Je traverse discrètement la forêt, pieds nus et sur la pointe des pieds.
Charlotte est assise sur la souche, dos à moi. Je me souviens bien du premier jour, celui où elle est apparue. Assise près de la souche, une colère terrible dans tout le corps... Et pourtant ça me donnait envie d'aller la voir. Aujourd'hui, elle est presque pareil, mais sa colère est plus nuancée. Blasée.Hey.
J'en ai assez.
De quoi, Charlotte ?
De cette mascarade.
Laquelle ?
La vie.
La vie est une vaste mascarade, c'est vrai.
J'ai pas envie de me prendre la tête ce soir. J'm'en fous que Pierre Paul et Jacques ils aient envie de savoir si leur eau est plus potable que les autres, mais qu'ils sont pas allés à l'école ou j'sais pas quoi, alors ils mettent des annonces sur les livres de sciences.
Je veux pas non plus les gens.Ils sont chiants les gens hein.
Carrément. Gnagnagna t'es solitaire, gnagnagna tu devrais mettre des robes, gnagnagna tu devrais te faire des amis, mais merde j'suis bien seule. Je peux imaginer que je suis avec des gens, les faire disparaitre quand j'en ai plus besoin, et ils se plaignent pas parce que c'est juste dans ma tête.
Ils sont chiants.
Chiants.
Et elle s'est enfuie, sac à dos sur le bras, colère dans la tête.
__________________________________________________________
Réécriture : 02.07.2017
VOUS LISEZ
Charlotte et Jo
PoetryJo, t'étais comme une bête sauvage à apprivoiser, ça me plaisait. On s'est juste croisé dans cette forêt, mais j'ai tout de suite su que t'étais différent. #18 dans poésie : 25.07.17 #15 : 27.06.17 # 21: 28.07.17 #16 : 02.07.17 #28 : 03.07.17