Chapitre 22

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Notre tournée se passait merveilleusement bien, les fans sortaient des salles le sourire jusqu'aux oreilles et nous avions beaucoup de retours positifs, nous vivions un rêve éveillé.
Ce soir nous jouions à Besançon à la Rodia, même routine qu'à chaque concert, nous arrivions avec notre camionnette, maintenant nous avons droit à une camionnette, la classe non ? C'est pas encore le tourbus mais on s'en rapproche, je ne me plains pas. A chaque fois, toute l'équipe la déchargeait et à chaque fois, sans exceptions, des visionnaires venaient pour discuter, prendre des photos... je ne sais pas si tous les fans sont comme ça ou si on a de la chance mais les nôtres sont toujours super sympas et on reçoit assez souvent des cadeaux, en Suisse par exemple, on nous offre du chocolat, sinon c'est un dessin ou une peluche, Tchoupi pour mon frère.

Ah oui, je ne vous l'ai jamais dit, vous ne pouvez pas m'en vouloir je me fais vieux mais Oli est le sosie officiel de Tchoupi, j'ai envie de vous dire que la ressemblance est troublante.

Après le déchargement, nous allions préparer la scène, cela nous prenait toujours un temps fou, on ne pouvait pas se permettre d'être en retard vis à vis des fans, vous serez peut être étonnés mais certains attendaient devant la salle toute la journée, ce sont des fous les visionnaires. Puis notre show pouvait enfin commencer, c'était le meilleur moment de la journée, je montais sur scène le premier et je commençais avec notre son "La cour des grands" puis mon frère me rejoignait, on était toujours un peu stressé au début mais quand nous étions lancés, plus rien ne pouvaient nous arrêter... je sentais mon cœur battre dans ma poitrine, comme si à chaque concert je jouais la chance de ma vie et que je ne pouvais pas me rater. Je pense que c'est sur scène ou je me sentais le plus à ma place, comme si rien ni personne ne pourrait détruire ce moment, c'est ce que je m'imaginais... Vous vous souvenez de ces voix et de ces bourdonnements dont je vous ai parlé quelques fois ? Et bien, sur scène, ils disparaissent mais une fois que la réalité refaisait surface, je les entendais à nouveau.
Le concert se finissait, nous saluions la foule et puis nous retournions dans les coulisses, tout s'enchaînait très vite car nous devions aller en dédicaces, nous ne pouvions pas perdre de temps si nous ne voulions pas y passer toute la nuit.
Je me souviens qu'un jour en descendant de la scène mon frère m'a dit que dans les couloirs de Sky, il avait vu des photos de rappeurs disparus et qu'il avait peur de finir comme eux quand il voit le public lui dire "salut", j'ai trouvé cette phrase magnifique, Oli c'était un philosophe sans la barbe...

La réalité n'est qu'illusion Où les histoires vivent. Découvrez maintenant