CHAPTER SIXTEEN : THEO

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Le soleil chatouilla ses paupières et il ouvrit péniblement les yeux, les faisant papillonner pendant un moment avant de s'habituer à la lumière. Il savoura ce court laps de temps où il ne pensait à absolument rien avant que tout ne vienne déferler dans son esprit : l'arrivée de Lydia à la villa, sa dispute avec Alan et son départ précipité pour aller trouver refuge chez Scott. Il s'était senti honteux en frappant à la porte de son ami, toujours dans sa tenue de sport, et les yeux brillants de larmes. Ce dernier n'avait pas posé de questions et l'avait laissé entrer. Il avait ensuite passer la soirée à essayer de lui changer les idées en compagnie de Liam. Le jeune couple avait tout fait pour rendre le sourire au danseur, aussi difficile que cela soit. Ils avaient enfin fêté la réussite du châtain à la CK, prenant une photo de plus que Théo voulait développer. C'était quelque chose qu'il voulait en ce moment : s'entourer d'images de gens qu'il aimait particulièrement. En songeant à ça, il songea à ses frères restés à Boston. Il se souvint de son petit-frère qui ne voulait plus lui parler et il se roula en boule, serrant le coussin contre son torse.

La veille au soir, Scott avait tenu à lui laisser le lit en sachant qu'ils devraient partir en cours le lendemain et qu'ils allaient donc le réveiller si c'était lui qui prenait le canapé. Un soupir lui échappa et il se rallongea sur le dos, fixant le plafond peint de son meilleur ami. Il se souvenait que ce dernier lui avait raconté que c'était Liam qui avait peint les constellations pour lui, sachant à quel point il aimait les observer et que s'il perdait un jour son chemin, il pourrait venir les observer ici pour retrouver sa route. Un sourire triste se peignit sur son visage alors que son regard retraçait celle du gémeaux. Il avait vraiment eu de la chance de rencontrer Scott à San Francisco et de le suivre ici pour y connaitre Liam. Et il était sincèrement heureux que ses deux amis soient un couple aussi harmonieux.

Se trainant difficilement hors du lit, Théo étira ses muscles douloureux avant de rejoindre la cuisine. Un mot était posé sur la table à côté d'une assiette de pancakes froids.

« Salut mec, on est parti en cours mais on a voulu te faire super plaisir. Avoue que tu nous kiffes et que tu rêves déjà d'un plan à trois. (Rêves, personne n'approche le cul de mon mec autre que moi !) En tout cas, sache que tu es le bienvenu ici aussi longtemps que tu le voudras. Je ne suis pas con et je sais que si t'as débarqué c'est à cause de Monsieur Beau-Gosse donc ne te sens pas obligé de l'affronter maintenant. Fouille dans mon armoire et trouve des fringues à ta taille pour aller bosser.

Ah et prends une douche aussi. On te l'a pas dit hier mais tu pues grave ! Va pas falloir se laisser aller comme ça sinon on va se foutre à poil pour te laver. Et ça ne va sûrement pas finir en séance de batifolage, tu peux me croire ! Ouais, je sais : tu ne m'assumes plus. Mais tu m'as jamais assumé, je le sais pertinemment !

Bon, du love sur toi comme on dit. Bonne journée, mec !

Scott. »

Théo ne put retenir le rire qui montait dans sa gorge. Son pote était complètement stupide et c'était ce qu'il adorait chez lui. Avec une simple lettre, il avait réussi à le faire sourire et il commençait la journée d'une manière un peu moins triste qu'il ne l'avait pensé de prime abord. Alors il fit honneur à cette assiette préparée avec amour avant d'aller prendre une longue douche qui lui fit un bien fou. Il se força à ne pas penser à la dernière douche qu'il avait prise en compagnie de son amant, ancien amant ?, et se prépara ensuite pour rejoindre l'agence. Il avait un rendez-vous important dans la matinée et il aurait aimé partager ce bonheur avec Alan. Seulement, ce dernier avait contrecarré complètement ses plans à partir du moment où il avait vu les escarpins flamboyants dans l'entrée de la villa. Son cœur se serra légèrement alors qu'il secouait sa tête pour chasser l'écrivain de ses pensées. Il devait cesser de penser à lui, absolument. Sinon il ne serait plus capable de rien faire et ne voulait pas finir en stéréotype de fille en pleine rupture : devant un film à l'eau de rose avec un immense pot de crème glacée Ben & Jerry.

TABOOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant