La vengeance de Dario Dantes TOME 2 ( Saga des frères Dantes )

Chapitre 35

Après avoir passer la ligne d'arrivée pour la première fois vainqueur, Dario n'éprouvait aucune satisfaction, aucune montée d'adrénaline. Il y a deux ans, il avait fini deuxième et ce jour là, il avait littéralement fait exploser sa joie sous les flots d'éclaboussement de champagne. Or en cette instant, quand il sortit de la voiture, Dario s'efforçait de sourire à ses techniciens, en donnant quelques accolades. Pendant les virages les plus serrés, qui lui rappelaient fortement ceux d'Italie, Dario avait concentré toutes ses pensées sur la femme qui l'attendait à la maison. Avait-elle regardé la course ? Était-elle fière de lui ? À force de la connaître, Dario pensait surtout qu'elle était tétanisée....

Dès les premières vapeurs d'essences, l'écoute des voitures déjà sur le circuit pour échauffer les moteurs, Dario avait sentit une montée d'adrénaline s'emparer de lui. Mais très vite, tout était retombé. Annabella lui manquait affreusement. Il détestait et aimait se disputer avec ce petit bout de femme qui chaque jour le rendait meilleur. L'énergie de la colère lui avait fait gagner la course. Voilà pourquoi il était là, perché sur le podium devant une foule massée devant lui. C'est à ce moment-là que Dario se remémora cette course il y a deux ans. Gabriella tout juste rencontré, qui au lieu de l'encourager, avait passée une majeure partie de son temps à faire comprendre aux journalistes que bientôt il y aurait un mariage. Dario avait trouvé ça presque normal, sans trop y prêter une certaine attention. Il comprit en regardant la foule, qu'il ne connaissait pas l'amour à cette époque. Il y a deux ans....Dario était au même endroit, un étage plus bas, à la deuxième place, regardant Gabriella au milieu de la foule, sans ressentir le besoin de la serrer dans ses bras et de lui dire combien il était heureux.

Mais là, Dario n'aspirait qu'à une seule chose...sauter de ce podium et rejoindre Annabella. Le véritable amour était en lui, collé à sa peau comme une drogue. Il aurait dû s'en rendre compte plus tôt. Dès l'instant où il n'avait pas su s'y prendre avec elle. Quand, ruisselante de gouttes de pluie elle lui avait offert le plus beau des regards...

Il descendit et rejoignit son stand pour se changer. Il posa son casque et son premier reflexe fut de regarder son téléphone.

Il n'avait aucun message. Il serra les dents en le posant sur le sac d'un geste rageur. Dario avait l'horrible impression d'avoir tout gâché.

- Patron je...

- Pas maintenant Stephan, coupa-t-il en retirant ses gants. Je dois rentrer rejoindre ma fiancée.

- Bah justement c'est de ça que je suis venu vous parlez....

Sur le point de retirer sa combinaison, il se retourna et le pressa du regard.

- Votre fiancée est ici au stand numéro prête...

- Je te demande pardon ? Coupa Dario les yeux écarquillés en croyant avoir mal entendu.

Stephan affirma de la tête.

- Je vous jure patron, elle est sur le point de prendre un cours de pilotage avec Fredo.

Dario ne vit plus que la noirceur de ses yeux révulsés avant de s'élancer hors du stand. Il aurait que cela soit une simple blague. Mais quand il arriva comme un fou près du stand, il s'arrêta nette.

Ce n'était pas une hallucination !

Annabella, était belle et bien dans la voiture, ses cheveux retombaient comme un halo autour de son visage qui ne pouvait que trahir sa folie !

- Basta ! Santo cielo ! Qu'est-ce que tu fais ! Hurla-t-il à l'adresse de Fredo.

Il prit un air innocent.

Sa future femme tenta à present de se cacher derrière ses cheveux.

- Je donne un cours ça ne se voit pas ?

Dario s'approcha empli de fureur.

- Pas à ma femme ! Certainement pas !

- C'est ta femme ? Je l'ignorais...bafouilla Fredo en reprenant le casque immédiatement.

- Écoute Fredo tu es un excellent professeurs mais je t'assure que ma femme causerait ta perte, elle ne sait même pas marcher toute seule !

- Alors ça c'est faux ! Gronda la jeune femme les mains cramponnées au volant tout en évitant soigneusement son regard.

Dario fit signe à Fredo de partir et de les laisser seuls.

Dario se penchant vers la portière en avançant sa tête dans le petit habitacle. Il découvrit avec effroi qu'elle portait une combinaison.

- Je peux savoir ce que tu fabriques !

Elle se racla la gorge, les mains fermement appuyées sur le volant.

- Et bien comme tu le vois je prend des leçons de conduite.

- C'est absolument hors de question ! Gronda Dario.

- Et pourquoi ?

Dario lui agrippa les joues pour qu'elle le regarde.

- C'est beaucoup trop dangereux ! Ça suffit sors de là !

- Non ! Moi aussi je veux conduire comme toi ! Je veux....

- Tu n'as aucune idée des dangers, c'est trop dangereux.

Sa belle, fronça du nez, visiblement pas prête à lâcher le volant.

- C'est vachement bien sécurisé ici. Dit-elle en faisant mine de faire la sourde oreille.

Dario comprit après une brève pause silencieuse pourquoi elle faisait ça.

Il baissa la tête en expirant.

- Très bien cara, je crois que j'ai compris...

Elle haussa un sourcil.

- Et qu'est-ce que tu as compris ?

- Tu essayes de me faire peur comme je t'ai fait peur, et je pense avoir compris cara, mon cœur a failli s'arrêter.

Elle secoua vigoureusement de la tête.

- Apparemment pas puisque j'ai entendu des personnes dire que tu voulais devenir un pilote professionnel.

Dario poussa un juron.

- Des rumeurs cara des rumeurs ! Il va falloir que tu t'y fasses chérie parce qu'elles me poursuivront tout le temps. Expliqua Dario en caressa sa joue alors que son menton tremblait.

Dario ne put cacher l'expression douloureuse sur son visage et l'angoisse qui venait de le submerger.

- Jamais je deviendrais un pilote professionnel, c'est juste une passion qui aujourd'hui va permettre à des milliers d'enfants à ne plus souffrir de la faim.

Ses yeux noisettes brillaient à présent.

Enfin elle lâcha le volant pour mettre ses mains tremblantes sur ses genoux.

- Pourquoi tu es venue Annabelle ? Tu as refusé de venir pourtant.

Elle releva tristement le visage et ses yeux se perdirent un instant.

- Quand tu es parti, je me suis rendue compte que...j'avais oublié de te dire que je t'aimais.