La vengeance de Dario Dantes TOME 2 ( Saga des frères Dantes )

Chapitre 8

Annabella se réveilla en plein milieu de la soirée avec des horribles gargouillements dans le ventre. Elle ne savait pas combien de temps elle avait dormi mais visiblement monsieur Dantes l'avait totalement oublié...ou peut-être pas totalement, pensa-t-elle découvrant au bord du lit des paquets contenant des tas de vêtements. Elle sortit un pantalon et un top en mousseline et les enfila après s'être débarrassée des mauvais souvenirs de la veille à l'aide d'une bonne douche. Elle sortit timidement de la chambre et se rendit compte avec l'atmosphère du coucher de soleil à quel point elle avait beaucoup de chance d'être ici, avec cet inconnu au regard insondable.

Elle descendit l'escalier en suivant l'air de musique classique italien qui habitait la villa magnifique. Puis elle le vit, et son cœur s'accéléra, il avait revêtu un T-shirt blanc, faisant ressortir sa peau bronzée.

Il marchait comme un lion en cage, les mains plaquées contre ses hanches, tête baissée. Annabella aurait bien voulu se racler la gorge pour faire acte de présence, mais cette dernière était nouée. Ainsi elle resta un bon moment les mains dans le dos, dans l'attente qu'il se rende compte qu'elle était là. Leurs yeux se rivèrent une seconde, puis il s'arrêta de marcher. L'atmosphère était chargée d'électricité, elle ne savait pas comment réagir.

- Vous avez bien dormi ? Demanda-t-il d'un ton détaché.

- Oui, j'ai pu récupérer je vous remercie et merci pour les vêtements.

Malgré la distance, Annabella aurait juré voir un cercle gris d'acier entourait ses pupilles.

- Vous devez avoir faim, venez donc vous asseoir.

Faim ? Elle mourrait de faim, depuis le régime banane auquel elle avait du se soustraire, sous l'ordre de Saul.

Elle s'essaya et seul le bruit des chaises se fit entendre avant qu'il ne l'invite à se servir de toutes les bonnes choses posées sur la table. Timidement, elle prit quelques entrées notamment une salade composée de crudité. Puis vint encore le silence. Les battements de son cœur affolé l'empêchait de manger, elle tournait sa fourchette entre ses doigts avec la désagréable sensation d'être un poids pour l'homme qui lui s'était mit à manger comme un fauve affamé.

La bête devait se rassasier, pensa-t-elle en se retenant d'esquisser un sourire.

Sa brûlure était davantage visible avec ce T-shirt et pourtant Annabella essaya de ne pas en prendre compte.

- Comment avez-vous rencontré Saul ? Questionna-t-il sans relever les yeux.

Ce n'est pas exactement ce qu'elle espérait mais Annabella s'en contenta au risque que le silence revienne la faire frissonner.

- A la maison pendant un dîner d'affaire, Saul était ami avec mon beau-père mais la plupart du temps c'était pour le jeu.

Il lui adressa enfin un regard, impénétrable.

- Vous avez repoussé ses avances combien de fois avant qu'il ne vous fasse du chantage.

Annabella fut assaillie par les images du passé bien trop lourd pour tenter de l'oublier.

- Une bonne dizaine de fois je dirais.

L'italien fronça des sourcils, songeur.

- Quel homme persistant. Commenta-t-il durement.

Annabella se demanda si sa voix paraissait toujours ainsi où était-il constamment en colère.

- Et vous ? Vous êtes Italien c'est ça ? Avez-vous des frères ou sœurs ?