16. Escalade

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- On arrive certainement bientôt !, s'exclama un jeune garçon du nom de Luka, semblant surexcité. Il portait le T-shirt bleu des prochains candidats au programme d'entraînement initial.

- Calme-toi, ordonna Coleen, l'air sombre. A ta place, j'aurais moins hâte.

- Bah, pourquoi tu t'es inscrite alors ?, rétorqua-t-il, étonné.

- OK, j'ai rien dit..., soupira la jeune fille.

Margaux donna une tape dans l'épaule de son amie, avec un sourire d'excuse. Cette dernière lui reprochait encore de l'avoir fait rater l'excursion du week-end à Londres. "C'est bientôt Noël, en plus !", s'était-elle exclamée à l'annonce de l'exercice, armée d'un regard suppliant.  Mais elle n'avait pas voulu pour autant supplier la secrétaire de la retirer de la liste. Bien que la perspective de passer deux jours dans la boue n'était guère réjouissante, il y avait toujours espoirs d'apprendre de nouvelles choses. La froideur de Décembre avait néanmoins eu raison de la majorité des autres agents : seulement 7 enfants s'étaient proposés, quatre T-shirt gris dont Margaux et Coleen ainsi que trois T-shirt bleu ciel, dont Riley.

Celle-ci se trouvait aux côtés de Janis, une fillette blonde avec des tâches de rousseur, qui passera le même programme d'entraînement initial et des deux autres T-shirts gris : Tristan et Austin. Les sept agents étaient entassés depuis maintenant deux longues heures à l'arrière d'un 4x4 à la délicate odeur de fuel mélangé à du pneu usagé. Chacun d'eux était vêtu d'un uniforme blanc immaculé, au dessus d'un gilet de protection, et avait en sa possession un gros sac, avec interdiction de regarder à l'intérieur. A l'avant se trouvait Kasakov, écoutant des chants militaires tonitruants.

Environs 15 minutes plus tard, le véhicule s'immobilisa pour de bon.

- Descendez, et que ça saute, cria l'instructeur.

Tous s'empressèrent de s'exécuter, dissimulant tant bien que mal les grimaces liées à l'inconfort de ce petit voyage improvisé. Riley sauta dans la poussière et s'étira, tout en guettant les alentours. Ils se trouvaient dans un espace rocheux. Le Soleil brillait fort, compensant la légèreté de leur uniforme. Cependant, aucun agent avait été en capacité de justifier la couleur blanche de ceux-ci.

Les sept enfants se mirent au garde à vous devant le regard sévère de l'instructeur. C'était pour ainsi dire, la première fois que Riley le voyait en chair et en os. Cet authentique guerrier ukrainien, marqué de diverses cicatrices faciales et d'une forte corpulence, semblait autant impressionnant que dans les récits de ces camarades.

- Aujourd'hui, nous allons faire de l'escalade, annonça-t-il tout en jetant son sac à terre.

Il en sortit une corde, des mousquetons ainsi qu'un baudrier. Prenant tout son temps, il enfila son baudrier et boucla soigneusement les mousquetons aux sangles. Après ce moment qui parut être une éternité pour les jeunes agents, il releva la tête :

- Qu'attendez-vous pour vous équiper ?! Aller, exécution !, aboya-t-il.

Les enfants sursautèrent, avant de s'empresser de farfouiller dans leur sac. Riley regarda d'un air dubitatif le mélange de sangles s'offrant à elle. L'escalade lui était une activité totalement inconnue. Elle jeta un rapide coup d'œil aux autres T-shirts bleus à sa gauche, Janis s'équipait sans mal ainsi que Luka. Essayant de recopier leur geste, elle parvint à ne pas se tromper de trous pour glisser ses jambes et serra les boucles avec soulagement. Ensuite, elle sortit un casque de son sac et l'enfila.

Des éclats de voix se firent entendre à sa droite. Austin avait de toute évidence un baudrier trop petit pour lui et Tristan ne parvenait pas à serrer le sien, bien trop large. Les filles n'étaient pas en reste non plus, Margaux tenait dans ses mains des lambeaux de tissus et Coleen... Ne tenait rien. Kasakov les incendia pendant des longues minutes mais les quatre agents se gardèrent bien de lui répondre : ils restèrent la tête baissée sous le flot de postillons, semblant habitués à de telles mises en scène. Riley n'en croyait pas ses yeux, se demandant si elle-même saurait être aussi calme devant un telle agression.

CHERUB : REOù les histoires vivent. Découvrez maintenant