Loving at last (NIAN)

12 Effraction

Une semaine est passée depuis ce soir là. Cela fait donc une semaine que Nina n'a pas donné signe de vie, et j'avoue qu'autant je m'inquiète, autant cela ne me surprend pas venant d'elle. Il faut dire que je repense toujours à cette nuit là, où je l'ai ramassée en miette, alors qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Je me souviens de cette impression qu'elle renvoyait dans cet état plus que pitoyable. Aujourd'hui je donnerais n'importe quoi pour connaître son histoire.

Il est seulement sept heures du matin et cela fait déjà une grosse demi-heure que je me tourne et me retourne dans mon lit. Je décide de me lever, le vent souffle avec force dehors et sans même ouvrir les volets je sais qu'il ne fait pas beau. Après avoir enfilé un t-shirt et un bas de jogging je longe le couloir pour arriver dans le salon. Je le traverse pour arriver à la cuisine, et aussitôt celle-ci atteinte un détail me frappe. Le cœur battant, je reviens sur mes pas.

Est ce une blague ? Est ce que c'est un rêve ou bien alors Nina est réellement en train de dormir profondément sur mon canapé ? Je suis totalement abasourdi, choqué, surpris. Comment...comment peut-elle être ici ?
Au plus cela allait, au plus cette fille devenait une énigme. Elle apparaît et disparaît en un claquement de doigt au moment où l'on ne s'y attend le moins, et je vous jure que c'est la chose la plus troublante et perturbante qu'il m'a été donné de vivre dans ma vie entière. Clairement, cela me paraît tellement étrange, absurde, insensé, et j'en passe, que j'ai l'impression de me trouver dans un monde parallèle. Je n'y crois pas et cela fait approximativement dix minutes que je suis planté là, à la regarder dormir en attendant que quelque chose se produise.

Qui est-elle ?

C'est la question qui me vient systématiquement en tête, à chaque fois que je la vois, ou que son nom effleure ma pensée.

Soudain, elle se met a gigoter, je ne préfère pas m'approcher cette fois-ci, au risque de me prendre encore un coup. Seulement, elle n'est pas encore en train de cauchemarder, mais en train de se réveiller. Ses yeux s'ouvrent et croisent immédiatement les miens. Elle paraît surprise et je vois a son visage qu'elle commence à paniquer. Là, elle est en position de vulnérabilité et n'a aucun contrôle sur la situation. Je peux clairement le lire dans ses yeux, c'est cette impuissance qui lui fait peur.

-Eh... C'est bon, tout va bien.

J'essaie de la rassurer en la voyant mal à ce point. Elle avait surement dans l'idée de s'en aller avant que je ne me rende compte de sa présence, malheureusement pour elle, c'est raté.

-Tu...tu es déjà réveillé ?

Je la regarde incrédule, elle a déjà repris contenance même si sa voix manque cruellement d'assurance. Comment ça déjà réveillé ? Comme si elle connaissait mon rythme de vie... Mais... Et si ce n'était pas là première fois qu'elle venait ? C'est vrai, cette nuit je ne l'ai pas entendue, alors cela s'est peut être déjà produite.

-Combien de fois ?

Elle plonge aussitôt ses yeux dans les miens, à la recherche d'un quelconque piège dans ma question sans doute.

-C'est seulement la deuxième fois...

-Seulement ?

-Je n'avais nulle part où aller... Se justifie t-elle comme si c'était la chose la plus banale du monde.

-Comment es-tu entrée ?

-Le double sous le paillasson c'est assez courant, Paul fait la même chose.

Certes, c'est pas très malin de ma part, si elle y a pensé, n'importe que qui pourrait y penser également. Il faudra que je songe à quelque chose de plus intelligent et plus subtile...