CHAPTER TEN : THEO

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La musique l'entourait comme une bulle, le rythme courait dans ses veines comme un poison, la mélodie le possédait comme son âme. Il oubliait qu'il était face aux directeurs de CK Entertainment, il oubliait qu'il était actuellement entrain de passer une audition. Il pensait à Alan. Il pensait à la nuit qu'ils avaient passée l'avant-veille. Il pensait à la journée précédente qu'ils avaient passée à ne rien faire, dans la villa de l'écrivain. Il pensait à la proposition que ce dernier lui avait fait, celle de venir vivre avec lui.

Tranquillement, ils avaient discuté de leur vie actuelle. Alan lui avait parlé de Londres, de la plupart de ses romans et de ce trou noir d'inspiration qu'il avait actuellement. Théo s'était confié sur son départ de Boston, sur son expérience à San Francisco et sur son arrivée à Los Angeles. Il lui avait raconté comment il squattait chez Scott et qu'il se sentait un peu plus indésirable à chaque seconde depuis le début de la relation entre ce dernier et Liam. Bien sûr que son ami lui répétait qu'il ne dérangeait pas mais ce n'était pas ce qu'il ressentait. Scott méritait de retrouver son studio pour lui tout seul et pouvoir ainsi profiter tranquillement de son petit-ami, à sa guise. Puis, sans qu'il ne s'y attende, sans même qu'il n'ait pu l'imaginer dans ses rêves les plus fous, Alan avait prononcé ces quelques mots : « tu veux venir vivre avec moi ? ». Ce qui avait été le plus attendrissant, ce fut les rougeurs qui avaient pris place sur ses joues alors qu'il s'était empressé de s'expliquer : ça n'avait rien à voir avec ce qu'ils pouvaient faire quand ils étaient tous les deux, ce n'était toujours pas une histoire de couple et il n'y avait toujours pas eu de rendez-vous entre eux. C'était juste un bon arrangement : Théo trouvait un nouvel endroit pour vivre, libérant l'étudiant de sa présence, et Alan se sentirait désormais moins seul dans sa petite villa. Un bon point pour chacun d'entre eux.

Le rythme ralentit jusqu'à s'arrêter, le danseur reprenant lentement pied dans la réalité. Ses yeux, qu'il avait fermé lors de la fin de la mélodie, se rouvrirent lentement et Théo pu voir le sourire que Chris essayait de retenir. Cela était-il bon signe ? Après tout, l'homme lui avait déjà dit que cette audition était juste une formalité mais qu'il avait sa place dans l'agence. Ce qui fut bien vite confirmé par le deuxième homme présent devant lui qui applaudit en dévoilant des dents blanches impeccables, le félicitant chaudement pour ses talents. Il confirma ce que le premier homme lui avait affirmé, ventant son mérite et répéta qu'ils avaient de la chance que le jeune homme ne soit pas déjà sous contrat. Ce dernier les liant désormais fut rapidement signé et Théo fut libéré pour le restant de la journée, lui donnant rendez-vous pour le lundi suivant à la première heure.

En quittant l'immeuble, le danseur était aux anges. Finalement, peut-être que la roue avait tourné et que la chance allait enfin lui sourire ! Il voulait y croire. Il voulait se raccrocher à cet espoir. Mais qu'elle ne fut pas sa surprise de voir un certain brun adossait à une Dodge Charger rutilante juste en face de lui. Pour retenir le sourire qu'il sentait grandir sur ses joues, il mordilla sa lèvre et s'approcha de l'homme qui l'attendait d'une démarche nonchalante.

- Alan.

- Théo.

Un éclat amusé brillait dans le regard du plus vieux alors qu'il se détacha de son véhicule pour s'approcher de son vis-à-vis.

- Comment était cette audition ?

- Aussi dingue que je l'avais imaginé. C'était incroyable, j'ai signé un putain de contrat et je ne m'en remets pas.

- Nous devrions fêter ça.

- Cela serait en effet une excellente idée pour rappeler à quel point je suis un dieu.

Alan éclata de rire devant le narcissisme de son cadet et frappa son épaule.

- N'exagérons pas.

TABOOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant