Annabella encercla une seconde fois les barreaux de sa cellule pour être au plus proche de lui.
- J'ai réussi à me débrouiller sans votre aide avant de vous rencontrer je peux très bien me débrouiller seule maintenant !
- Vraiment ? Et Saul Mortham ? Vous aviez l'air de très bien vous en sortir quand...
- Ça suffit ! Ne dites pas un mot de plus je...
Elle poussa un râle d'agacement.
- Vous êtes libre. Lâcha-t-il soudain en regardant le mur qui se trouvait derrière elle.
Incrédule, elle chercha son regard.
- Quoi ?
Enfin, il vrilla son regard dans le sien.
- Vous êtes officiellement divorcée de Saul, vous êtes libre.
- Vraiment ? Parce que je n'en ai pas l'impression. Railla-t-elle en montrant la cellule d'une main.
Une étrange lueur s'alluma dans ses yeux. Il promena un regard intense sur elle.
- Restez avec moi...
De plus en plus éberluée, Annabella se sentit bizarrement en sécurité derrière ces grilles.
- Que je reste avec vous ? Mais pour quelle raison ?
- Parce que je le veux ! Déclara ce dernier avec son autorité coutumière qui la rendait incapable de parler.
- Parce que vous le voulez ? Et..et moi si je veux...
- Reste avec moi, ne m'oblige pas à recourir d'une stratégie plus rude pour te convaincre.
Elle frissonna, incapable de réprimer sont indignation et l'excitation qui s'éveillait en elle.
- Pourquoi ? Depuis que je suis avec toi , je n'ai reçu de ta part que du mépris. Rétorqua Annabella en ajustant un petit tutoiement qu'il venait de brutalement mettre en place.
- C'est totalement faux ! Aboya ce dernier en la pointant du doigt.
Sous l'impact de sa voix sévère elle cligna des yeux.
- Bien sûr que si ! Un coup j'ai le droit à un sourire un coup à un visage gravé dans le marbre, alors pourquoi je resterais ? Pour être votre souffre douleur ?
Ses yeux redoublèrent de cette lueur sauvage, il se mit à inspirer comme un fauve.
- Parce que je l'exige, j'aime ta compagnie Annabella.
Sa voix était entrecoupée d'un faiblesse maîtrise de sois.
Elle rougit et affaissa ses épaules. La situation était ubuesque et fort troublante.
- Ma compagnie pourquoi ? Parce que je te divertis avec ma maladresse ?
Annabella devait se taire et immédiatement songea-t-elle en le voyant virer au gris.
- Bon sang mais tu ne peux pas parler comme une femme normal ! Explosa l'homme en abaissant son visage au sien, agrippant les grilles à son tour en pressant ses doigts sur les siens. Tu ne peux pas réagir comme...
- Comme quoi ? Une femme cupide ? Que j'agrippe ta cravate et que je te susurre des mots sensuelle pour espérer de toi de beaux cadeaux ? Désolé mais ce n'est pas mon genre.
Dario en reste bouche bée, décidément cette femme ne fonctionnait pas comme tous le monde. Sa façon d'exprimer les choses était étourdissant et elle ne faisait qu'accroitre les pulsions presque meurtrières qui l'habitaient depuis leur rencontre. Elle dégagea ses mains pour aller s'asseoir sur le banc.
Était-elle réellement en train de bouder ? Dario n'en revenait pas.
Annabella croisa les bras en signe de défiance mais le regretta amèrement quand il quitta la pièce sinistre. Son menton se mit à trembler. Avait-elle été trop loin ?
N'avait-elle pas espéré le revoir ?
Elle se passa une main dans ses cheveux emmêlés. Elle devrait se sentir flatter qu'il puisse vouloir la garder auprès de lui. Mais où cela la mènerait ? Le passé désastreux de cet italien ténébreux ne reflétait que hargne et colère. Où serait sa place ?
Mais l'idée même qu'il l'embrasse de nouveau balaya toutes ses questions.
Elle s'était même laissée croire que ce baiser pouvait signifier autre que du désir pour lui. Elle se berçait d'illusion pour mieux avaler la triste vérité. Dario Dantes n'était plus en mesure d'aimer qui que ce soit, et certainement pas une maladroite comme elle, qui lui attirait problème sur problème.
La lourde porte se rouvrit avec suintement horrible. Il était de retour avec une vide immense dans les yeux. Elle se leva et se rapprocha des barreaux.
- Tu es calmée ?
- Oui...
D'un mouvement de tête, l'homme de la sécurité ouvrit la cellule et Annabella s'empressa d'en sortir la tête haute. Elle se glissa à côté de Dario sans un mot. Ils quittèrent l'aéroport sans un mot l'un pour l'autre. Heureusement, une voiture les attendait, elle pénétra à l'intérieur pour s'y réchauffer. Comme à leur seconde rencontre, il lui passa sa veste noire qui portait cette odeur musquée enivrante.
- Tes péripéties ont rendu deux personnes heureuse ce soir, mon pilote et mon chauffeur.
Elle rougit en passant un regard sur son chauffeur imperturbable.
- Tu es arrivés si vite...
- Assez pour t'éviter des ennuis, dit-il d'un ton sec, voilà la raison de votre petit séjour en cellule et encore celle-ci était confortable.
Elle blêmit en se pinçant les lèvres.
Il la couvait d'un regard impénétrable.
- Il aurait pu t'arriver n'importe quoi, Tu ne parle pas le russe, nous sommes samedi, beaucoup d'hommes auraient pris plaisir à t'arracher tes vêtements.
Annabella prit enfin conscience de son erreur, de sa stupidité d'être partie sans même tenter d'y voir plus clair.
- Mon dieu...je suis une pauvre inconsciente. Murmura-t-elle en posant ses mains sur son visage.
- En effet oui...mais je suis là maintenant.
Sa voix recelait beaucoup de promesses rassurantes, Annabella leva enfin la tête pour affronter son regard. Ses prunelles ombragées auraient pu lui faire peur mais à l'inverse...Annabella désirait se blottir contre son corps solide.
- Il est plus de quatre heures du matin, nous allons à mon appartement, tu vas pouvoir dormir et moi aussi parce que j'en ai assez pour aujourd'hui...
En effet, il semblait extrêmement fatigué, ses traits déjà bien abîmés par la sévérité de son visage étaient creusés. La voiture s'arrêta au bout d'une vingtaine de minutes devant une tour, un homme attendait à l'extérieur de la tour. C'était luxueuse, mais Annabella n'avait plus la force de prendre le temps de contempler. Il la souleva, au creux de son torse, elle entendit son cœur battre sourdement. Elle inhala son odeur, elle perçut un signal retentir, des portes en acier s'ouvrirent. Elle fut étroitement serrée contre lui quand d'un bras il atteignit le bouton. De là, bercée par l'atmosphère, Annabella cessa de résister au sommeil et ferma les yeux.
Elle ne sentit que ses lèvres dures se poser contre ses cheveux...
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La vengeance de Dario Dantes TOME 2 ( Saga des frères Dantes )
RomanceAprès de longs mois reclus en Russie, Dario Dantes est de retour à New-York et n'a qu'un seul but. Se venger de Saul Mortham, l'homme avec qui son ex-fiancée à eu une liaison avant leur mariage. Détruit par son accident qui s'en est suivi, Dario a...