Chapitre 20 - mains froides et nous deux

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* hello hello :)
sous emprise m'avait carrément manqué.
depuis que j'écris des nouvelles, je passe moins de ici mais nos deux personnages préférés me manquait beaaaaucoup !
je poste donc ce chapitre avec quelques jours de retard et je m'en excuse (je m'excuse aussi pour les potentielles fautes, comme d'hab mdr)
je vous souhaite tout de même une bonne lecture et appréciez cette belle photo de Toni Mahfud aka Meek  ! Quel homme.*

Le café s'apprête à fermer, Meek est sorti. Il m'attend dehors, affalé contre sa voiture, une fumée d'air froid s'échappant de ses lèvres à chaque expiration. Il ressert son manteau contre lui, qui moule encore plus son corps dedans.

Je pousse les portes de l'arrière-salle. Il ne reste plus grand monde, la plupart est déjà partie, d'autres terminent leurs tâches. Karolina et Stephen sont vers les casiers, un peu isolés, je les rejoins.

– Meek est toujours dehors ? Karolina pousse une mèche de sa longue chevelure colorée brune. Elle s'est séparée de sa couleur naturel blonde-châtain clair pour rejoindre le clan des brunettes, qui ne manque pas de lui aller à merveille.

Je lui réponds d'un simple hochement de tête, me débarrassant de mon tablier. Je récupère mes affaires dans mon casier et enfile mon manteau.

– Tu veux que je reste avec toi ? Cette fois-ci, c'est à Stephen de parler. C'est la tête à moitié dans mon casier, dos à lui que je réponds:
– Je préfère gérer ça seule, vu comment ça s'est passé la dernière fois...
– Il est un peu violent non ? Je ne sais pas s'il le pense, ou s'il plaisante mais en tout cas, je n'aime pas son regard à ce moment-là, méprisant.
– Absolument pas ! Je réponds un peu trop sur la défensive. Meek n'est pas ce genre d'homme, il ne ferait pas de mal à une mouche, pas volontairement du moins. Il a un grand coeur, est gentil, doux et attentionné. Il ne cherche pas à blesser qui que ce soit. Pardon... Il ne l'est pas. C'est juste que ce jour-là, quelqu'un lui a donné raison. Je me tourne vers Karolina, qui baisse la tête.
– Désolée Gab', ne m'en veux pas, ça m'a mis en rogne de te voir comme ça.
– Je ne t'en veux pas, la prochaine fois évite de faire ce genre de choses derrière mon dos. Même si je dois quand même te remercier. Ça nous a beaucoup rapproché, on a enfin pu vraiment discuter, c'était vraiment magique... Elle sourit, malgré tout fière d'elle.

Je les embrasse, tandis qu'ils rejoignent le groupe, je salue au passage tout le monde et quitte l'arrière-salle. Il fait sombre dans le café, il ne reste presque plus rien d'allumé. Meek se dandine d'un pied à l'autre. Je me dépêche de le rejoindre, pour ne pas le laisser mourir de froid. Il tente de se réchauffer les mains, tout en observant les gens autour de lui. Il affiche une mine joyeuse lorsqu'il me voit arriver, le bout de son nez et ses joues ont une légère teinte rosée due à la fraîcheur du soir. Il est adorablement beau. Je m'approche de lui et pose mes mains sur ses joues, tentant de le réchauffer, ça lui fait une moue qui le rend tout innocent. Il pose ses mains sur les miennes, et je tressaute, tant elle sont glacées. Elles finissent par refroidir les miennes, me faisant frissonner.

– Pourquoi ne pas m'avoir attendu au chaud dans la voiture ? Il hausse les épaules en souriant.
– Je suis un warrior. Il rit, je lève les yeux au ciel, lui fichant un coup sur le torse. Quel faux prétentieux.
– Moi pour le moment, je n'ai pas encore envie de mourir, surtout de froid. Il passe un bras sur de mes épaules et me serre contre lui. Il embrasse mon crâne en gloussant et on s'empresse de monter dans la voiture. Il se tourne vers moi:
– Chez toi ou chez moi ?
– Chez moi, je réponds.

Bien que l'ambiance semble s'être apaisée, je ne peux sans cesse m'empêcher de penser à la même chose, ça me hante. Meek malgré tout reste un mystère pour moi. Je pensais le connaître, réellement, mais il semble toujours y avoir quelqu'un ou quelque chose qui me ramène à la réalité, pour m'éloigner éternellement de lui. Il semble y avoir toujours une part de lui que je ne connais pas, et j'ai peur de l'ignorer à jamais. Bien sûr que je ne connais pas tout de lui, je n'étais pas là avant, quand il était jeune, adolescent et jeune adulte, je le connais, le côtoie depuis seulement quelques mois. Il y a eu d'autres personnes avant, d'autres histoires que je ne peux réellement connaître. J'ignorais son existence avant que Karolina ne se mette à l'idolâtrer. Je ne me suis malgré tout jamais vraiment attardée sur son physique ou qui il était. Karolina parlait tous les jours de lui, cela en devenait une habitude, j'ai fini par ne plus faire attention à ce qu'elle disait.
Meek n'a pas le même pouvoir sur les gens et le monde que moi, il est bien plus puissant. Il s'est intéressé à ma personne avant même que je ne prenne sa toute première commande. Il connaissait pratiquement déjà toute ma vie, ma famille, mes études, mon appartement et j'en passe. Je ne sais pas jusqu'où sont allées ses recherches... C'est franchement flippant de se dire qu'il a autant de pouvoir sur des hommes pour monter tout un dossier sur moi, m'a-t-il surveillé ? De quoi est-il réellement capable ? Le Meek qui partage ma vie est-il le même que le Meek chef d'entreprise tout puissant ? On parle si peu de son travail, quand il part en voyage d'affaires, je ne sais pas où il va, pour combien de temps il en a, la plupart du temps. Je ne doute pas du fait qu'il parte souvent, je le vois, il est épuisé par son travail, et je comprends, je sais que ce n'est pas facile, il a énormément de responsabilités. Je le remarque encore plus depuis la soirée d'hier, avec l'arrivée fracassante de tous ses paparazzis et journalistes autour de nous, et bien plus encore avec l'article, sûrement le premier d'une longue liste. Je vois à quel point ils peuvent être intrusifs, juste parce que la personne est un tant soit peu connue. C'est malsain, de s'intéresser à quelqu'un pour rechercher ses faiblesses, le petit truc qui donnera le meilleur scoop. Les gens aujourd'hui sont capables de tout pour des likes ou des vues. C'est la volonté d'une reconnaissance vicieuse. On est prêt à sacrifier l'intimité de quelqu'un pour la popularité de la sienne, il n'y a pas plus inhumain que cela.

sous empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant