CHERUB : Le Renouveau

CHAPITRE 17 : Parachutistes

01 février 2011

Le sol tremblait sous leurs pieds. Les recrues étaient en route vers le point de départ de l'épreuve finale. L'Hercule C5, tel était le nom de leur avion, était assez spacieux vu le faible nombre de passager : les recrues, Speaks, Pike et Kazakov. Miss Smoke était partie à l'arrivée de l'Ukrainien, sûrement pour prendre des vacances. Les sièges avaient été positionnés de manière à laisser un large espace autour de la porte afin de procéder au largage d'une équipe de parachutistes. Les recrues et les inspecteurs allaient devoir sauter de l'avion afin de commencer l'épreuve.

Le décompte avait été lancé quelques minutes plus tôt et le temps restant avant les premiers sauts était affiché dans l'avion, comme l'heure dans les bus.

Plus que trois-cent-soixante secondes.

Nastia n'en menait pas large. Elle avait été pétrifiée en apprenant qu'elle allait devoir sauter en parachute. Contrairement aux trois autres recrues, la fillette n'avait jamais effectué un tel exercice. Les anciens T-shirts rouges avaient eu l'occasion de faire leur premier saut lors d'un exercice d'entrainement mais Nastia, arrivée trop récemment, n'en avait pas eu l'occasion. Mais, à trois jours de la fin du programme, elle ne comptait pas abandonner. Elle savait que Julian ne lui pardonnerait pas. D'ailleurs, celui-ci avait refusé de l'écouter lorsqu'elle avait voulu lui expliquer ses craintes.

Livide, la fillette se remémorait les instructions de Kazakov : chaque recrue devait fixer le mousqueton de la sangle de leur parachute à un câble métallique positionné au dessus de leur tête. Les sacs à ouverture automatique étaient conçus afin de se déployer dès que les enfants sauteraient dans le vide, afin d'éviter tout accident. Positionnée en troisième place, entre Caleb et Julian, elle s'équipa comme les autres en s'efforçant de ne pas trembler. « Ce n'est pas le moment de reculer. »

Cent-vingt-secondes.

Les instructeurs avaient finis de vérifier l'équipement de chacun. Il ne restait plus qu'à attendre le temps imparti pour sauter. Dès que le temps serait écoulé, Kim, placée en première place, allait devoir sauter, suivie de Caleb, de Nastia, de Julian et des trois instructeurs. La fillette ne savait pas où ils étaient précisément placé mais, déséquilibrée par les mouvements de l'avion, elle n'osait pas regarder derrière.

Soixante secondes.

Tandis que l'alarme retentissait, Kazakov ouvrit la porte de l'appareil. Nastia était soulagée de ne pas se trouver juste devant le vide durant la dernière minute dans l'avion. Les autres ne semblaient pas vraiment inquiets, après tout ils ne sauteraient pas de très haut d'après les entraineurs. Personne ne voulait échouer si près du but.

Trente secondes.

Speaks lâcha les dernières instructions : sauter, attendre trois secondes, activer le parachute de secours si le premier ne se déployait pas automatiquement, puis utiliser délicatement les suspentes en les tirant de manière à s'orienter. Il fallait faire attention à ne pas se trouver trop proche de ses camarades et choisir un bon terrain pour atterrir.

Zéro seconde.

Sous les cris des entraineurs, Kim sauta, sitôt suivie de Caleb. Nastia n'eu pas le temps de réfléchir qu'elle s'élança à son tour, espérant ne pas s'écraser lamentablement en échouant à ouvrir son parachute. Le vacarme était assourdissant. Nastia se sentit ballotter dans les airs quelques secondes qui lui parurent éternité puis, coup de chance, le parachute s'actionna comme prévu dès. L'air s'engouffra dans le voile déployé ce qui fit remonter légèrement la fillette avant de redescendre. De mèches de devant s'échappèrent de ses tresses et lui fouettèrent le visage. Une sensation de liberté l'envahit tandis que l'avion s'éloignait, laissant place à calme incomparable à ce qu'elle venait de vivre. Elle sourit ; elle ne pensait pas que sauter en parachute pouvait être autant impressionnant qu'agréable, elle avait l'impression de voler. Maintes et maintes fois la fillette avait rêvé qu'elle volait dans les airs, c'était maintenant chose faite.