Loving at last (NIAN)

10 No happy ending

C'était la première fois que je m'éloignais de Paul volontairement, que je mettais de la distance entre nous exprès. Je m'étais réveillée seule ce matin, il n'était même plus dans le lit et l'espace que j'avais laissé hier soir était encore gelé, signe qu'il n'avait pas rompu cette distance qui se creusait depuis plusieurs jours déjà.

Je cours à ma perte, mes démons me guettent.

Je savais presque dans quoi je me lançais, et au final je pense que Paul allait me faciliter la tâche vu la manière qu'il avait d'agir avec moi. Je me levai puis descendis dans la cuisine. Il m'avait préparé le déjeuné et vint m'embrasser le front tendrement.

-Comment vas-tu ?
-Bien. Répondis-je froidement, toujours un peu plus de distance, d'éloinement.

Mon plan était en marche, j'allais le pousser à me laisser partir.

-Tu es sûre ? Tu n'as mal nulle part ?

Il faisait référence à l'accident, je le savais.

-Ce n'est que maintenant que tu me demandes ? Demandai-je tristement.
-Je...désolé, mais on ne s'est pas vu hier.
-Ouais.

Il me regarda avec cette air qui sentait la culpabilité à plein nez. Mais ce n'était pas exactement ce que je voulais. De toute façon je me connaissais assez pour savoir que je parviendrais à mes fins.
Je mangeai une tartine à la confiture et bu mon café avant de partir me doucher et me préparer.

-Je suis de repos aujourd'hui. Me cria Paul à travers la porte. Que veux-tu faire ?
-Rien du tout.

Je n'étais pas très coopérative, mais je n'en avais nullement envie.

-Mais... On peut sortir ce soir si tu veux. J'ai envie de m'amuser un peu. Ajoutai-je.

Je savais que cela lui ferait plaisir que je le lui propose. Il allait penser que j'allais mieux et peut être qu'alors il se dirait que c'était le moment pour lui de me laisser voler de mes propres ailes.

-Tu le penses vraiment ?
-Bien sûr. Dis-je en ouvrant la porte.

Enroulée dans une serviette et les cheveux dégoulinants je lui offrit le plus beau, faux et le plus crédible de mes sourires.

-Ce sera avec plaisir. Sourit il a son tour.

*

La journée passa lentement, je fis mine d'être occupée à chaque fois que Paul me proposai de faire quelque chose.
Puis, vint l'heure de partir. Je m'étais habillée d'une robe plutôt moulante, bustier, bordeaux avec des escarpins noir. Mes cheveux était légèrement ondulés et je m'étais maquillée.
Paul aimait quand je me faisais belle comme cela. Moi je détestais, c'était superficiel et vulgaire. Mais ce soir je n'avais pas le choix. Je devais plaire.

Nous marchâmes pour nous rendre en noir de nuit, c'était Paul qui l'avait choisie, très réputée, bonne musique, bonne ambiance selon lui.

Je détestais ce genre d'endroit, et je dû me faire violence tant la panique qui s'empara de moi me donnai envie de fuir immédiatement. Je détestais ces gens qui buvaient et qui n'étaient plus maîtres de leurs corps. Ces gens là faisaient souvent de mauvaises choses, ils faisaient du mal autour d'eux. Ces gens là dépassaient des limites à ne pas franchir.

Je restai près de Paul, il m'offrit un verre peu alcoolisé et m'invita à danser. Trois, quatre fois. Je refusai chacune de ses demandes.
Je voyais qu'il commençait à avoir envie de rentrer. Alors au moment où il détourna le regard je me levai et me dirigeai vers l'un de ces mecs bourrés qui ne savaient plus ce qu'ils faisaient. En me voyant arriver vers lui il eut un sourire carnassier, le genre de sourire et de regard que je haïssais sur le visage d'un homme. Ce genre de sourire presque malsain qui faisait remonter d'horribles souvenirs, me donnant aussitôt la nausée. La foule n'arrangeait rien, je me sentais terriblement oppressée. Je voulais m'enfuir, courir le plus loin possible.