Chapitre 8 - réflexions et encore réflexions

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– Tu veux que je te prépare un petit-déjeuner ? Il me demande avec de tendres yeux.
– Non merci, je n'ai pas faim. Tu as quoi de prévu aujourd'hui ?
– Je dois me rendre à la capitale pour un rendez-vous d'affaires, mais je passerais avant la fermeture du café. Il me lance un grand sourire.

Je ne peux que sourire moi aussi. Sa présence ne peut me rendre qu'heureuse. Alors qu'avant même que la journée est commencée, j'attends déjà la fin pour revoir encore et encore ce bel homme qui est présent à mes côtés aujourd'hui.

Je me trouve en terrain inconnu, et j'ai clairement l'impression de jouer un rôle dans l'une de ces comédies à l'eau de rose que notre bon Hollywood produit. Je suis tiraillée, un peu perdue aussi, et j'ai peur de sombrer dans quelque chose qui sort de mon quotidien, et qui m'amène à enfreindre les règles que je m'étais imposés. L'inconnu reste le même, et on ne sait jamais ou l'on va finir. C'est comme foncer tête baissée, avoir les yeux bandés ou encore marcher sur un élastique au-dessus du vide. Moi je le vois comme ça, car c'est comme ça qu'on me l'a toujours décrit. Mais aujourd'hui, malgré l'absence de temps et le fait que tout s'est enchaîné, j'ai peut-être changé de point de vue. Car un jour, il y a cette chose ou ce quelqu'un qui vient vous prendre votre cerveau, le secouer avant de vous le remettre tranquillement dans votre boîte crânienne sans rien dire et là, tout change. Pour moi, Meek a littéralement troublé mon cerveau et ma façon de penser et d'agir. Il y a encore quelques semaines je ne l'avais même pas remarqué, je le voyais comme un simple client, alors que lui m'avait vu depuis déjà bien longtemps. Son visage ne me restait pas en tête, son nom n'était pas une petite chansonnette qui tournait en boucle, et surtout j'étais toujours moi, ou enfin une façade de moi. Et maintenant je ne vois que par lui, son visage est partout, son nom tourne en boucle dans ma tête et la coquille commence à se briser. Est-ce que c'est bien ou mal ? J'en sais foutrement rien mais ce que je sais que, bon sang, c'est agréable de se sentir soi-même, réellement.

Pourtant, j'ai l'impression que quelque chose cloche. Je l'ai rencontré il y a peu de temps mais j'ai comme l'impression de le connaître depuis toujours, son visage, ses petites mimiques, sa peau. Comme s'il avait été avec moi depuis toujours. Un lien étrange...

– Toujours avec moi ? Gabbie, tu vas être entre retard. Je lève les yeux vers lui, déjà debout et habillé, il est en train d'attacher sa montre à son poignet.
– Pardon, désolée, j'étais en train de réfléchir... Il s'assoit au bord du lit et tend une main vers moi, pour placer des cheveux derrière mon oreille.
– Tu pensais à quoi ? Il me demande d'une voix calme.
– A ma mère... Je n'arrive pas à savoir pourquoi.
– Peut-être pour te dire qu'il serait temps que tu rendes visite à tes parents ? Il me lance un grand sourire moqueur.
– Probablement, ça fait une éternité que je ne les ai vu...
– Allez, sors du lit et prépare-toi maintenant. Il m'embrasse rapidement les lèvres avant de se lever. Avant de disparaître dans le salon, il lance: Ou sinon je vais moi-même te sortir du lit et t'emmener dans la douche mais ça risque de te mettre encore plus en retard.

Je rougis comme une pivoine face à lui et même si l'envie de prendre une douche avec lui me tente vraiment, je ne peux pas me permettre d'arriver en retard au travail. C'est donc avec peine que je sors de mon lit puis me lève pour rejoindre ma salle de bain. Je vais directement prendre une bonne douche après m'être attaché les cheveux. Je manque de m'endormir sous l'eau et diminue la température pour tenter de me réveiller. Je me lave ensuite le visage, me brosse les cheveux puis les attache en une couette haute. Je pars enfiler un vieux jean, un pull fin car il ne fait pas encore très chaud ici, et ma paire de basket. Je me maquille légèrement et rejoins Meek dans la cuisine.
– Que fais-tu ? Je lui demande, le voyant face à la gazinière.
– Je prépare deux trois pancakes, toujours sûre de ne rien vouloir manger ? Il me lance un regard en coin.
– Bon ok, un seul alors.

