26 The night we met

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Ce n'était pas la première fois que Ian en venait à faire cette comparaison. Un coup de vent. Nina était ce coup de vent. Elle avait quitté le bar, le laissant là, les bras ballant contre ses flancs. Il mit quelques secondes avant de comprendre ce qu'elle venait réellement de dire. Partir ? Mais partir où ? Il se mit à courir à travers la foule, il ne savait pas si sa tête lui jouait des tours, mais il pouvait encore entendre ses talons résonner dans la rue. Il n'y avait pas un brin d'air dehors, l'atmosphère était lourde et écrasante, comme avant un orage. On ne voyait pas une seule étoile, et l'on aurait même pas pu situer la lune derrière les nuages tant ils étaient épais.
Il courait plus vite encore, dans l'espoir de la rattraper, et puis un éclair argenté déchira le ciel violacé dans un silence de mort. Les talons ne claquaient plus sur le sol, et soudain la pluie se mit à tomber. Ian fut trempé jusqu'aux os en un rien de temps, mais il n'en avait pas grand-chose à faire. Il pensait seulement au fait que Nina était quelque part, là, dehors, sous cette pluie battante, toute seule, et qu'il avait lamentablement perdu sa trace.

Le tonnerre résonna, faisant sursauter le jeune homme qui s'empressa de rentrer chez lui. Il eut l'espoir de la trouver allongée sur le canapé en rentrant, mais tout ce qu'il trouva c'est un appartement vide, calme, et des volets qui claquaient. Il ne les ferma cependant pas immédiatement, et prit place sur son balcon. Ce balcon qui avait vu naître une sacrée histoire. Dire que c'était compliqué était affreusement cliché, et pourtant dieu que ça l'était ! Il observa la rue déserte longuement, et puis se résigna à rentrer. Il s'aperçu que son téléphone ne cessait de vibrer sur la table du salon, alors il l'attrapa en priant pour avoir des nouvelles de Nina.
Il soupira en s'apercevant que ce n'était que Charlotte, sa petite amie. Elle se posait pas mal de questions en ce moment, et Ian avait bien compris qu'il était nul pour la rassurer sur ce qu'il ressentait. Pourtant il l'appréciait réellement, mais son esprit était accaparé par une autre personne ces temps ci. Il avait tout fait pour la sortir de sa tête, et il avait fallu qu'elle revienne pour envoyer valser tout le mal qu'il s'était donné.
Charlotte, c'était une petite brune de seulement vingt-deux ans qu'il avait rencontrée dans un bar. Ce soir là elle venait tout juste de se faire larguer, alors Ian avait décidé de l'amuser pour lui rendre le sourire. Cela ne s'était pas vraiment passé comme ça puisqu'ils avaient rapidement décalé leur soirée dans le lit de la jeune femme. Depuis ils ne s'étaient plus vraiment quittés. Jusqu'à maintenant ils se voyaient assez régulièrement, mais depuis le retour de Nina les choses avaient pas mal changé. Ce n'était pas faute de sentiments, ou de temps. Mais Ian s'était braqué. Il avait besoin de réfléchir, de comprendre ce qu'il lui arrivait. Il n'avait jamais parlé de Nina à Charlotte, parce qu'elle ne pouvait pas comprendre. Personne ne pouvait comprendre ; cette relation ne tenait pas debout, elle n'avait aucun sens. C'était couru d'avance, et quand bien même Nina serait restée, Ian était persuadé que cela n'aurait pas marché. Il s'en était convaincu après son départ, et il y croyait. Mais encore une fois le retour de Nina bouleversait l'état des choses puisqu'il n'était plus tellement certain que tout soit voué à l'échec. Il fallait le dire, elle était revenue pour lui, et il l'avait clairement compris. Mais où était elle maintenant ?

Voilà une semaine déjà qu'il n'avait pas de nouvelle, et il ne cessait de se torturer l'esprit. Il avait passé sa journée sur le divan, devant la télé qu'il ne regardait même pas. Des coups furent portés à la porte, alors il se leva, sans grand enthousiasme et ouvrit la porte. La surprise fut à son comble lorsqu'il se retrouva face à Nina. Un sourire passa en éclair sur son visage ; elle était là, mais l'inquiétude déforma son visage à noueau. Il n'avait même pas remarqué qu'il pleuvait encore dehors jusqu'à ce qu'il voit que ses cheveux gouttaient sur ses vêtements et collaient à son visage. Son maquillage avait légèrement coulé, mais il ne su pas déterminer si c'était la pluie ou bien parce qu'elle avait pleuré.

Loving at last (NIAN)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant