CHAPTER NINE : ALAN

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Assis l'un en face de l'autre sur la terrasse en bois du restaurant, les deux hommes profitaient de la douce brise que leur offrait l'océan. Le repas qu'ils venaient de partager avait été délicieux et l'ambiance bon ami qu'ils avaient installé avait été plus qu'agréable. Le serveur venait de leur apporter leur dessert alors que Théo regardait l'eau qui s'échouait sur le sable, à quelques mètres de leur table. De son côté, Alan avait posé son coude sur la table, sa main soutenant son menton alors qu'il détaillait le jeune homme face à lui. Il ne pouvait pas se mentir : il était réellement content de revoir le plus jeune. Ils avaient passé un excellent moment, en tête à tête, malgré que ce soit un « non-rendez-vous » et il n'avait pas envie que la soirée s'achève.

Quand il était en compagnie de son cadet, il oubliait tout ce qui l'entourait. Il oubliait qu'il était un écrivain, il oubliait qu'il était plus âgé, il oubliait qu'il était voué à repartir à Londres. Seul l'instant présent et sa compagnie comptaient. Il repensait à la douceur de ses lèvres sur les siennes, à son corps chaud contre le sien. Il repensait à l'odeur masculine qu'il dégageait et qu'il avait apprécié humer lorsqu'il était dans ses bras. Il repensait aux sourires et aux yeux brillants qui lui étaient seulement adressés. Il adorait avoir cette impression d'être unique, ne serait-ce que pour quelques heures, cette impression d'être la chose la plus importante pour quelqu'un.

Un doux sourire s'était étiré sur ses lèvres sans qu'il ne s'en rende compte, faisant pétiller les yeux de l'homme face à lui quand ce dernier s'en était rendu compte. Finalement, le repas s'acheva dans un silence agréable et Alan insista pour payer, ne laissant pas le temps à Théo de répliquer. Le danseur avait seulement levé les yeux au ciel en soupirant mais avait laissé faire l'aîné, attendrit par le regard qu'il avait pu sentir sur lui.

Se retrouvant bien vite les orteils dans le sable, tenant leurs chaussures à la main, les deux hommes avançaient lentement sur la bande de sable vide et offerte devant eux. Les doigts de leur main libre glissaient l'une contre l'autre à chacun des pas qu'ils faisaient. Seul le bruit des vagues brisaient le silence qui s'était établi entre eux, comme si parler allait faire disparaitre cette bulle qui s'était peu à peu formé pour les englober et les transporter dans un autre univers. Mais, n'y tenant plus, Théo attrapa la main de l'écrivain pour l'approcher un peu plus de lui, l'entrainant vers l'eau afin que l'océan vienne glisser contre leurs pieds. Un rire échappa alors à Alan après un petit cri de surprise quant à la fraicheur de l'eau sur sa peau.

Mordillant sa lèvre, Théo le regardait du coin de l'œil. Sous l'immensité bleutée qui les couvait, seule la Lune les éclairait et cette pâle lumière sublimait le visage du plus vieux. Elle sculptait son visage en une œuvre digne d'un statuaire grec. Il désirait cet homme, il sentait le désir réchauffait son ventre. Et, quand Alan lui adressa un sourire lumineux, il laissa tomber ses dernières barrières pour l'attirer contre lui afin de pouvoir goûter à ces lèvres dont il rêvait depuis la dernière fois. Le brun passa alors ses bras autours de son cou, attirant un peu plus son vis-à-vis contre lui. Ce n'était toujours pas un rendez-vous, il n'était nullement question de sentiments et ils n'allaient pas parler de couple. Ce n'était qu'un désir qui montait lentement, une tension qui les attirait tel des aimants. N'importe qui aurait pu les voir mais ils n'en avaient que faire : ils continuaient de s'embrasser, là, sur cette plage.

Ils voulaient plus, ils voulaient bien plus, l'un autant que l'autre. Et cela expliquait qu'ils se retrouvaient dans la villa que possédait le plus vieux. Aucune lumière n'avait été allumée, seulement l'astre lunaire était à nouveau témoin de leur attirance. Sans détour, Théo avait entrainé Alan dans la chambre mais ce dernier n'avait pas dit son dernier mot. Il avait poussé le châtain afin qu'il s'allonge sur le lit, retirant son haut avant de venir s'installer sur son bassin. Leurs lèvres s'unirent à nouveau alors que leurs mains partaient à la redécouverte du corps de l'autre, retirant un à un les vêtements.

TABOOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant