Chapitre 6 - pizza et moment à deux

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Je n'arrive plus à me passer de lui. Il me hante jour et nuit, son nom est sur mes lèvres, son visage dans ma tête. Je ne pense qu'à lui, je ne vois que par lui. Quand je le vois, je ne me sens plus pareille. Il me change complètement. Me fait penser des choses que je n'aurais jamais pensé imaginer auparavant. Il est si different, dans sa façon d'être, de penser, d'agir, d'apprécier les choses, de faire découvrir. Il est intelligent, intéressant, calme, mystérieux, gentil, mature, un peu effacé, honnête, vaillant, droit, sexy, aimable envers les autres et j'en passe. Il y en a tellement à dire et j'en ai tellement à découvrir avec lui. Il me retourne la tête, je n'arrive plus à me concentrer dans ma vie, mon travail, même avec ma copine. Chaque mot qu'il prononce, message qu'il m'envoie me font frissonner, sourire et me remplissent d'une once de bonheur. Un bonheur égoïste. Nous sommes très différents lui et moi, niveau caractère, mode de vie, âge ou quoi que ce soit d'autre. Mais tout ça passe au dessus et s'évapore instantanément quand nous sommes tous les deux.

Je pense à quelque chose depuis quelques jours, et je n'ai encore jamais oser lui demander, et je crois que aujourd'hui c'est le jour pour. Je trifouille depuis un quart d'heure mon téléphone en observant sa fiche de contact tout en hésitant à appuyer sur le «envoyer un message». Je le fais, je le fais pas ?
Je décide de prendre mon courage à deux mains et de lui envoyer un fichu texto:

Meek, j'aimerais t'inviter chez moi. Je ne t'avais pas promis l'un de mes plats dégoûtants lorsque l'on s'est vu chez toi ? Acceptes-tu un plat brûlé, fait par la pire des cuisinières ?

Il me répond rapidement après par un message qui me fait sourire:

Quel honneur d'être invité chez la plus grande cuisinière du monde, chez elle en plus. Je suis flatté que tu me proposes une exclusivité de tes plats culinaires à tomber par terre, sans jeu de mots.

Je dois avoir l'air d'une pauvre gamine en chaleur scotchée à son téléphone, à textoter, mot qui n'existe absolument pas. Mais je m'amuse tellement avec lui que je ne me rends plus compte de rien autour de moi.

Dans ce cas là, rendez-vous à 20h chez moi ce soir, et tu as intérêt à faire peter les boutons de ta chemise, j'ai hâte de voir ton côté décontracté.

Si je suis stressée ? Je suis morte de peur, mais maintenant que c'est fait, j'ai quelques heures devant moi. Enfin non, seulement deux heures. Je file me laver les mains, m'attacher les cheveux et attrape mon ordinateur pour chercher une recette potable, facile à cuisiner, mais qui fera penser que j'ai mis plus d'une heure à préparer. Je sais, j'ai la recette magique. Ma mère me faisait ça quand j'étais plus jeune, ça ne doit pas être compliqué à faire nan ? Des filets de poulets avec de la mozzarella, persil, herbes et tomates accompagnés de patates saucées au chorizo et aux épices. Après avoir trouvé une recette qui, par la photo, ressemble bien à ce que me faisait ma maman, j'allume la plaque de cuisson, le four, ouvre tout les placards, attrape tous les ustensiles possibles, pose toute la nourriture sur un bout de plan de travail et me frotte les mains. J'ai jamais mis autant de volonté à cuisiner de ma vie. Il y a intérêt à ce que ce soit mangeable. Je commence par la viande, tranche la mozzarella, les tomates, dispose le poulet sur une plaque, avec à l'intérieur le persil et les autres ingrédients et enfourne ça à.... peu importe tant que ça sentira pas le brûlé ce sera parfait. Je m'attaque aux patates que j'épluchent, tranchent, coupent, découpent, puis les fait cuire sur une autre plaque cuisson, en les faisant sauter comme le dit la recette, accompagnées d'une noisette de beurre, poivre, sel, un peu d'eau et ajoute ensuite le chorizo tranché et recouvre avec son couvercle le wok. Fiou, et bien il m'a fallu une heure pour préparer tout ça, je pensais pendre bien plus de temps, c'est presque inquiétant.

Meek ne va pas tarder, je pars donc prendre une douche, enfile un joli maillot à volants, épaules dénudés, en matière satinée, rentré dans une jupe simple noir qui m'arrive au dessus des genoux, et reste pieds nu. Je laisse mes cheveux naturels, légèrement ondulés et part à la phase maquillage. Je ne fais rien à mon teint, applique juste une crème, du mascara, une pointe d'eyeliner et un rouge à lèvres chair. Un peu de parfum et c'est parfait. J'entends que l'on frappe à la porte. Je cours vite ouvrir, tout sourire.

sous empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant