Loving at last (NIAN)

11 The promise

Je me baladai tranquillement, il était relativement tôt, j'avais décidé de passer voir Paul. Je crois qu'il voulait me parler de quelque chose, il disait que c'était important. Alors je marchais puis entrai dans un bar à café. Il était aux alentour de neuf heures et il n'y avait pas grand monde. Mes yeux se baladaient distraitement dans ce lieu convivial à la douce musique apaisante bien qu'un peu vieillotte et ils se posèrent finalement sur une petite brune qui me fixait également. Nina ?

-Monsieur .. ?

Je détournai le regard en la direction de l'homme derrière le comptoir et passai commande. Une fois cela fait je regardai à nouveau de l'autre côté, il n'y avait plus personne à la place qu'occupait Nina quelques secondes plus tôt et la porte se refermait tout juste. Elle avait ce don d'apparaître aux endroits où je m'y attendais le moins, puis de se volatiliser en une fraction de secondes seulement. Cette fille me perturbait énormément, je l'avais croisée plusieurs fois, sans vraiment la chercher. En fait, à chaque fois que son visage s'imposait dans mon esprit, elle se trouvait sur mon chemin comme par magie.

Je ne croyais pas vraiment au destin, mais j'avais comme la vague impression d'être destiné à entrer dans sa vie d'une manière ou d'une autre malgré le fait qu'elle me tenait le plus loin possible.

Je bus mon café, assis à une table près d'un chauffage, il faisait particulièrement froid en ce moment et à peine une heure que j'étais dehors, mes habits étaient déjà humides et gelés.
Je repris ensuite ma route jusqu'à chez Paul et sonnai. Il m'ouvrit quelques secondes plus tard et me fit entrer.

-Nina m'a quitté. M'annonça t-il de but en blanc, sans expression sur le visage.
-Vraiment ?
-Si je te le dis. Je ne comprends pas.

Il me raconta tout ce qu'elle avait pu faire pour en arriver là, j'étais un peu perdu par les moyens qu'elle avait mis en œuvre pour cela. Elle s'était donné beaucoup de mal alors qu'au final j'étais persuadé que si elle avait seulement parlé avec Paul, cela aurait été plus simple.

-Mais... Pourquoi s'est elle donné tant de mal ?
-J'imagine qu'elle se doutait que je ne l'abandonnerai pas si facilement. Elle voulait sans doute que je la déteste, pour la laisser partir sans remords.
-Et tu la détestes ?
-Bien sûr que non. Mais je m'inquiète pour elle. Cela fait trois jours qu'elle n'a pas remis les pieds ici, elle n'a récupéré aucune de ses affaires et son téléphone est sur répondeur. J'ai peur qu'elle fasse une bêtise. Je sais qu'elle ne veut plus de moi dans sa vie, ou plutôt, elle ne veut plus faire partie de la mienne, et même si elle va bien elle ne me laissera jamais plus l'aider. Nina, elle...
-Elle est complètement paumée. Je sais. Mais elle va bien, du moins je crois. Je l'ai aperçue ce matin.

Paul semblait rassuré qu'elle aille bien, mais il se faisait vraiment du soucis quand au devenir de la jeune demoiselle.

-Je ne peux plus l'aider, et si il lui arrivait quelque chose je ne pourrais jamais me le pardonner.

Je l'écoutais parler, il tenait réellement à elle, et à l'entendre elle semblait n'être qu'une petite chose fragile et vulnérable, et même si j'avais pu entre-apercevoir cette facette de Nina, j'avais du mal à imaginer autre chose que l'emmerdeuse têtue, insensible et égoïste à laquelle j'avais eu à faire plus d'une fois.

-Je veillerais sur elle.

Je me surpris moi-même, c'était sorti sans que je ne me contrôle, je ne savais même pas d'où me venait cette idée farfelue. Garder un œil sur Nina ? Elle me détestait, nous n'étions même pas amis et je venais d'affirmer à Paul que j'allais protéger son ex on-ne-sait-trop-quoi .

-C'est vrai ? Je te fais confiance, je sais que tu prendras soin d'elle. Je... Merci, ça compte beaucoup pour moi.

J'essayai de lui offrir un sourire qui se voulait rassurant mais j'avais seulement envie de grimacer, ne sachant pas dans quoi je venais de m'embarquer. Je ne savais même pas où elle vivait désormais...