Il me le pose dans une assiette et mets quelques fruits et du sirop d'érable dessus. Il est adorable. Je le mange en deux bouchées seulement et regarde ma montre. Je pars me laver les dents et retourne dans le salon.

– Je suis vraiment désolée de te presser, mais est-ce qu'on pourrait y aller ?

Il se lève aussi après avoir lavé la vaisselle, enfile ses chaussures, son manteau et attrape ses clés de voiture. Hier, monsieur s'est déplacé par lui-même et n'a pas à fait appel à son chauffeur, c'est presque marrant. Je souris toute seule, le voyant les clés à la main et on quitte mon appartement. Je descends les marches quatre à quatre et me poste devant le parking.
Je ne sais même pas laquelle est sa voiture.

– La blanche là-bas. Wow, quelle voiture. Je n'arrive même pas à être étonnée.

Dans la voiture, j'allume la radio et regarde le paysage autour de moi. Je regarde Meek de temps à autre. Sa chemise est froissée, ses cheveux sont en batailles, il a quelques cernes sous les yeux mais il reste néanmoins à tomber par terre dans son jean noir délavé qui lui va si bien. Il passe une main dans ses cheveux avant de bailler. J'attrape doucement sa main dans la mienne, il me regarde et sourit avant d'entrelacer ses doigts avec les miens. Je caresse sa peau avec mon pouce et cale ma tete contre le dossier. Le trajet est beaucoup trop court et nous arrivons beaucoup trop vite au café. Il se gare juste devant, coupe le contact et se tourne un peu vers moi. Je me détache.

– On se voit tout à l'heure.
– Oui... Je fais la boude et lui lance un petit regard.

Il apporte sa main à ma joue et l'autre dans le bas de mon dos. Il me tire vers lui et je me retrouve à moitié sur lui et le frein à main. Il sourit et m'embrasse le front.

– Passe une bonne journée.
– Toi aussi.

Je pose mes mains sur ses épaules et m'approche de lui, son rictus ne quittant pas son visage. Il passe un doigt sur mes lèvres et je m'approche encore plus de lui. Nos respirations se mélangent, puis vient nos lèvres, qui se scellent dans un baiser tendre et lent. Je glisse une main dans ses cheveux, si doux et je ferme les yeux. Je prends l'initiative d'arrêter ce baiser sinon je vais vraiment finir par être en retard.

– A ce soir.
– Bye bébé.

Je me mets à sourire lorsque je lui tourne le dos. Bébé. Je me mords la lèvre. Une fois la porte fermée, je rentre dans le magasin, mais avant de refermer la porte, je me tourne vers lui, toujours stationner et lui souris. Il me fait un signe de la main et s'en va.

À peine suis-je déjà arrivée que ma patronne me prend la tête pour mes deux minutes de retard. Allez donc engueulez l'homme qui m'a conduit au travail, c'est de sa faute, je n'arrive pas à le quitter, il a le don de faire en sorte d'être accro à lui. Je n'arrive toujours pas à oublier les tournures de la nuit dernière. Je suis aussi tellement fatiguée. Son cauchemar premièrement puis la suite plutôt agréable malgré tout. Je me demande comment je vais tenir toute la journée... J'aimerais tellement être à la fin de mon service, pour le voir arriver comme à son habitude, sauf que maintenant c'est différent. Avant il ne venait que pour boire un coup et travailler - sans manquer de m'observer - et maintenant je suis avec lui, je fais partie de son quotidien et de ses habitudes, il vient pour me retrouver et rentrer avec moi.

Des doigts claquent devant mes yeux. Je me réveille et me tourne vers ma copine qui a un regard noir.

– Tu vas te faire virer si tu ne te sors pas ce gars de la tête. Il te perturbe et te freine dans le travail. Elle se met à raler comme la patronne, mais une lumière traverse rapidement ses yeux et elle pouffe de rire. Nan je rigole, bon alors ! Tu me racontes ce qu'il s'est passé hier !

Je ne peux m'empêcher de rire avec elle  puis je me hâte à lui raconter.

petite note de l'auteur, moi-même ;)

vous allez vous dire: mais wtf ce chapitre, c'est pourri etc.
ne vous inquiétez pas mes petits, vous me connaissez voyoooons !
voyez ça comme une...entracte d'accord ? 😏

allez à bientôt et désolée de ce long mois sans chapitre !

bisous !

sous empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant