Charlotte et Jo

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Je regarde ma nouvelle coupe, elle est plutôt classe, en tout cas c'est mieux qu'avant.

J'ai hâte de voir Charlotte, lui raconter ma journée, faire des conneries... Fuir ma maison, sans mère, sans véritable père.
Il est revenu du poste de police au bout de quelques heures, parce que je l'avais défendu. Il est triste parce que maman est morte. Et c'est ma faute si ma maman est morte.

Parce que je vis.

Ce soir, je rentre, papa est là, allongé dans le canapé, des cadavres de bouteilles. Le tueur en série de whisky.
Dès qu'il me voit ses yeux me regardent avec une fureur sans précédent, il est complètement bourré, et peut-être qu'il plane un peu. Son poing se met à vibrer il vole je l'évite.

Ce soir je danse avec la mort.

Je tourne une claque siffle à mon oreille, bientôt, un cadavre de bouteille, valse. En pleine tête. Le choc est sourd, la douleur brûlante, le sang coule.
Je tombe, dans ce cimetière d'alcool.
Je tombe plus que je vole.
Et la mon père tient sa revanche, il voit rouge, il voit noir, et il prend sa revanche à pleine main. Il serre il étouffe, il tabasse.

Je me sens partir, c'est mort je veux pas mourir. Je me bâts, pour pouvoir retourner un jour dans la foret, vivre cette seconde vie loin de ma famille.
Je veux vivre autrement, pas dans la peur.
Je veux vivre de discussions philosophiques, d'amours ratés, d'amitiés réussies et formidables, d'un peu d'école, de fous rires, de cheveux donnés pour le cancer.
Mais alors que je danse contre la mort dans ma tête, les cadavres de bouteilles me foncent dessus, et se confondent en moi. J'entends vaguement une voisine hurler, appeler le SAMU. je vois ma mère au loin et même si je l'aime je veux pas la prendre dans mes bras, c'est mort je peux pas mourir.

La sirène.
Les ambulanciers. Urgences.

Ils essaient de me soigner, je veux les aider mais ma mère approche, elle me touche.
Je pleure.

Biiiiiiiiiiiiiiiiiip.