Loving at last (NIAN)

17 So Lost

Après cette nuit mouvementée je me réveille enfin. Il est seulement neuf heures du matin lorsque j'ouvre les yeux. Je tente de m'étirer, mais je me rend à l'évidence, c'est impossible. Nina dort actuellement profondément, et elle est étalée de tout son long sur moi. Je n'ose pas bouger, c'est limite si j'ose encore respirer. Il ne faut pas qu'elle se réveille, je pense que ce serait bien trop gênant, et on va éviter de rendre nos relations plus bizarres qu'elles ne le sont déjà.
Petit à petit j'arrive à la faire glisser délicatement à côté de moi, elle ne bronche pas lorsque je sors du lit alors je me félicite intérieurement pour cette réussite.
Je descends jusqu'à la cuisine où je décide de préparer deux trois trucs pour le petit déjeuné qui est enfin prêt lorsque Nina fait son apparition dans la cuisine.
En général on ne se voit pratiquement pas de la journée, on s'évite la plupart du temps, mais j'en ai assez de tout faire pour ne pas la croiser.
Elle s'est arrêtée dans l'encadrement de la porte, elle est toute enfarinée et a un air blasé plaqué sur le visage. Elle fixe la table recouverte d'un tas de choses à boire et à manger avant de prendre la parole.

-Tu m'as préparé le déjeuné ?

Elle me dit cela en arquant l'un de ses sourcils, comme si c'était une chose ridicule. Je ne me laisse pourtant pas démonter par le ton presque méprisant qu'elle a employé et j'enchaîne :

-Ouais. T'as faim ?

Elle relève ses yeux vers moi prête à me balancer une réflexion sans doute cinglante et blessante, mais je vois qu'elle se ravise finalement.

-Un peu. Répond t-elle en haussant les épaules.

Elle s'assoit sur la chaise en face de moi et on prend tout les deux notre petit déjeuné sans vraiment échanger d'autres paroles. C'est la première fois que l'on prend un repas ensemble, et j'avoue que ça n'est pas franchement désagréable d'avoir un peu de compagnie.

On passe le reste de la journée séparément, comme d'habitude. Elle sort, je ne sais pas vraiment ce qu'elle fait dehors toute seule. Je quitte également mon chez moi pour aller faire un tour, et je passe mon après midi avec Paul, chez lui.
Comme je me l'étais imaginé en acceptant de lui rendre visite il me demande des nouvelles de Nina, alors je lui dis seulement qu'elle va bien et lui fait comprendre qu'elle ne veut pas le voir. Ce sujet me met mal à l'aise alors je me débrouille comme je peux pour détourner la conversation.

-Et toi alors ? Avec Candice ?

-On prend notre temps. Y'a tellement d'eau qui a coulé sous les ponts, c'est pas la peine de recommencer une histoire sans savoir où ça va nous mener.

En parlant de Candice cela fait un moment que nous n'avons pas eu l'occasion de nous voir, et elle me manque un peu, on n'a pas l'habitude de ne pas se voir durant aussi longtemps, et à vrai dire depuis que Nina vit chez moi je n'ai pas revu ma meilleure amie.
Paul est lancé et me raconte un peu toutes les anecdotes que j'ai manqué dernièrement. Pour ma part je n'ai pas grand chose à lui raconter, du moins rien qui n'inclue pas la jeune femme que j'héberge. J'ai cependant réussi à éviter le sujet Nina durant tout l'après midi, mais je me doute que je ne pourrais pas la cacher chez moi éternellement sans qu'il ne le sache. Je sais qu'il finira tôt ou tard par l'apprendre et lorsque cela arrivera il sera blessé. En réalité il n'a toujours pas digéré la façon dont elle l'a éjecté de sa vie, et s'il savait qu'elle vivait chez moi en ce moment, il me tiendrait sans doute responsable de tout cela, de l'éloignement de Nina, du fait qu'elle soit résignée à ne plus le voir et je ne veux pas mettre mon amitié avec lui en péril pour elle.

Je rentre en début de soirée, Nina n'est pas encore rentrée alors je mange seul, je prends ma douche, je me cale devant la télé un petit moment et je finis par rejoindre ma chambre, n'ayant pas trouvé de programme vraiment intéressant.

C'est du bruit dans ma chambre qui me réveille au milieu de la nuit, je me redresse et dans le noir j'arrive à distinguer la silhouette de Nina en train de fouiller dans ma penderie.

