13. Larmes

199 26 2
                                    

14 Décembre 2011

En cette froide matinée de Décembre, Riley se leva de bonne heure pour faire des tours de terrain. Son programme de remise en forme n'était pas trop sévère vu qu'elle ne suivrait le programme initial que dans quatre mois et qu'elle ne souffrait d'aucun problème de surpoids. Il impliquait surtout à ce qu'elle doive assister aux cours d'entraînement sportifs avec des enfants de cinq ans... Se faire écraser en course par des gamins n'ayant pas encore soufflé leur six bougies l'avait convaincu de s'entraîner sérieusement.

La respiration sifflante, la fillette entama son quatrième tour. La température avait considérablement chuté en l'espace de ces derniers jours, garder le rythme se faisait encore plus ardu. Elle vit du coin de l'œil quelqu'un pousser le portillon menant à la piste d'athlétisme mais ne décéléra pas. Il semblait y avoir régulièrement des agents venant ici, même tôt le matin, sans doute victime d'insomnie ou d'un programme de remise en forme corsé... Du moins les cinq derniers jours où elle était venue.

Au trois quart de ce tour-ci, une rafale glaciale l'immobilisa. Essoufflée, transie par le vent d'hiver, Riley préféra directement retourner au vestiaire. Elle jeta un coup d'œil à sa montre assortie d'un chronomètre et soupira, n'ayant pas l'impression d'avoir fait de très net progrès en ces quelques jours. Meryl Spencer lui avait dit qu'il faudrait du temps avant de réellement progresser mais elle avait hâte. Cependant, bien que sans résultat, courir lui permettait de se vider l'esprit. L'air glacial, ses efforts pour maintenir une respiration régulière, compter ses tours... Tout cela l'aidait à ne plus penser qu'à rien.

Après s'être changée, la fillette s'apprêta à pousser la porte lorsqu'elle entendu des bruits de pas précipités lui parvinrent aux oreilles. Des chuchotements s'ensuivirent, et c'est inconsciemment qu'elle s'agenouilla en silence contre la mince cloison, toute ouïe.

- ... Si je n'avais aucune morale, comme toi, je n'hésiterais pas à te détruire la gueule, dit une première voix menaçante.

- L... Liang je t'ai déjà dit que j'étais désolé... Aller, c'est pas si grave !

Avec surprise, Riley reconnut la voix d'Alvin. Mais qu'est-ce qu'il a bien pu faire, encore..., se demanda-t-elle.

- PAS SI GRAVE ???, tonna soudainement la première personne.

Quelqu'un sembla taper contre le mur. Effrayée par la tournure que semblait prendre la discussion, Riley recula avant de rencontrer un pied du banc en métal. Sa semelle résonna bruyamment et elle étouffa un juron. Le silence se fit.

- Il y a quelqu'un à cette heure là ?, questionna la première voix, redescendant d'un ton.

- Ça venait de là, on pourrait p't'être vérifier ?, demanda l'autre.

La jeune fille frissonna, et se redressa en silence, ne souhaitant pas être découverte dans une position aussi étrange.

- T'es fou, c'est le vestiaire des filles, sûrement pas !, rétorqua celui qui le menaçait une minute auparavant. Va-t-en avant que je change d'avis à ton sujet, ducon.

Riley perçut des pas qui s'éloignèrent et soupira de soulagement. Elle ramena les lanières de son sac sur les épaules et sortit tranquillement, persuadée que tout danger était écarté.

- Il y avait vraiment quelqu'un, dit une voix dans son dos.

La jeune fille se retourna en sursaut, elle écarquilla les yeux. Devant elle se tenait un jeune garçon asiatique au T-shirt bleu clair, les bras croisés, l'air impassible.

- Désolée..., bafouilla-t-elle. Je passais juste par là...

- Pareil, lâcha l'inconnu avant de tourner les talons.

CHERUB : REOù les histoires vivent. Découvrez maintenant