Epilogue : Happy ending

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Finalement, je pense que l'on ne peut pas se préparer à ce genre de moment. On a beau l'imaginer, tout prévoir au détail près, rien ne se passe jamais comme prévu. La sensation qui tiraille le creux de mon estomac, elle n'a rien à voir avec ce à quoi je m'attendais. J'ai beau avoir répété dans ma tête des dizaines de fois, j'ai beau m'être préparée, pourtant, tout est si différent... Un silence s'installe dans la salle, tout le monde se retourne vers moi, ça y est, je crois que c'est le moment.

Je prends une grosse inspiration, je ferme les yeux un instant et je me lance. Je traverse cette allée d'un pas lent, dans ma longue robe blanche, fluide et légère.
Comme à mon habitude, je n'en ai pas fait des tonnes, et même ce jour si particulier ne déroge pas à la règle. Je ne voulais pas faire comme tous ceux qui ont pu vivre cela avant moi. Je voulais faire ça à ma façon, que ce soit différent, un peu comme notre histoire quand on y repense.

Pas à pas, je me rapproche de l'amour de ma vie, Ian. J'ai du mal à le regarder, je sais que je vais être submergée par l'émotion, mais je ne veux pas que cela arrive maintenant. Je refoule les larmes qui menacent de monter, et j'arrive finalement face à lui. Je me place à ses côtés, et je fais face à toutes les personnes présentes aujourd'hui, tous sont venus pour lui, pour moi, pour nous. Ce sont nos amis, nos familles, ne formant désormais plus qu'une bien grande famille.

Je l'avoue, je suis un peu stressée, ce jour là, on ne le vit certainement qu'une fois dans sa vie, et je ne voudrais pas tout gâcher. Je me perds dans mes pensées, le prêtre se met à parler mais j'ai du mal à écouter ce qu'il raconte. Ah, je crois que c'est à mon tour de m'exprimer. Mon cœur bat la chamade, menaçant de sortir de ma poitrine à tout moment. Je sens tous les regards posés sur moi alors j'inspire profondément pour me donner du courage. Je déplie le bout de papier que je tenais jusqu'à présent bien serré dans ma main, j'y jette un vague coup d'œil et je prends enfin la parole.

-J'ai longtemps pensé que...

Ma voix tremble légèrement, le silence règne toujours, et mes yeux se pose encore sur ce papier. Je souffle un bon coup et le replie avant de relever la tête.
-J'avais préparé ce discours, mais tout est différent de ce que j'avais imaginé, rien ne se passe jamais comme prévu, alors à quoi bon toujours tout calculer ? Je vais juste me contenter de... parler à cœur ouvert.

Je marque une courte pause afin de trouver mes mots, j'ai tellement de chose à dire, mais les phrases restent suspendues à mes lèvres, parler devient ma hantise de peur qu'il me manque des mots. Allez Nina, tu peux le faire.

-Tout le monde sait à quel point Ian a redonné un sens à ma vie, mais aujourd'hui j'ai besoin de le lui rappeler.

Je le regarde enfin, et l'émotion s'empare aussitôt de moi. Tant pis, il faut que je continue, maintenant que je suis lancée, je ne dois plus m'arrêter.

-Dieu sait à quel point notre histoire est compliquée, dire que ça avait mal commencé est un euphémisme. J'étais perdue, j'étais détruite. Je ne croyais plus en rien, mais un ange est tombé du ciel. Ian, mon ange, tu m'as sauvé la vie, tu as bouleversé mon existence et cela fait plus de cinq ans que tu as fait de moi la femme la plus heureuse à tes côtés.

Je prends de l'assurance, puisant cette force et ce courage dans les souvenirs qui me reviennent en mémoire au fil de mes phrases, semblables à des piqûres de rappel.

-À l'heure d'aujourd'hui, je suis fière de dire que je suis amoureuse de toi, et je n'ai plus peur de dire que tu es l'homme de ma vie. Tu es sans doute la personne la plus pure et la plus belle qu'il m'ait été donnée de rencontrer, et je ne pourrais jamais te remercier assez pour tout ce que tu m'as apporté jusqu'à aujourd'hui. J'ai toujours eu peur d'être trop heureuse, que ça finisse par me retomber dessus et qu'on me retire ce bonheur, mais tu m'as appris à ne plus être effrayée et à prendre ce que l'on me donnait. J'ai fait la paix avec moi-même, mettant fin à cette guerre que je menais contre qui j'étais. Qu'est-ce que je croyais ? Les sentiments ne sont pas comme des mines de crayons ; ça ne s'use pas lorsque l'on s'en sert, et ça je l'ai appris avec le temps.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 16, 2018 ⏰

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Loving at last (NIAN)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant