La vengeance de Dario Dantes TOME 2 ( Saga des frères Dantes )

Chapitre 10

Annabella resta immobile, incapable de produire le moindre son.

Elle avait tout imaginé dans sa tête mais à aucun moment ses déductions ridicules s'étaient portées sur une trahison.

- Je vous en prie, ne dites rien. Déclara-t-il en se retournant.

Il revint sur ses pas et reprit sa place.

- Je voulais juste vous en tenir informer, pour que la situation vous paraisse moins flou.

- Je...merci...

Soudain, Annabella fut assaillie par une vive colère. Comme cette femme avait pu tromper cet homme magnifique pour une nuit avec Morthman ?

Ses lèvres se mirent à frémir de colère, mais elle la réprima attend quand elle le vit poser son regard troublant droit sur elle, les sourcils plissés.

- Rien d'autre ? Vous n'êtes pas curieuse ?

- Comment pourrais-je me montrer curieuse d'une situation aussi affreuse ?

Il poussa un bref et éloquent son du fond de sa gorge qui ressemblait fort à un sarcasme.

- Tous le monde est curieux de la situation pourquoi pas vous ? Demanda-t-il en tapotant ses doigts sur la table.

Il était clair qu'il était tendu.

Annabella ravisa l'éclat de fureur de son ton qu'elle voulait prendre et se racla la gorge.

- Et bien pas moi, je ne suis pas ce genre de personne.

Dario en resta muet, cette jeune femme le surprenait de sa magnifique beauté en passant par son innocence et maintenant par ses propos de plus en plus intriguant.

Une foule d'adjectifs se bousculèrent dans son esprit pour la d'écrire. Elle était belle, magnifiquement belle, son teint d'albâtre était presque transparent. Aujourd'hui, ses cheveux dorés étaient indisciplinés et retombaient sur la courbe de ses seins. Grâce aux flammes du soleil qui traversaient le rideau, quelques touches de miel prirent certaines de ses mèches en la rendant irrésistible.

Dario retint sa respiration pour contenir l'afflux incontrôlable qui pulsait dans ses veines.

Elle était l'opposé de Gabriella, son ex-fiancée qui l'avait trompé quelques jours avant la cérémonie.

Quand il repensait aux nombreux investissements qu'il avait entreprit dans ce mariage, Dario devint intérieurement fou de rage.

- Il faudrait que j'aille en ville aujourd'hui.

L'innocente jeune femme à la beauté farouche, assise en bout de table, l'extirpa de ses pensées.

- Et pourquoi ? Je vous ai acheté des vêtements.

À travers ses longs cils effilés, elle le fixa et il remarqua une petite éclaboussure de confiture sur le coin de sa lèvre.

- Je n'ai pas de shampooing et...

- Vous n'avez cas utiliser le mien.

L'idée que ses cheveux dorés puissent sentir l'odeur de son shampoing enflamma de nouveau ses veines.

- Je ne vais pas utiliser votre shampoing enfin ! Vous avez vu ma tignasse ? Et puis où voulez-vous que j'aille ? Vous m'avez dit que personne me tendrait la main, je n'ai pas l'intention de partir à la nage jusqu'à la côte Italienne.

Dario se retint de sourire quand elle eût terminé. Elle reprit sa respiration en soudant son regard.

Puis elle devint rouge cramoisie et roula des yeux.

- Comme vous avez pu vous en apercevoir hier en fouillant minutieusement mon sac, il me reste une serviette périodique et j'ai mes règles alors laissez-moi aller en ville, si vous ne voulez pas que votre villa se transforme en scène de crimes !

Cette fois-ci Dario se redressa sérieusement.

- Alors je vais vous y accompagner.

Elle poussa un rire nerveux.

- Ce n'est pas nécessaire, je peux me débrouiller.

- J'en doute, vous ne connaissez pas l'île. Rétorqua Dario en se levant.

- Donnez-moi une carte et je suis certaine de pouvoir me débrouiller. Insista-t-elle en levant la tête quand il la rejoignit pour se pencher vers elle.

- Je vous accompagne, ce n'est pas discutable.

De son pouce, il retira la trace de confiture. Elle ne bougea, le laissant caresser sa lèvre délicate.

Depuis son départ en Russie, Dario n'avait pas touché une femme. Le contact l'assaillit entièrement.

- Vous aviez de la confiture. Expliqua-t-il en essayant de dissimuler son trouble.

Elle sortit sa petite langue pour lécher le coin, sans se rendre compte que ce simple geste lui procura un frisson d'excitation dans la nuque.

Leurs regards se happèrent, elle resta silencieuse, mais marquée par des pigments de rougeur sur ses pommette.

- Je vais me doucher, nous partons dans trente minutes, prenez le temps de finir votre déjeuner.

Pour toute réponse, elle souleva sa tasse de thé et ses tremblements visibles firent entrechoquer la coupelle et la tasse.

- Cessez de trembler, je ne vais pas vous faire du mal. Laissa-t-il tomber en s'en allant.

Annabella reposa la coupelle et la tasse en tournant la tête dans sa direction.

Ce n'est pas la peur qu'il puisse lui faire du mal qui l'avait fait trembler. Mais le regard intense et son pouce sur ses lèvres.

Elle les toucha du bout des doigts et eut beaucoup de mal à contenir ses rougeurs.

Elle s'exhorta au calme et inspira lentement en reprenant sa tasse de thé. Elle ne devait pas se comporter ainsi surtout maintenant qu'il avait fait lui-même la lumière sur son passé en lui avouant ses intentions envers Saul.

Trente-cinq minutes plus tard, il revint à elle vêtu d'une chemise noire et d'un jean bleu foncé. Un frisson familier parcourut son épiderme.

- Vous êtes prête ?

- Oui, je suis prête.

D'un pas vif, s'avança vers elle puis s'arrêta devant la porte d'entrée.

- Vous avez une liste ?

Incrédule, elle tapota son corps avant de comprendre le sens de sa phrase.

- Non, je n'ai pas besoin d'une liste, ce n'est que deux ou trois petites choses.

- Pas de paracétamol ? Vous avez mal ? Demanda-t-il avec hésitation.

Naturellement, il était évident qu'aucune femme jusque-là ne lui avait confié ses problèmes de règles.

Annabella s'enfonçait un peu plus dans le trou qu'elle avait creusé elle-même.

- Oui peut-être...enfin ça dépend.

Elle poussa un rire nerveux et prit sa tête entre ses mains.

- Pourrait-on cesser les moments gênant et arrêter de parler de....

Elle chercha ses mots.

-....votre intimité ? Finit-il à sa place alliée d'un petit sourire en coin.