4. La psychologue

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03 DECEMBRE 2011

Une main lui secoua l'épaule. Riley grogna, avant de se frotter les yeux. Elle cligna ses paupières avant de discerner une silhouette familière : Jennifer Mitchum.

- Qu'est-ce que vous faîtes là ?!, s'exclama-t-elle horrifiée en ramenant sa couette contre son menton.

- Je te rappelle que tu avais rendez-vous avez moi à 11 heures 30. Il est 11 heures 45, répondit l'adulte sans se vexer.

Devant le regard vide de Riley, elle lui agita sa montre sous le nez.

- La directrice ne t'a donc rien dit ?

- J'ai dormi aussi longtemps ?, la questionna Riley en écarquillant ses yeux.

- Que veux-tu dire ?, dit Jennifer en fronçant les sourcils.

- Ben... Hier j'ai du m'endormir vers 15 heures, 15 heures 30.

- Bon je te laisse 10 minutes encore. Mon bureau est au fond, décida l'employée avant de s'éloigner d'un pas pressé.

Sonnée, la jeune fille s'empressa néanmoins de s'extirper de son lit. Elle supposa que Zoé était à l'origine de la couverture dissimulant le fait qu'elle n'avait même pas retiré ses baskets, mais l'adolescente ne semblait pas être là. Au moins, elle n'avait pas besoin de se changer pour rejoindre la psychologue.

*****

Elle toqua trois fois contre une haute porte de bois surmonté d'un panneau doré portant le nom de la fonctionnaire.

- Entrez.

Riley s'exécuta sans joie, fâchée de ne pas avoir écouté davantage la directrice la veille.

- Tu préfères le fauteuil ou le divan ?

- Le fauteuil, sinon je vais m'endormir, répondit en baillant la fillette.

Elle s'assit avec précaution contre le tissu de velours sans quitter des yeux la maigre adulte. Le bureau était plongé dans la pénombre.

- Tout ce qui sera dit ici restera confidentiel, dit cette dernière d'une voix feutrée qui lui était propre. N'oublies pas que je suis là pour t'aider. Justement, parlons de ton sommeil, as-tu bien dormis ?

- Je ne sais pas vraiment..., avoua Riley. C'était le noir complet en fait. Je pense que j'aurais pu y rester encore longtemps.

Jennifer hocha la tête.

- Sans doute l'anesthésie qui reste encore dans ton sang, estima-t-elle. Ne t'inquiètes pas, les effets s'estomperont rapidement. Parles moi de ton père, si tu le veux bien...

- Mon père n'est qu'un gros connard. Un salaud d'alcoolique, s'empressa de dire Riley. Je ne suis pas comme lui...

- Là n'est pas la question, tempéra la femme. Comment vis-tu sa disparition ? En es-tu soulagée ?

Riley hésita.

- Je... Je ne sais pas. Je le déteste, mais ça me fait bizarre aussi.

Elle baissa les yeux, sentant des larmes lui picoter la paupière.

- Tu peux pleurer, il n'y a pas de honte à cela. Je suis là pour t'aider.

Pourquoi pleurer ? Être libérée de l'emprise de son père n'était-il pas son rêve ? À en croire que non...

- De toute manière, c'est trop tard pour m'aider, grogna-t-elle en croisant les bras.

- Que veux-tu dire par là ?

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