CHERUB : Le Renouveau

CHAPITRE 4 : " CHERUB " ?

9 octobre 2010

Nastia se réveilla dans un lit moelleux, aux douces couvertures. L'espace d'un instant, elle cru qu'elle était de retour chez elle mais la vision des murs nus la désenchanta. La fillette frémit lorsqu'elle se rendue compte qu'elle était nue et remonta vite la couverture. « Qui a bien pu... ?! » Son dernier souvenir était le bureau d'Olga, puis plus rien. Le noir complet.

L'anglaise avisa des vêtements posés au pied du lit : des sous-vêtements blancs et propres, un pantalon treillis, un T-shirt orange, des chaussettes blanches et des rangers.

- J'ai été envoyée dans un camp de redressement ou quoi... ? murmura Nastia.

Elle se demanda si c'était sa punition mais un regard à la fenêtre l'étonna encore plus. Plusieurs gamins jouaient au basket, l'air parfaitement épanouis tandis que d'autres... Conduisaient ? Ecarquillant les yeux, Nastia enfila en vitesse les vêtements, surprise qu'ils soient parfaitement à sa taille. Elle contempla son reflet sur le miroir : une fillette aux longs cheveux blonds et à l'air fatigué lui renvoya son regard. La fillette s'atarda sur le motif en forme d'ange et le logo « CHERUB » brodé sur son T-shirt.

- Ca doit être le nom de l'organisation...

Parler à voix haute la soulageait. Ne souhaitant pas trainer dans les parages, Nastia sortit de la chambre, soulagée que la porte ne soit pas verrouillée. Elle avisa deux garçons de son âge, vêtus du même T-shirt qu'elle à l'exception près qu'il était rouge. Avant qu'elle ne puisse placer un mot, l'un d'eux lui dit d'un air moqueur :

- Je ne parle pas aux oranges.

Nastia fronça les sourcils, persuadée de se trouver dans un mauvais sketch, ou dans une caméra cachée. Le second garçon sembla lui indiquer l'ascenseur d'un mouvement de menton donc elle décida de s'y rendre. La fillette n'avait plus rien à perdre de toutes manières. Manque de chance, l'ascenseur était en panne. Elle avisa des escaliers qui descendaient et les dévala, déduisant qu'étant au dernier étage, elle n'avait plus qu'à descendre. Après avoir descendu deux étages, Nastia crois une fille devant être âgée d'une quinzaine d'années et, à moitié essoufflée, lui demanda :

- Euh... Excuse-moi, mais je suis perdue. Tu peux m'aider ?

Son interlocutrice se contenta d'un sourire avant de dire qu'elle ne parlait pas aux T-shirts oranges. Nastia soupira avant de remarquer que la jeune fille pointait discrètement du doigt un couloir. Résignée, la fillette blonde s'avança jusqu'à une porte frappée de la plaque : « ZARA ASKER, DIRECTRICE DE CHERUB ».

Elle resta à hésiter sur le seuil. Devait-elle entrer ? L'anglaise commençait à s'affoler avant de se rendre compte d'un détail : la plaque. Les paroles des autres jeunes. Tout était en anglais. Etait-elle enfin de retour à son pays natal ? Cette pensée l'encouragea à poursuivre. C'est alors que la porte du bureau s'ouvrit.

Une jeune femme blonde la considéra en souriant avant de la saluer :

- Bonjour, tu es bien Nastia ? Entre, je t'attendais !

Enfin quelqu'un pouvant parler aux T-shirts oranges ! Soulagée, Nastia entra dans le bureau est s'installa dans le fauteuil désigné par la directrice. Celle-ci se présenta :

- Je pense que tu l'as vu sur la plaque, mais je me présente tout de même ; Zara Asker, directrice de Cherub. Si tu es ici, c'est parce que tu as été choisie pour participer à notre programme, si tu le veux bien.

Un peu sonnée, Nastia répondit :

- Euh... Un programme militaire ?

