7 : la course à pied - C

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« - Pour commencer, nous allons étirer les muscles de nos jambes pour les échauffer avant la course. »

Je regarde Ethan jouer au professeur et l'imite. Son short fin noir et son t-shirt bleu lui vont bien. Il porte des baskets Asics bleues et orange fluo.

Le premier étirement consiste à plier sa jambe pour venir toucher les fesses avec son talon. Jusque là, ça va.

Après, nous avons touchés nos pieds sans plier les jambes. Je n'ai pas réussi, je ne suis pas souple. Après quelques étirements, nous avons commencé à courir. Le plus dur commence.

Ça fait à peine trois minutes que je cours et je n'en peux déjà plus. J'ai deux pointes de côté et je n'arrive plus à respirer. Je me force quand même, je ne veux pas passer pour une petite nature.

Les garçons, eux, courent sans mal. En fait, on ne dirait pas qu'ils réalisent un effort. Ils sont là, à courir plus vite que moi, sans s'essouffler. Ils arrivent même à parler. Moi, j'ai le souffle coupé et je ne vais pas tarder à lâcher.

« - Ça va Rose ? me demande Florian. »

Ils ne m'entendent pas, alors ils se retournent et là, ils me voient pliée en deux à l'agonie. Je leur fait signe que ça va, mais bien évidement, c'est un énorme mensonge que je leur balance. Ethan répond pour moi en souriant :

« - Non, ça ne va pas du tout. Pourquoi tu ne nous préviens pas que tu es en train de mourir derrière nous ?

- C'est hilarant , je lui réponds avec sarcasme.

- Reprends ton souffle, me conseille Ethan. Inspire et expire profondément pour faire disparaître les pointes de côté que tu as certainement. Tu ne respires pas bien quand tu cours. En fait, je ne t'entends même pas respirer... »

Je l'interromps :

« - Vous êtes trop loin pour m'entendre respirer. »

Ma voix est plus forte que je ne le veux. Je n'ai pas le temps de continuer qu'il me coupe lui aussi la parole avec un ton plus élevé que le mien :

« - Hé bien respire plus fort. Je veux t'entendre respirer. »

Son ton est élevé et limite menaçant. Il a perdu son sourire. Il se montre autoritaire pour m'intimider et ça fonctionne. Mais derrière son regard de professeur sévère, je le trouve très mignon. Il y a quelque chose dans sa voix et son regard qui m'attire. Je n'ai pas peur de lui. Je constate que sa barbe a repoussé. Il remarque ma méfiance et baisse d'un ton :

« - Ce que je veux dire, c'est que tu dois utiliser tout l'air de tes poumons pour éviter les pointes de côté. Quand tu cours, ne lève pas trop haut tes jambes et ne crispe pas tes bras, tu seras moins fatiguée.

- Merci pour les conseils, c'est gentil.

- C'est normal. On repart ? »

Je regarde Florian puis Ethan et remarque qu'ils sont prêts à repartir. Je n'ai plus de pointes de côté. Presque plus. Je leur dis oui et nous repartons en douceur.



Rose. M. ( Journal De Rose ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant