6 Intérioriser

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J'eus un mouvement de recul en ouvrant les yeux. Mon visage était seulement à quelques centimètres de celui de Ian et c'était profondément gênant. Heureusement qu'il dormait. Il était seulement huit heures mais j'avais assez dormi et je voulais partir avant que Ian ne se réveille.
Sans le moindre bruit je me levai et enfilai mes vêtements de la veille qui avaient, heureusement, séché. Je fermai la porte de sa chambre très doucement en sortant afin de ne pas le déranger et laissai un mot sur la table de sa cuisine, ne souhaitant tout de même pas m'en aller telle une voleuse.

« Je dois vraiment rentrer chez moi. T'inquiète, tu perdras pas ton pote. »

Je le relis par la suite. Hmm... Il manquait quelque chose.

C'est bon Nina, ça ne va pas t'écorcher.

Je griffonnais rapidement quelque chose qui ressemblait à un remerciement et enfilai mes chaussures et mon manteau avant de quitter son appartement.
Il faisait drôlement beau bien que la température ne devait pas être plus élevée que deux ou trois malheureux degrés.
Je marchai une petite demi-heure, réfléchissant à ce que j'allais dire à Paul. Je ne voulais pas le perdre. Il avait eu raison d'être en colère.
J'arrivai, je ne fis pas de bruit en rentrant parce que le connaissant il devait encore dormir. Je retirai ma veste et mes chaussures et montai dans la chambre. Comme je m'en étais doutée, il dormait encore.
Je me glissai alors sous les draps et me collai contre son dos chaud.

-Nina, tu te pousses. Me dit-il froidement.

-Laisse moi t'expliquer Paul... Dis-je en me décalant légèrement de lui.

-...

Pas de réponse de sa part. Je n'allais tout de même pas abandonner là...

-Temps pis, je parle quand même. Il voulait te voir. Mais t'étais pas là. Et comme il neigeait, qu'il faisait froid et qu'il était trempé par les flocons il a voulu rester. Comme c'est ton meilleur ami, j'ai dit oui. Je n'allais pas le mettre à la porte. Ensuite pour le t-shirt une fille m'est rentrée dedans l'autre jour et m'a renversé son café dessus, il s'est avéré que c'était la meilleure amie de Ian et qu'il était là également. Comme je ne pouvais pas rester comme ça, il m'a prêté un t-shirt et j'ai oublié que c'était le sien. Lui racontai-je d'une traite, ne le laissant pas en placer une.

-Pourquoi tu étais chez lui hier?

-Tu voulais que j'aille où?! Tu m'as mise à la porte! Sentis-je la colère monter. Bientôt ce serait moi la coupable!

-Ca n'est pas une raison.

-Tu en veux à Ian?

-Je ne veux plus lui adresser la parole.

-Il n'a rien fait Paul... Et moi non plus d'ailleurs.

-Tu le défends maintenant?! Bizarre, surtout venant de toi.

-Quoi? C'est pas ce que tu veux? Que je puisse faire confiance aux gens?! M'exclamai-je en croisant les bras sur la poitrine après m'être tournée sur le dos.

-Tu fais confiance à Ian?

-Non...oui. Non. Je n'en sais rien! Temps pis pour toi! Tu ne veux pas me pardonner? Très bien! Mais je ne ferais pas le premier pas une fois de plus!

Je sorti du lit énervée. Je descendis déjeuner. Paul descendit une heure plus tard, et ne m'adressa même pas la parole. Génial.

[...]

Trois jours plus tard.

Nous étions en train de nous préparer. Ce soir nous étions invités chez une amie de Paul, elle faisait partie de l'un de ses anciens tournages et ils étaient restés en contact. Pour Paul c'était important d'y aller. Cette soirée était prévue depuis plusieurs semaines, et bien que je sois encore malade et que Paul et moi étions disputés, je lui devais bien cela.
Nous nous préparâmes donc chacun de notre coté, j'enfilai une robe noire qui m'arrivait mi-cuisse dont le dos était tout fait de dentelle.
J'attachai mes cheveux en une tresse torsadée qui retombait au niveau de ma poitrine et enfin je me maquillai légèrement.
J'attendis ensuite sagement dans la chambre que vienne l'heure de partir. Cela ne tarda pas, dix minutes plus tard Paul m'annonça que nous partions. C'était comme cela depuis trois jours, il ne m'adressait seulement quelques phrases dans la journée, généralement sans même me regarder. La nuit il me tournait le dos et dormait à poings fermés, ne me tenant même pas dans ses bras.

Loving at last (NIAN)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant