Chapitre 18 - passé entaché et faiblesse

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*baby Meek (ou Toni Mahfud) !! n'est-il pas adorable ?? blblblbl je meurs d'amour pour lui.
btw, bonne lecture ! j'aime enoooormement ce chapitre !*

Je suis assis au fond du canapé et j'ai l'impression d'être cet enfant qui était assis là, à regarder la télé à l'époque, ou même lorsque j'étais puni pour une bêtise, me sentant minuscule dans ce grand canapé. Je me sens petit et désespéré, je déteste ce sentiment car je le reconnais trop bien. Ce sentiment d'impuissance, de soumission face une situation ingérable. Je n'arrive pas à penser à autre chose que Gabby et tout ce scandale sur internet et sur les journaux. Je ne sais pas comment je vais pouvoir gérer ça, étant sur que cela atteindra le quotidien de Gabby. Je me déteste à ce moment-là. Si j'étais plus insistant, à refuser cette sortie mais elle avait l'air tellement heureuse. Je sais qu'elle voulait sortir, que nous voir enfermés à chaque fois ne lui plaisait pas. Je connaissais les risques, j'aurais du faire plus attention, j'aurais du plus préparer notre sortie pour être sûr que rien de tout cela ne se passe. Maintenant j'ai tout foiré et je suis sûr qu'elle m'en veut, je la comprends.

Je ne me sens pas à l'aise ici, et je regrette d'être venu. Elle revient, une tasse entre les mains. Elle affiche un léger sourire gêné et s'assoit en face de moi, silencieuse.

– Merci... Désolée de te déranger aussi tard, j'étais...désespéré. Je baisse les yeux sur ma tasse, gêné à mon tour.
– Ne t'excuse pas, tu sais que es la bienvenue, à n'importe quelle heure. Elle soupire. Cette maison est silencieuse maintenant...
– Tu préférais lorsque nos hurlements résonnaient ? Je dis, en colère.

Comment peut-elle ne pas apprécier ce silence ? Après tout ce qu'on a vécu, elle arrive à se plaindre et à manquer le temps où il y avait encore du bruit dans cette maison.

– Ce n'est pas ce que je voulais dire...
– C'est à cause de tout ce bruit que je me suis barré. Maintenant que tout ça est terminé, tu devrais t'en réjouir. Je suis encore plus énervé que je ne l'étais déjà. Tu sais quoi, merci pour le café, mais je n'aurais pas du venir. Je pose la tasse sur la petite table et me lève, m'apprêtant à partir.

J'attrape mon manteau, l'enfile et me dirige vers la porte mais elle m'attrape l'avant-bras.

– Chéri attend ! Elle semble perdue... Je suis désolée.
– Je déteste cette maison maman ! Tu comprends ça, je déteste être ici, je ne revois que les moments où tu étais meurtrie, où tu pleurais, tu courrais a travers la maison pour nous cacher. Je revois toute la violence, je sens encore l'odeur nauséabonde de l'alcool qui gisait sur le sol collant. Comment peux-tu encore apprécier vivre ici maman ? Ma voix fait un écho tant j'ai hurlé. Maintenant, le silence règne et j'essaye tant bien que mal de reprendre ma respiration, face à ma mère tremblante, les larmes aux yeux. Je la tire vers moi et la prend dans mes bras. Elle me sert contre elle et renifle. Elle pleure...
Désolé d'avoir crié maman... Je m'en veux. Maintenant, je chuchote, pour essayer de l'apaiser. Mon coeur bat vite et j'ai cette horrible impression que je vais vomir. J'ai mal partout, je suis fatigué.
– Reste... s'il te plaît. Je hoche la tête, et elle semble se calmer. Elle embrasse ma joue et m'offre un sourire. Je vais te préparer ta chambre ! Je l'arrête.
– Je préfère rester dormir sur le canapé.
– Dans ce cas, je vais te chercher un coussin et une couverture.

Elle me laisse seul dans le salon, et je ne peux m'empêcher de me revoir enfant. J'étais tous les jours effrayé de rentrer de l'école, d'aller me coucher, je restais enfermé dans ma chambre, qui a fini par me rendre fou tant je me sentais oppressé. Mon placard était mon pire cauchemar tellement j'y étais emprisonné, je n'osais même plus l'ouvrir sans l'aide de ma mère. Je ne mangeais que quand j'étais autorisé à le faire. Je ne parlais presque plus, les professeurs n'ont jamais compris. On a cru que j'étais autiste, que j'avais des troubles mentaux et alimentaires tant j'étais maigre. Je vivais juste un calvaire à la maison, et je ne pouvais en parler à personne. L'école voulait me faire voir un psychologue, ma mère a toujours refusé, elle qui savait la vérité. Puis j'ai fini par grandir et c'était pire... Ma mère m'a toujours soutenu, elle m'a sorti des pires galères, dans le secret. Je ne sais pas où est-ce que je serais sans elle aujourd'hui. Je me croyais perdu, presque mort.

sous empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant