La vengeance de Dario Dantes TOME 2 ( Saga des frères Dantes )

Chapitre 16

Une erreur. Voila comment Annabella voyait les choses en se réveillant alors que sa nuit avait été douloureusement longue.

Les souvenirs de leur baiser n'arrêtaient pas de tournoyer dans son esprit. Et surtout sa façon brusque de l'avoir coupé.

Comme s'il l'avait regretté.

Elle se leva, sans tarder, impatiente de le voir pour affronter la veille en espérant au fond d'elle qu'il ait une bonne explication à lui donner.

Mais quand elle descendit les marches, il semblait déjà prêt à fuir la villa, dès le petit matin.

Quand il croisa son regard, Annabella n'y voyait rien, pas l'ombre d'une expression.

- Bonjour.

- Je dois quitter l'île pour la journée.

Elle cligna des paupières et hocha de la tête, alors qu'elle en était bouleversée.

- Je dois voir Mortham, il est temps de cesser ce petit jeu. Expliqua-t-il durement en lui tendant des papiers.

Elle ne les regarda même pas et continua d'essayer de trouver en lui, une expression qui pourrait la rassurer.

- Signez ici c'est très important.

Il saisit son poignet pour lui plaquer un stylo au creux de la paume.

Éberluée par son attitude elle signa sans même regarder. Elle n'avait plus la force...

Elle lui tendit, il les récupéra en passant un œil dessus et les plia pour les mettre dans la poche intérieur de sa veste.

Il s'avança, puis recula, prêt à dire quelque chose mais se ravisa.

- Ne bougez pas de la villa tant que vous n'avez pas de nouvelle. Ordonna-t-il avant de partir en claquant la porte.

Un tournis lancinant l'a saisi. Elle se retint au dossier du fauteuil.

Pas de doute, il regrettait.

Dario crut que son vol ne se terminerait jamais, la maîtrise qu'il avait, se déchirait en pièces détachées, assailli par le souvenir de ce baiser intense. Elle avait été si passionnée, si timide, que ses petites mains fines sur son torse le faisaient encore vibrer. S'arracher à elle lui avait été si difficile qu'il s'en voulait d'avoir mis trop de temps à réagir.

Sa bouche fraîche et sucrée lui avait provoqué une douleur dans le bas-ventre qui aurait pu causer sa perte. Dario se gratta la tête, agacé.

Sa sensualité délicate avait eu raison de lui, l'odeur même de ses cheveux l'avait rendue fou.

Elle faisait renaître en lui, les pulsions d'un désir qu'il ne soupçonnait pas lui-même. Mais pour pouvoir approfondir l'indéniable désir qui naissait entre eux, Dario devait se débarrasser de Saul Mortham et de cet affreux lien qui l'unissait encore à lui.

- Nous allons atterrir monsieur Dantes.

Il boucla sa ceinture, impatient de descendre enfin de l'appareil. New-York était bercé d'un temps grisonnant et continuel, qui persistait depuis un mois. Soudain le soleil de Panarea lui manquait. Le sourire de la jeune femme lui manquait, ces gestes maladroits lui manquaient.

Quand il pénétra dans les bureaux de Morthman, Dario fut observé de toute part, mais il n'y fit guère attention. Son service de sécurité basé à New-York l'avait rejoint. Ce n'était pas nécessaire, mais Dario n'avait pas le temps de bavarder.