Drive – Incubus
Connasse !
Connasse qui est montée dans ce taxi. Connasse qui a flanqué la pagaille dans mon esprit. Qui ne sait pas ce qu'elle veut. Qui m'a entrainé dans sa merde. Qui embrasse si bien. Qui m'a gâché mon groupe préféré. Connasse qui m'a à peine dit un mot en partant. Qui n'a pas agité le bras. Qui m'a donné de l'espoir. Qui a démoli mon espoir. Connasse qui a fichu le camp avec ma veste.
Connard !
Connard qui se laisse toujours embringuer dans des histoires pareilles. Connard qui se soucie des autres. Connard qui n'a pas su dire les mots qui l'auraient fait rester. Qui ne sait pas ce qu'il veut. Qui hésite. Qui ne lui a pas rendu son baiser tout de suite. Connard qui nourrit des espoirs irréalistes. Connard qui lui a donné sa veste.
Conneries !
Si seulement je ne m'étais pas attardé deux minutes dans la loge à me contempler dans le miroir, comme si ma tronche allait soudain me filer les réponses que n'a pas mon cerveau. Si seulement j'avais réussi à écarter la foule au lieu de rester coincé et aveugle dans ce labyrinthe de corps. Si seulement je l'avais vue dans cette épicerie avant qu'elle en sorte. Si seulement j'avais dit quelque chose quand elle s'est approchée. Si seulement j'avais fait tout ça, aurais-je été capable d'éviter l'inévitable ? Mon orgueil m'a rendu muet, mon chagrin m'a rendu muet – ensemble, ils se sont alliés contre moi et l'ont laissée partir.
Retourner dans la boite seul serait une défaite. Rester dehors à regarder les feux arrière de son taxi s'éloigner serait une défaite. M'asseoir par terre et contempler le caniveau serait une défaite. Mais comme c'est la plus accessible des défaites, je m'assois et je promène mes doigts sur le bord du trottoir. Je suis au ras des pâquerettes, la place qui me revient. Marchez-moi sur la gueule, piétinez-moi, flanquez-moi des coups de pompes, ne vous gênez pas. Nous sommes dans Ludlow Street, et les godasses qui défilent devant moi se situent toutes entre le hype et le porno. Baskets aux couleurs fluo, escarpins de putes, bottes à talons aiguilles unisexes. Si j'avais ma guitare, je pourrais me changer les idées. Au lieu de quoi, j'ai des tas de chansons qui se télescopent dans mon crâne. Toutes sont tristes. Toutes sont amères. Et je n'en ai pas d'autres à disposition.
Je ne l'ai pas laissée partir. Elle est partie toute seule. Ce n'est pas ma faute.
C'est elle la responsable.
Elle pourrait réparer.
Putain de sentiment trop familier.
Pourquoi est-ce qu'on s'emmerde tant, hein ? Pourquoi est-ce qu'on s'expose à pareils dégâts ? Est-ce à cause de la solitude ? Est-ce à cause de la peur ? Ou est-ce juste pour exprimer l'ivresse des moments où l'on a l'impression d'être avec quelqu'un, d'être à quelqu'un ? Ignores-tu que c'était aussi simple que quand tu m'as entrainé hors de la fosse, Norah ? Tu n'étais pas obligée de m'embrasser pour m'amener là-bas. Je le sais, maintenant. Je peux le dire, maintenant.
Et tu es partie, maintenant.
C'est de ma faute, hein ?
Et merde !
Merde à ces interrogations. Merde à ces tentatives constantes. Merde à la croyance que deux personnes peuvent devenir un idéal. Merde à l'impuissance. Merde à l'attente de quelque chose qui ne se produira sans doute jamais.
— Tiens ! Harry ! Qu'est-ce qu'elle t'a fait, mon pote ?
Sandales Panthère Rose à talons. Je lève la tête. Marrant, je jurerais que c'est Tris qui se tient devant moi, l'air pleine de compassion. On se croirait dans un de ces feuilletons où la mère décédée revient de temps en temps pour s'exprimer. Irréaliste et, pourtant, juste au moment où on en a envie.
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Une nuit à New York | hs
FanfictionHarry et Norah n'ont rien en commun. Sauf un premier baiser, censé durer cinq minutes. Et qui va se prolonger toute une nuit. Une seule nuit? cette oeuvre n'est pas de moi, je ne fais que la réécrire avec Harry comme personnage principal, les vrais...