Ouf, journée et semaine finies.Il est 16H00 lorsque mes cours se terminent. Le cours d'histoire était moins long que la semaine dernière avec le petit incident de l'alarme.
Qui a bien pu la déclencher ?
Marie m'a juré que ce n'était pas elle, pourtant, j'ai du mal à la croire. Son expression me fait penser le contraire.Pourquoi avait-elle cette telle peur dans le regard ?
Quoi qu'il en soit, je ne lui ai pas reposé la question, je n'aurai pas plus de réponse que tout à l'heure.
Je quitte ma petite blonde ainsi que Quentin au milieu de la cour, avant de me diriger au CDI avec les deux inséparables, Solène et Lucas. Sur le chemin, il se tiennent bras dessus, bras dessous. Je trouve ça trop chou alors je souris derrière eux.
Dans la grande salle, nous prenons place autour d'une table près d'une fenêtre. À peine sommes nous assis que Lucas ouvre son sac de cours pour en extirper sa trousse et ses cahiers. Avec Solène, nous le regardons, surprises.
« - Quoi ? nous demande-t-il. Je vous signale que lundi, on a un petit test sur les fractions. »
La petite brune devant moi, se met à rigoler un peu fort, ce qui nous vaut un « chut » de la part de la documentaliste.
« - On est en week-end, Lucas. Déstresse un peu », lui conseille-t-elle.
Celui-ci plisse les yeux en guise de réponse puis lance un « Ha ha ha », légèrement moqueur. L'expression de Lucas est tellement hilarante que j'étouffe un rire dans mes mains.Les deux continuent de se chamailler quelques secondes comme un vieux couple, avant d'arrêter. Il règne maintenant un calme plat, alors je prends la parole :
« - Vous avez remarqué la tête de Marie lorsqu'elle est sortie du bâtiment, quand il y a eu l'alarme incendie ? »
Mes amis devant moi me regardent bizarrement. Solène, qui avait les yeux rivés sur son portable, le pose sur la table pour m'écouter sérieusement. Lucas relève légèrement la tête pour me questionner :
« - Elle faisait quoi comme tête ?
- Je ne sais pas... Elle était... bizarre. Il y avait de la peur dans son regard. »
Solène nous fait part de son avis :
« - Maintenant que tu le dis, c'est vrai qu'elle faisait une drôle de tête.
- Ce n'est pas sa tête de d'habitude ? nous questionne Lucas.
- Pas vraiment », je lui réponds.
Ces deux-là me regardent, intrigués par ma nouvelle. Ils n'en savent pas plus que moi. Je pense que c'est un mystère dont je n'aurai jamais la réponse.Quand le petit boîtier sonore, dans le couloir du bâtiment, annonce 17H00, notre petit intello remballe ses affaires puis nous sortons du CDI. Je leur souhaite un bon week-end dans la cour et leur dis à lundi.
Je fais demi-tour, direction le bâtiment de cours, pour rejoindre Ethan et Florian. Je reconnais à l'intérieur plusieurs personnes qui descendent le grand escalier. Je les regarde passer à coté de moi pour sortir, quand je vois au loin Eloïse venir vers moi.
Je la regarde attentivement et m'aperçois au dernier moment que celle-ci fonce droit sur moi. Je n'ai pas le temps de me décaler qu'elle me percute l'épaule gauche de la sienne, le plus violemment possible avant de partir sens un mot d'excuse. Elle avait prémédité son coup.
Pourquoi cette haine ?
Son regard se voulait menaçant.Quand elle disparaît de mon champ de vision, la douleur à l'épaule me lance et je passe ma main sur cette zone pour atténuer le mal. Je vois enfin les garçons descendre. Ces derniers me questionnent du regard quand ils me voient tenir mon bras, un peu fragilisé par le choc.
« - Tu t'aies fait mal, Rose ? », me demande Ethan.
Quand sa voix s'adresse à moi, je me sens un peu mieux. Je me surprends même à sourire avant de lui répondre franchement :
« - Eloïse m'a bousculée il y a deux minutes en le faisant exprès, mais ne t'inquiète pas, ça va.
- Qu'est-ce qui lui a pris de faire ça ? » me questionne Florian.
Elle me déteste, voilà tout. Elle ne supporte pas de me voir avec vous.
Je hausse les épaules, comme pour dire « je ne sais pas ». Sur cette discussion, nous nous dirigeons vers le parking en sautant de joie, pensant au week-end qui nous attend.
***
À la maison, je décide de prendre un bain au lieu d'une douche. Je me détends et ne pense plus à rien lorsque je m'allonge dans la baignoire. Je ferme les yeux et après quelques secondes, je me fais le film dans ma tête de mes derniers jours passés :Le médecin qui critique mon poids, Ethan qui m'avoue qu'on ne peut pas être ensemble, puis qui m'embrasse, la dispute entre lui et Maxence, moi au milieu de tout ça, l'alarme qui se déclenche, l'expression de Marie et Eloïse qui me bouscule.
