12. Révélations

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- Tu t'es bien amusée hier ?, demanda Zara en laissant entrer Riley dans son bureau.

- Oui, c'était vraiment bien, répondit en hâte cette dernière. Vous vouliez me voir ?

- Viens t'asseoir dans un fauteuil, nous allons un peu discuter.

La fillette s'exécuta, étonnée par le comportement de la directrice.

- Vous avez trouvé des informations sur ma mère ?, s'enquit-elle.

- Oui, mais je dois t'avertir que la vérité n'est pas toujours agréable à entendre. Honnêtement, si je ne t'en avais pas donnée la parole, je t'aurais gardée en dehors de tout ça, Riley. Tu n'es pas obligée de savoir tout de suite.

- Non, il faut que je sache. S'il vous plait !

La jeune fille se mordit les lèvres, attendant avec appréhension la vérité.

- Très bien. Vu qu'elle t'apprécie vraiment, j'ai demandé à Zoe d'aider dans les recherches. Elle s'est procurée une copie de la photo de ta maman et toi afin de faire une identification faciale. De plus j'ai épluchée les avis de disparitions en Russie, grâce à certains contacts de CHERUB, dans les trois ans précédant ta naissance.

- Ah c'est pour ça qu'elle s'est pointée à 4 heures du matin dans ma chambre avec son téléphone !, s'exclama Riley.

Zara fronça les sourcils, avant de se fendre d'un sourire :

- Je ne lui avais pas non plus demandé de faire ça... Mais c'est une agente assez originale. Bref, continuons. Nous avons trouvé une identification. C'est une femme qui a débarqué en Angleterre sous le nom de Natalyia Kovaleski. Elle faisait partie d'un peuple nomade dans la Sibérie Occidentale. Son père aurait signalé aux grandes villes sa disparition, à l'âge de 18 ans. Elle aurait été aperçue à Moscou peu de temps après... Avant de s'évaporer dans la nature.

Zara s'interrompit, pour relire un papier.

- Nous ne sommes pas sûrs à 100% qu'il s'agit de ta mère, mais la photo et les test ADN réalisés par le Dr Kessler correspondent à cette branche. De plus, ta mère semblait extrêmement jeune, je dirais qu'elle n'avait qu'un vingtaine d'années sur la photo. Il y a beaucoup de critères qui correspondent.

Riley se tordit les poignets nerveusement. Elle ne comprenait pas très bien où Zara voulait en venir, et ressentit de la peine pour sa mère d'être tombée enceinte si tôt.

- Je n'avais pas conscience qu'elle m'avait eu si jeune, murmura la fillette.

L'adulte, face à elle lui adressa un sourire désolée.

- Je pense que ta mère a ensuite rallié l'Angleterre par un réseau illégal. Beaucoup de femmes, venant de milieu pauvre, utilisent ce moyen pour se rendre en Europe, en espérant obtenir une nouvelle nationalité. Ton appartement a été complètement retourné après la disparition de ton père. Notre hypothèse la plus sûre serait qu'il était lié à ce genre de réseau. Tu disais bien qu'elle ne sortait jamais de votre maison, n'est-ce pas ?

- Oui... C'est horrible.

Riley enfouit son visage contre ses mains.

- En fait, elle a du rester avec mon père pour rester en Angleterre, c'est ça ? Et vu qu'elle m'a eue, ça n'a pas du arranger ses affaires...

- Riley, surtout ne penses pas ça. Tu n'es aucunement fautive dans cette histoire. Je suis sûre qu'une petite fille comme toi n'a pu être qu'un beau cadeau pour cette femme. Tout comme elle est ce que tu as de plus cher au monde, il en est de même pour elle envers toi.

Zara se leva et lui tendit un mouchoir, que Riley accepta avec reconnaissance.

- En tout cas, je veux que tu saches que tu n'as pas à porter tout cela seule. Si tu en ressens le besoin, un psychologue sera là pour t'écouter. Tu n'as plus à te débrouiller toute seule maintenant. La santé de nos agents est notre plus grande préoccupation. Donc ne garde pas tout pour toi, ma belle.

- Vous pensez qu'il y a des chances que je la revoie un jour ? Elle a peut-être du partir...

- Essaye de ne pas trop te faire d'espoir. Nous n'avons pour l'instant retrouvé aucune trace à son sujet...

*****

La tête dans son oreiller, Riley se remémorait les derniers événements. L'envie folle que Zara la rappelle pour l'informer s'être trompée de personne l'obnubilait, mais, en même temps... Plusieurs pièces venaient de trouver leur place en ces révélations. Ainsi, elle comprenait maintenant pourquoi sa mère parlait surtout le russe, et pourquoi elle ne sortait jamais de leur appartement. Les larmes lui revinrent aux yeux en imaginant la triste vie de cette femme, sans voir la lumière du jour. La jeune fille trouvait toujours refuge dehors, à se perdre dans la contemplation des nuages, oubliant ainsi un moment les tracas de son quotidien. Comment sa mère avait-elle pu supporter l'alcoolisme de son compagnon en permanence ?

Elle entendit vaguement un tapotement contre sa porte, suivi d'un léger cliquetis. Une main la redressa doucement par l'épaule.

- Riley, ça va aller ?, demanda Zoe, qui avait laissé de côté son habituel sourire.

L'adolescente tendit à sa jeune amie une boîte de mouchoirs dont elle se saisit, avant de se moucher bruyamment.

- Je ne savais pas... En plus Zara a l'air vraiment sure qu'elle est morte... Moi j'aimais bien l'imaginer juste disparue, ou partie en voyage..., sanglota la fillette.

Son amie lui frotta gentiment le dos, avant de la serrer dans ses bras.

- Bon, moi et les sentiments ça fait plutôt quinze... Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là, ne l'oublie pas, lui chuchota-t-elle.

Elle regarda sa montre puis se leva.

- Au fait, tu n'avais pas un entraînement de foot prévu avec Margaux et Coleen ? 

Riley, dont les sanglots commençait à s'atténuer, releva la tête.

- Si, t'as raison, à 10h30.

- Dépêches-toi alors, ma vieille. Il ne te reste plus que 15 minutes, sourit Zoe.

L'interpellée sourit faiblement.

- C'est toi la vieille avec ta coupe de grand-mère, répondit-elle en essuyant ses larmes.

- On va dire que je n'ai rien entendu, siffla son amie avant de tourner les talons. Au fait, essaye de ne pas trop te tracasser, hein ? Maintenant, tu es là, c'est le plus important.

Riley lui fit un signe de la main avant de chercher son maillot de football. Zoe avait bien raison, il valait mieux penser au campus dans ce genre de situation. Elle se changea puis s'aspergea le visage, avant de s'observer dans le regard.

- A trois, tu ne pleures plus, dit-elle à son reflet d'une voix encore tremblante.

Elle énuméra mentalement le compte à rebours puis se précipita dehors, ne voulant surtout pas être en retard à son premier entraînement. Après tout, elle n'avait pas souvent eu l'occasion de taper dans un ballon !


Je suis désolée du temps que j'ai mis à poster ce chapitre par rapport aux autres '^' J'ai eu une bonne baisse d'inspiration vu que j'ai souvent tendance à remettre en question ce que je fais... En espérant que ce chapitre vous plaira bien ! >u<

CHERUB : REOù les histoires vivent. Découvrez maintenant