Les larmes de lune

Chapitre 3

PDV Kyle :

Je fus réveillé par quelques bruits provenant de la salle de bain, je me relevai avec l'impression d'avoir dormi sur un tas de pierre. Une odeur légère embaumait toute la pièce, sans doute de la peinture. Un peu comme si quelqu'un venait tout juste de repeindre un mur.

Je jetai un coup d'œil à la fenêtre, pour constater que le soleil commençait à peine à se coucher. C'était bien la première fois que je me levais aussi tôt et le décalage horaire commençait à se faire ressentir de plus en plus. Au Texas il ne devait même pas être midi et à cette heure-là j'étais censé être bien au chaud dans un vrai lit jusqu'au soir.

J'aurais bien voulu visiter Paris dans d'autres circonstances, car maintenant je n'avais qu'une seule envie, rentrer, en ayant bien sûr rempli mon travail en ramenant cette novice au pensionnat. Et après cela je prendrais des vacances bien méritées, enfin si les novices avaient la gentillesse d'arrêter d'apparaitre toutes les cinq secondes.

L'eau de la douche se mit à couler, ce qui voulait dire que j'avais quelques minutes de libre pour faire une petite visite et trouver par la même occasion quelques informations. Par exemple où étaient les parents de Luana ? Je n'avais absolument rien trouvé dans son dossier scolaire, à part un numéro qui n'était même plus valable depuis un certain temps et pas mal de renvois tapissaient le dossier, toujours pour le même motif, violence grave ou mise en danger d'autrui. J'avais eu vraiment du mal à y croire quand je l'avais vue pour la première fois, elle avait l'apparence d'une fille totalement banale et sans problèmes. Peut-être que son fort caractère pourrait laisser à penser le contraire, mais non elle avait l'air normal. Enfin sans compter le fait qu'elle habitait dans un vrai taudis, où les murs devaient être rongés par la moisissure depuis au moins 100ans, sans exagérer le moins du monde.

Je fis un rapide tour du propriétaire, sans grand succès. Aucune photo n'était accrochée au mur, qui aurait pu montrer la trace d'une quelconque famille ou amis. On pourrait presque croire qu'elle venait d'emménager ou qu'elle s'apprêtait à partir, des cartons vides restés dans un coin de la pièce et une multitude de feuilles recouvrait le petit bureau collé au canapé dépliable qui lui servait de lit. La seule pointe de couleur dans la pièce était des tâches de peinture sèches qui recouvraient la quasi-totalité du sol et aussi des pots à crayons colorés remplis à craquer de crayons et de pinceaux déjà usés posés à même le sol.

Une pièce si étrange et petite, que ne pouvais pas la décrire plus que ça. Résultat je n'avais rien trouvé d'intéressant, j'aurais pu tout simplement lui demander mais pas besoin d'être devin pour deviner qu'elle ne me répondra pas et qu'elle m'enverra tout simplement bouler.

Je me laissai tomber lourdement sur le canapé. Sans avoir prévenu sa famille je ne pouvais tout simplement pas l'emmener avec moi. Je ne voulais pas voir la tête du directeur quand un avis de recherche sera lancé dans toute la France pour retrouver une jeune fille blonde qui aurait été enlevée. Ressemblant étrangement comme deux gouttes d'eau à la nouvelle novice que je venais de ramener.

Je me relevais donc, pour repasser encore une fois en revue le minuscule studio, j'étais peut-être passé à côté de quelque chose. Du moins je l'espérais.

Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais mes yeux se posèrent sur une porte à laquelle je n'avais pas du tout fait attention jusqu'à maintenant, sans doute un simple placard à balai, mais c'était le seul endroit où je n'avais pas encore cherché.

J'appuyai sur la poignée qui avait l'air de ne plus tenir, mais la porte ne bougea pas. Curieux elle était verrouillée, il y avait forcement quelque chose de précieux à l'intérieur. Heureusement une légère manipulation suffirait à l'ouvrir. C'était une serrure simple, sans aucune protection extérieure. Je me concentrai sur l'intérieur du mécanisme et aussitôt un déclic se fit entendre. J'appuyai une seconde fois sur la poignée, un peu trop fort car elle se décrocha de la porte, pour me rester dans la main.