Tout cela fait beaucoup de choses en cinq jours, mais je tente de tirer un trait dessus en me disant que c'est du passé.
Pour ce qui est d'Ethan, je ne veux pas que ce soit du passé. Je ne sais pas où nous en sommes mais je refuse de lui adresser la parole. Ma conscience refuse de lui parler mais mon âme, elle, veut être dans ses bras. Elle veut lui dire qu'elle l'aime. Oui, je suis encore amoureuse d'Ethan mais à quoi bon lui dire ? Cela ne changerait pas les choses.Je crois que ma conscience n'a pas d'autre choix que de l'oublier, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Quand on vit tous les jours à côté de la personne qu'on aime, on a du mal à l'oublier.
Après avoir mangé, je me suis mise devant la télévision avec les parents et Florian. Ethan, lui, n'a pas voulu nous rejoindre pour regarder Koh Lanta. Il faut avouer que je ne regarde pas non plus, je veux juste être avec tout le monde.Maman et Éric sont collés l'un à l'autre, chacun emmitouflé dans un peignoir blanc avec la boîte de chocolat sur leurs genoux. Moi, je suis assise devant Florian. Ma tête repose sur son torse et mes jambes sont allongées sur le reste du canapé en cuir marron, tandis que les jambes de mon voisin sont repliées de chaque côté de mon corps.
La position de ses jambes me permet d'appuyer mes coudes sur ses genoux. Je sans la poitrine de Florian sous ma tête qui monte et descend au rythme de sa respiration. Mon repose tête et accoudoir en question ne porte qu'un pantalon de jogging gris foncé, avec un marcel noir. Ses beaux cheveux sont en bataille et il a même un peu de barbe qui commence à pousser, mais pas autant que son demi-frère.
Ces derniers jours, je me sens très proche de lui.
Ses mains caressent mes cheveux très délicatement. Quand maman tourne la tête vers nous, son regard est doux. Elle a un petit sourire sur les lèvres quand elle nous lance :
« - Que vous êtes mignons, comme ça, tous les deux, comme un frère et une sœur qui s'aiment. »
Ses mots me provoquent un choc dans la poitrine. Une bouffée de chaleur et de malaise vient tout à coup m'envahir. Si elle savait la vérité... Je considère Florian comme tout, sauf comme un frère. Mais comment peuvent-ils le savoir, après tout, puisque nous sommes dans les bras de l'autre comme de bons amis.Quand j'incline la tête pour regarder les parents, je perçois, du coin de l'œil, le petit sourire de Florian. Celui-ci pense comme moi. Je souris moi aussi avant que mon regard ne retourne sur le grand écran.
Une fois l'émission de télé-réalité terminée, nous allons tous à tour de rôle nous laver les dents avant de nous mettre au lit. Je ne sais pas ce qui me prend, au passage, de frapper à la porte de la chambre d'Ethan. J'entends un « oui » de la part de ce dernier, alors j'ouvre la porte.
Il est sur son lit, avec son ordinateur portable. Il ne porte qu'un boxer noir. Quand son regard croise le mien, une lueur d'espoir apparaît dans ses yeux. Je suis quelque peu décontenancée quand je remarque sa tenue. Le rouge me monte aux joues.
« - Je... voulais juste te dire... bonne nuit », lui avoue-je.
Mes mots lui donnent le sourire. Il saute du lit pour venir vers moi. Il se positionne devant moi avec juste quelques centimètres d'écart et vient m'embrasser le front. Ce geste est tendre et protecteur. Comme s'il voulait se faire pardonner de quelque chose.Je ferme les yeux et savoure son tendre baiser, puis quand il est terminé, je le regarde et lui dit « à demain ».
Lorsque je ferme sa porte, je me rends compte que ce n'était pas une bonne idée.Il et 23H48 quand j'éteins la lumière de ma chambre. Avant de m'endormir, les yeux d'Ethan viennent troubler mes pensées. Leur couleur marron-verte s'éclaircit de plus en plus jusqu'à devenir bleu-vert. Ceux de Florian.
Petit à petit je m'endors, et me laisse emporter par de doux rêves.
VOUS LISEZ
Rose. M. ( Journal De Rose )
RomanceRose a bientôt 16 ans et n'y connaît pas grand-chose en amour. Elle n'a jamais eu de petit copain mais quand elle rencontre Ethan et Florian, les enfants du nouveau compagnon de sa mère, elle tombe sous le charme et inversement. Elle a des sentiment...