La vengeance de Dario Dantes TOME 2 ( Saga des frères Dantes )

Chapitre 42

Annabella avait perdue son combat face à un Dario déterminé. Elle n'avait pas pu imposer sa volonté de rester dans l'ignorance. Avoir des enfants était un souhait qu'elle chérissait depuis leur rencontre. Même avant qu'il pose ses lèvres sur les siennes pour la première fois. Être dans l'incertitude l'aidait à ne pas confronter la réalité de son problème. Si jamais ces tests s'avéraient porteurs de mauvaises nouvelle, Annabella savait qu'elle n'y survivrait pas.

- Tu n'aurais pas dû m'obliger Dario. Lança-t-elle d'une voix craintive alors qu'ils attendaient les résultats.

- Il faut que nous sachions Annabella.

- J'ai subi une batterie de tests qui ne mèneront à rien ! Tu as vu l'écran ? C'était le néant ! Un trou noir dans mon utérus vide ! Gronda-t-elle en chuchotant alors qu'il l'a regardé, impassible.

- Et moi je crois le contraire maintenant cesse de t'agiter ou je demande à quelqu'un de te faire une piqûre.

Devant sa froideur, elle n'eut d'autre choix que de serrer sa main et se tança vertement de toutes répliques susceptibles de faire renaître la lueur de cendre qui nimbait ses pupilles...

- Ce qui s'est passé le jour de ton accident me met hors de moi, je sais que tu as peur, expliqua-t-il en comblant le silence de mort. Mais je n'ai jamais été autant heureux qu'avec toi. Avant, les bébés étaient hors de question pour moi, du moins pas avec le genre de femmes que je fréquentais.

Il marqua une pause.

- Seulement une seule fois l'envie ma traversé l'esprit, avant que cela me passe, quand j'ai vu mon ex enroulée dans des draps froissés avec un autre.

Une autre pause.

Il décroisa les jambes pour pivoter sur la chaise de façon à planter son regard dans le sien.

- Mais aujourd'hui c'est différent. Je ne veux que ton bonheur. Si tu renonces à y croire je vais le faire pour nous deux.

En perte de mot, Annabella retenait difficile les larmes aux creux de ses paupières.

Il se remit correctement sur la chaise, en rogne...

- Quand le médecin annoncera ta grossesse sache que je demande réparation !

- Ré...réparation ? Répéta Annabella en reniflant.

Il vrilla son regard dans le sien.

- Pour ne pas m'avoir cru, et surtout pour m'avoir infligé une résistance farouche à mes baisers hier soir ! Tu m'as infligé une torture sans nom cara ! Trouve donc comment te faire pardonner.

Elle se mit à rougir jusqu'aux oreilles alors que la porte s'ouvrit au même moment.

Elle reprit difficile ses esprits avant d'être obligée de retenir sa respiration.

Le médecin était revenu avec un dossier qui annonçait que l'effroyable réalité. Ce médecin allait-il détromper son futur mari ? Qui s'accrochait à la dernière branche d'espoir qu'elle avait fini par lâcher depuis dès jours.

- Commençons par votre accident, mademoiselle Dormer. Peut-on savoir d'où vous tenez une telle idée ?

- Qu...quoi ?

Il sourit en retirant ses lunettes.

- Qui vous as dit que vous pouviez pas avoir d'enfants ?

- Jusqu'ici ? Elle-même. Répondit Dario à sa place.

Tout doucement....devant le sourire affectueux du médecin, Annabella affaissa ses épaules.

- Vous avez eu effectivement beaucoup d'interventions, mais votre utérus n'a pas été perforé mademoiselle Dormer, juste légèrement effleuré. Vous avez une toute minuscule cicatrice regardez.

À travers la lampe du bureau, il lui montra la radio, et sillonna de son index la toute petite cicatrice à peine visible.

- Mais...on m'a dit que peut-être...

- Sans doute avant de passer de nouvelles radios, une échographie, coupa le médecin en reposant la radio.

Annabella n'osait plus regarder Dario, trop gênée et honteuse pour lui faire face...

- Donc elle peut avoir des enfants ? Demanda Dario sans l'ombre d'un sourire.

- Bien sûr ! Et je crois bien qu'il y en a un en route.

Cette fois-ci Annabella éclata sanglot.

- Vous voyez ce petit pois ? Et bien c'est votre bébé.

Elle ne pouvait pas exploser de joie. Dario avait raison, depuis le début.

Aucun des deux avaient fait exploser leur joie. Ils sortirent du cabinet sans un mot. Heureusement, le fait qu'il lui tienne étroitement sa main, l'a rassuré quelque peu. Son comportement passait maintenant pour ridicule...elle s'en mordait les doigts.

C'est seulement après la porte de leur chambre d'hôtel refermée qu'elle prit la parole :

- Dario je suis désolé je...

- Tu avais peur de pas avoir de bébé, c'est absolument normal.

Il retira sa veste sans la quitter des yeux.

- En revanche, ne pas avoir confiance en ton futur mari, ça ce n'est pas bien cara. Je ne suis pas content.

Elle baissa les yeux.

- Je suis sincèrement désolé de t'avoir ignoré hier soir c'était puéril.

Il s'approcha, embrassa son front et quitta la pièce. Que pouvait-elle dire ? Ou faire ? Après leur discussion houleuse.

Elle porta ses mains sur son ventre plat sans avoir le goût du bonheur espéré.

Après des heures de solitude à ruminer, logée contre son oreiller, alors qu'il s'était enfermé dans l'autre salon, Annabella décida de sortir sur le balcon pour admirer le ciel étoilé, en serrant son gilet au plus fort. Son cœur était lourd.

- Je suis heureux tu sais ?

Cette voix éveilla en elle un faible espoir de réconciliation.

Elle se retourna en hésitant à s'avancer. Seule la lumière diffuse de la lune lui permettait de voir son regard.

- Moi aussi je le suis Dario. Murmura-t-elle en joignant ses mains contre sa poitrine. J'ai trouvé comment me faire pardonner ! Rajouta-t-elle en souriant faiblement.

- Comment ?

- En te donnant un beau bébé, en pleine santé aussi fort que toi.

Incapable de laisser ce froid les séparer plus longtemps, Dario la rejoignit pour la soulever dans ses bras. Aucune autre femme auparavant aurait eu le droit à une étreinte sans nul autre pareil...

- Si tu veux devenir une Dantes amore il va falloir que tu apprennes à avoir confiance et à ne pas perdre espoir c'est comprit ?

Elle cligna des yeux et l'embrassa pour toute réponse. Puis enfin, elle retrouva son beau sourire. Comme si enfin elle pouvait rire et apprécier la magnifique nouvelle.

- On va avoir un bébé.

Il la fit glisser le long de son corps pour qu'elle repose ses pieds par terre.

De là, elle se mit à danser, de joie avec un rire incoercible.

Dario la contempla danser en espérant que cette vague de bonheur qui faisait d'elle une femme heureuse puisse durer à jamais. Il se mit à regarder l'horizon...sous la voûte étoilé, alors qu'elle répétait en dansant qu'ils allaient avoir un bébé.

Dario entonna une prière silencieuse, priant pour que plus personne ne vienne entraver sa route...