Quelques heures plus tard, toujours aussi bouleversée, Annabella avait longuement hésité à faire des recherches sur Dario Dantes. Mais les cicatrices étaient trop importante pour tenter de les oublier, l'avaient poussé à faire des recherches sur cet homme. Et lorsqu'elle était tombée sur l'article de son accident de voiture sur un circuit de formule 1, Annabella avait eu l'impression de ne plus pouvoir respirer. Les vidéos de l'accident étaient effroyables presque insupportable à regarder. Elle avait fini par couper son téléphone avant que ses cris étranglés se fassent entendre.
Elle se jeta sur le lit pour se mettre en boule, assaillie par la culpabilité de l'avoir un instant regardé comme bête curieuse. Une larme roula sur sa joue, quand elle se remémora de vieux et terribles souvenirs qui lui serrèrent le cœur.
Elle essuya sa joue rapidement quand on cogna à sa porte.
Elle se redressa d'un bond.
- Oui ?
Il ouvrit la porte, fit quelques pas vers elle puis s'arrêta en dardant un regard elle.
- J'ai une mauvaise nouvelle.
Elle se leva lentement en s'efforçant de garder son regard planter dans le sien. Alors que son cœur serré l'incitait à descendre son regard sur ses jambes.
- Quelle est cette mauvaise nouvelle ? Parvint-elle à demander en mettant ses mains dans le dos.
- Un ouragan s'approche de l'île.
Son premier reflexe fut de regarder vers la fenêtre.
- Mais ne vous inquiétez pas nous sommes en sécurité ici.
Il s'approcha, comblant l'espace qu'il restait entre eux. Un trouble profond l'envahissait.
- Je n'en doute pas une seule seconde, vous m'avez sauvée plus d'une fois, donc j'imagine que si un arbre tombe sur la villa et que je me trouve dans sa trajectoire vous n'hésiterez pas une seconde à me sauver. Répondit-elle en souriant.
Il eut un petit sourire en coin.
- Je n'espère pas en arriver là mais s'il le faut je suis prêt. Déclara-t-il d'une voix rauque.
Elle poussa un petit rire nerveux puis la pièce se chargea d'un silence lourd mais qui curieusement rendit le moment très agréable.
- Je peux faire quelque chose ? Demanda Annabella au bout de quelques secondes interminables.
- Descendre en bas pour l'instant.
Il s'écarta pour la laissé passer.
Son visage implanté dans le marbre et qui par moment se décrispait lui donna le tournis. Elle quitta la chambre alors que le vent commençait à émerger dans les plantes exotiques qui entouraient la villa.
Il était derrière elle, dans les escaliers. N'y tenant plus, incapable de faire semblant plus longtemps, Annabella descendit la dernière marche et se retourna.
- Il faut que je vous dise quelque chose.
Sourcils froncés, il s'arrêta à l'avant dernière marche et croisa les bras. Elle dut rejeter sa tête en arrière pour pouvoir l'affronter.
- J'ai vu sans le vouloir vos jambes tout à l'heure, rassurez-vous je n'ai vu que ça ! S'empressa de rajouter Annabella quand il décroisa ses bras.
Elle mit ses mains devant elle en signe d'apaisement.
- Je ne voulais pas, mais c'est trop tard alors je...je voulais vous dire que je suis au courant pour votre accident et je ne veux pas que vous m'en parliez, je veux juste vous le dire avant que cette poisse qui ne me quitte pas me fasse dire des bêtises.
Elle se coupa pour reprendre son souffle.
- Je suis un aimant à catastrophe alors je voulais juste...vous le dire pour que l'on évite encore un moment gênant.
Devant son silence glacial, elle se recula en repoussant ses mèches rebelles de son visage.
- Maintenant je...je vais faire bouillir de l'eau pour...
Elle déglutit et s'éloigna en pestant contre elle-même.
Dario ne s'attendait pas à ça, si bien qu'il resta un bon moment immobile avant de s'élancer le poing serré. Il la rejoignit dans la cuisine, elle était penchée au-dessus du l'évier visiblement bouleversée.
Elle se redressa et mit ses mains derrière le dos comme une écolière prête à subir les foudres de son professeur.
- Sachez que je n'ai pas essayé de me suicider.
- Non ! Jamais je n'ai pensé ça !
Il se rapprocha davantage et planta son regard dans le sien.
- C'était un accident, pas une tentative de suicide. Insista-t-il en desserrant son poing.
Nuit après nuit, jour après jour, Dario se confrontait aux terribles images de son accident. Les bouts de tôles, sa voiture projetée contre le mur qu'il n'avait pu éviter, cette odeur d'âcre autour de lui, la chaleur brûlante sur ses jambes.
Il secoua de la tête pour s'arracher à ces images.
- Jamais j'ai pensé une telle chose monsieur Dantes je vous assure.
Elle était sincère, ses yeux brillaient d'appréhension. Clairement, elle regrettait d'avoir parlé. Dario soupira agacé par le trouble inconnu qui s'emparait de lui à chaque fois qu'elle était à son contact.
- Je ne voulais pas...
- Laissez tomber Annabella vous n'avez rien fait de mal, j'admire votre sincérité pour tout vous dire.
Elle se pinça les lèvres.
- Gabriella n'était pas assez merveilleuse pour que je pense à me tuer pour elle. La presse s'est donnée à cœur joie de laisser cette supposition planer au-dessus de ma tête. Expliqua-t-il sans pouvoir camoufler sa colère.
- Je suis désolé pour vous monsieur Dantes.
Il se recula et se passa une main sur le visage.
- Je vais faire bouillir de l'eau pour faire des pâtes.
Dario baissa le regard sur ses lèvres pleines qu'il désirait embrasser depuis des jours.
Il ne savait pas encore combien de temps il tiendrait. Il luttait contre le désir irrépressible qui l'habitait depuis qu'il l'avait rencontré dans cette salle de bains.
" Plus jamais de femme " s'était-il dit quand il avait découvert la tromperie de Gabriella. Son honneur en avait pris un coup, son cœur aussi...
Gabriella s'était lamentablement défendue en l'accusant de trop travailler. Dario aurait pu rire s'il n'avait pas été dévaster par cette femme qui avait tenté par tout les moyens de se rattraper, sachant ce qu'elle y perdait.
Puis il avait eu cet accident.
Dario avait bien tenté de renouer avec les femmes, mais la dernière qu'il avait rencontré n'avait pas caché son malaise devant ses brûlures.
Elle l'avait séduit, tout en évitant ses jambes. Dario avait alors pris la décision de partir loin, en Russie pour noyer sa double peine, sa dépression loin de tout.
Et maintenant il y avait cette jeune femme.
- Je suis désolé je ne voulais pas mettre en colère.
Elle secoua de la tête faisant onduler ses cheveux contre ses épaules.
- Ne vous excusez pas...
Elle passa à côté de lui sans un regard et disparut sous le son des bourrasques de vent.
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La vengeance de Dario Dantes TOME 2 ( Saga des frères Dantes )
Roman d'amourAprès de longs mois reclus en Russie, Dario Dantes est de retour à New-York et n'a qu'un seul but. Se venger de Saul Mortham, l'homme avec qui son ex-fiancée à eu une liaison avant leur mariage. Détruit par son accident qui s'en est suivi, Dario a...