-Je peux savoir ce que tu fais ? Je demande d'une voix encore endormie.

Elle sursaute violemment et se retourne vivement, ne s'attendant sûrement pas à ce que je me réveille, un de mes sweat serré contre sa poitrine.

-Tu m'as fait peur ! S'exclame t-elle. Je voulais juste prendre ça.. J'avais froid. Se justifie t-elle.

Je hoche la tête, elle reste plantée là quelques secondes avant de tourner les talons et de sortir de ma chambre. Je décide de me recoucher, mais elle m'a réveillé et maintenant je n'arrive plus à dormir. En plus de ça je me demande ce qu'elle peut bien faire en bas pour faire autant de bruit. J'écoute attentivement et au bout d'un moment je n'entends plus rien.
Ma curiosité reprend le dessus et je décide de descendre à mon tour. En fait, je ne devrais même plus m'étonner de la trouver sur le balcon. C'est presque devenu un rituel de nous retrouver tous les deux accoudés à la rambarde pour fumer une cigarette à deux heures du matin.

-Tu m'en voudras pas, j'ai piqué de la bouffe parce que j'avais faim.

Je secoue la tête, évidemment qu'elle peut bien prendre ce qu'elle veut ici. De toute façon, j'ai bien compris que je n'avais pas mon mot à dire.

-Nina ?

Dans ces moments, je sais que je pourrais lui poser mes questions, en apprendre plus sur elle car c'est dans ces moments là qu'elle est le plus disposée à parler, et pourtant c'est dans ces moments que moi je ne sais plus quoi lui dire.
Elle se tourne pour être en face de moi, attendant que je lui parle, sauf que mon cerveau s'est juste bloqué et je ne sais plus ce que je voulais dire.

-Non rien.

Elle lève ses sourcils, un petit sourire en coin, comme si la situation l'amusait. La vérité, c'est qu'elle me déstabilise complètement. Quand je suis avec elle j'agis pas normalement, et encore ce soir c'est le cas. Encore une fois je fais des choses que je ne ferais pas en temps normal, des choses que je fais sans même savoir pourquoi je les fais, sans même me rendre compte sur le moment de ce que je suis en train de faire. Des choses comme me rapprocher d'elle un peu trop. Des choses comme l'embrasser.

Ma main à glissé sur sa joue et mes lèvres ont trouvé les siennes sans problème. Elle ne m'arrête pas, elle se laisse faire et à mon grand étonnement elle approfondit même légèrement ce baiser, entrouvrant ses lèvres. L'air extérieur semble se réchauffer au fil des secondes qui passent, puis tout s'arrête soudainement. Nina me repousse brutalement et se met à me crier dessus.

-Ne me touche pas. Mais putain je peux savoir pourquoi t'as fait ça ?! T'as pété les plombs Ian, t'es complètement à côté de la plaque ! Je veux pas de toi, m'approche plus. S'écrie t-elle tout en agitant ses bras.

Elle rentre en furie à l'intérieur et court s'enfermer dans la salle de bain. Moi pour le coup je me sens vraiment con, et j'arrive pas à comprendre ce qu'il vient de se passer. J'ai jamais eu ce genre de pulsions, et je comprends pas pourquoi elle a répondu si c'était pour après me jeter de la sorte. Je suis totalement perdu, j'arrive pas à réaliser ce qu'il vient de se passer et j'ai l'impression que c'est le pas de trop. Le pas que je n'aurais pas du faire. Le pas qui risque inévitablement de tout gâcher et démolir tout ce que j'avais eu tant de mal à obtenir de sa part.

Après de longues minutes à me torturer l'esprit sur les raisons qui m'ont poussé à faire une telle erreur, je remonte me coucher. Je n'arrête cependant pas de gamberger et ne parvient donc pas à trouver le sommeil, fixant le plafond inlassablement. Nina ne vient pas se coucher, elle sort de la salle de bain après une grosse heure et quelques instants plus tard c'est la porte d'entrée qui claque.

Alors quoi ? C'est comme ça que ça se termine, elle a simplement décidé de... partir ?

Voici le deuxième chapitre de la soirée, j'espère qu'il vous plait ^^
N'hésitez pas à commenter, j'ai envie de savoir ce que vous avez pensé du chapitre.
A bientoooot !