Pour toute réponse, la directrice lui répondit avec un sourire énigmatique :

- Pas exactement... Je dirais plutôt un centre d'espionnage !

La blonde se contenta d'ouvrir de grands yeux, choquée. On aurait dit un film ! Etant presque sure qu'on lui faisait une blague, elle murmura :

- C'est une mauvaise blague... ? Ou c'est vrai ?

- Je comprends que tu sois étonnée, mais c'ets la vérité. Nous sommes une organisation qui recueillons de jeunes orphelins correspondant à nos critères pour les entraîner afin qu'ils deviennent des agents secrets. Nous avons plus de 300 agents actifs, des gymnases, des piscines immenses, plusieurs centres d'entrainement, un stade, des courts de tennis, et un stand de tir. Nous avons aussi notre propre école qui, je dois l'avouer, est surement nettement plus performante que celles que tu as déjà du fréquenter.

Déboussolée, Nastia commença à croire les paroles de la jeune femme. Jamais une blague n'aurait duré aussi longtemps.

La jeune femme reprit en douceur :

- Tu as des questions ?

- Oui, comment suis-je arrivée ici ? Je ne me souviens plus de rien, je crois que j'ai été endormie...

- C'est normal, nous ne pouvons pas nous permettre de dévoiler la position exacte de notre campus aux nouveaux arrivants, sans savoir s'ils vont rester ou pas.

La petite fille plissa les yeux :

- Je sais déjà que je ne suis plus en Pologne mais en Angleterre, vu la langue parlée ici. Mais... Si je refusais, vous me laisseriez repartir en vie ? Car je peux toujours deviner où l'on est, non ?

Zara éclata de rire :

- Jamais nous ne turions un enfant pour ça, voyons ! De toutes façons, qui croirait en l'existence d'une telle organisation, sans jamais y avoir mis les pieds ?

Cet argument laissa Nastia silencieuse. Curieusement, elle ne ressentait plus aucune peur. Cet endroit lui semblait magnifique, avec des couloirs propres, un beau mobilier et surtout la chance de faire enfin quelque chose d'utile dans sa vie. Néanmoins, elle répondit :

- Mais... pourquoi ai-je été choisie ? Par pitié car je risquais de me faire renvoyer de cet orphelinat ?

- Non pas du tout ! s'étonna la directrice, Même si ton départ a été précipité par ce concours de circonstances, notre jeune espionne t'avait déjà prise sous son aile. Abigail, ça te dit quelque chose comme prénom ? ajouta t-elle avec un sourire malicieux.

- Oh... Je ne m'en serais pas doutée. Mais elle n'a pas eu le temps de me connaitre...

- Tu n'as pas été placée dans cette chambre par hasard, notre très chère Olga avait déjà examiné tes bulletins scolaires et le fait que tu as une sœur jumelle et que tu es bilingue te donne beaucoup plus de valeurs ici que tu ne le croies.

- C'est tellement... Etonnant. J'ai encore du mal à croire que des enfants peuvent devenir agent secret !

- C'est pourtant la vérité. Avec leur apparence inoffensive, les enfants peuvent très facilement récolter beaucoup plus de renseignements ou encore piéger des gens, même des criminels.

- Très bien... Mais vous avez parlé de ma sœur, cela signifie-t-il qu'elle est déjà ici ? demanda Nastia, les yeux remplis d'espoir.

- Non désolé, je ne sais pas quand elle pourra arriver, il faut pouvoir trouver un bon prétexte pour la faire sortir de son orphelinat. Mais ne t'en fais pas, dans un mois tout au plus elle sera ici ! Mais il faut déjà que tu réussisses les tests d'entrée.

La mine déconfite, Nastia hocha gravement la tête.

- Tu veux tenter ta chance ici, Nastia ?

Les yeux brillants, quoiqu'un peu anxieuse, la blonde acquiesça avec un sourire tendu :

- Oui, je le veux.