleurs pâlissaient pour atteindre un blanc nacré qui inspirait le calme.

Nous suivions la guide, miss Beal, et écoutions son exposé sur les différentes facettes de l’entreprise que nous étions en train de visiter.

Devant chaque porte que nous passions, nous avions le droit de découvrir les merveilles technologiques les plus extraordinaires et fabuleuses de toute l’histoire la technologie et de la technique humaine.

Nous étions venu au siège social de PORTAL ( ) l’entreprise la plus riche et la plus connue au monde lors d’une sortie scolaire en première année de collège et nous étions tous émerveillés par la magie de la technologie.

- Par cette porte, vous pouvez voir des techniciens testant la solidité de différents types de verres ainsi que leur malléabilité à froid, à chaud, sans oublier leur résistance aux brusques changements de température.

En effet, je voyais des hommes et des femmes à l’allure professionnelle en habit de protection taper sur des plaques de verre avec différents instruments, du marteau à la pioche en passant par des objets beaucoup moins conventionnels.

Till, qui était à côté de moi demanda alors :

- Excusez-moi, mais pourquoi cette femme marche sur du verre avec une paire de chaussure à talon-aiguille ?

- Ce verre doit pouvoir supporter le poids de plusieurs personnes, par exemple s’il est installé dans un aquarium et que les poissons se trouvent sous les pieds des visiteurs, rétorqua la jeune femme, qui elle-même portait des talons aiguilles. Si un simple talon à aiguille suffit à lui faire des rayures, ce n’est pas le type de verre qu’il faut pour être utilisé dans ce genre d’endroit. En plus, tu ne le voir pas, mais elle porte une combinaison qui augmente son poids pour s’assurer que même si une dame en talon-aiguille qui pèse plus de deux cents kilos venait à passer par là, elle ne finirait pas au fond de la mer avec les poissons.

Till sembla impressionné par les prouesse de la dame qui marchait en talon aiguille alors qu’elle pesait autant.

- Et celui-là, c’est quoi comme verre ? demanda Will en montrant le fond du laboratoire où le verre était en train… de changer de couleur.

- Ce verre, répondit notre guide, n’est autre qu’un mélange entre le photo-verre, qui, comme vous le savez tous, s’obscurcit à la lumière, et le coloverre, qui n’est pas encore sur le marché.

Une main se leva derrière moi :

- Et concrètement, il sert à quoi ce verre ?

- Il a plusieurs utilités. La plus courante est celle de lunettes. Vous achetez une paire et selon votre envie et vos besoins, il change de couleur et d’opacité.

J’osai timidement poser une question :

- Il a d’autres utilités ?

- Bien sûr ! D’ici quelques mois, votre école sera équipée de vitres fabriquées avec ce matériaux : plus de volets, seulement un verre qui fonce en fonction de ce que vous avez envie, où vous avez envie !

- C’est-à-dire « où on a envie » ? demande Dario, perplexe.

- Vous pourrez modifier l’opacité de chaque centimètre carré de vos fenêtres. Si vous voulez dessiner ou écrire, ce sera aussi possible.

- Mais ceux qui sont de l’autre côté verrons ce qu’on dessine, non ? s’inquiéta une de mes camarades.

- Et non ! C’est verres spéciaux ne sont transparents que d’un côté. De l’autre, ils peuvent être opacifié sans troubler la vision de la personne à l’intérieur. C’est magique, ajouta-t-elle avec un clin d’œil.

Nous étions tous bluffé. Dans quelques mois, nous aurions tous accès à ces petits bijoux de la technologie.

- Et si on continuais ? conclu notre guide avant de nous conduire à la prochaine porte.