Chapitre 11: Mémoire saturé

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Mon cerveau n'allait pas très bien. Et ça depuis toujours. De l'extérieur rien ne paraissait différents, mais a l'intérieur c'est un vrai bordel. Les images défilaient sans cesse, se mélangaient et s'éparpillaient au quatre coins de ma boîte crânienne. Un foutoir qui m'enpechait de voir clairement, de me concentrer sur les paroles de quelqu'un. Je mémorise trop d'images, trop de visages si bien que mon cerveau n'est plus capable de faire un trie.

D'un coup d'œil les traits d'un paysage reste bloqués sous mes paupières, si bien que même en fermant les yeux la nuit. Je vois ses milliards d'images defiler.

Un médecin définirait ça comme une mémoire visuelle surdeveloppée. Mais moi j'appelle ça un cauchemar.

Je suis comme un appareil photo à la mémoire continuellement saturée. Les images sont là mais muette, les souvenirs là aussi, mais vides de sentiments.

Quand j'ai laissé Kyle seul, j'ai senti mon cerveau sur le point d'exploser. Et c'est à ce moment là, qu'il me faut dessiner, une véritable obsession, l'art est l'antidote le plus efficace que j'ai trouvé. Si je dessine les images de mon esprit, celle-ci semble presque s'effacer, et cessent enfin de me tourmenter.

Alors je dessine, trace, jusqu'à ne plus pouvoir m'arrêter. Il m'arrive d'y passer des semaines, des mois. Ou je laisse mon sommeil et ma faim de côté pour juste matérialiser tout ce qui se bousculent dans mon cerveau.

Je ne sera pas expliquer pourquoi, ou comment mais ça m'avait pris d'un coup. Il fallait que je le dessine, une pulsion, une envie presque douloureuse. Alors j'ai couru, traversée la cour, pris les long escaliers. Ignorant la douleur violente que m'envoyait mon corps à chaque fois qu'un de mes tibia claquait contre l'une des marche. Les dortoir étaient vide, et quand j'avais foncé dans la chambre. Je m'etais littéralement jetée sur mon bureau.

Du papier...il m'en fallait immédiatement !
Un crayon, un crayon ! C'était si urgent.

J'ai attrapée le premier crayon venu, et j'ai ratissé la feuille devant moi de coup de crayon brut. Violent, mon cerveau donne les ordres et ma main suis. Je ne dirige pas, je ne suis pas là. Et la sensation de disparaître sur le papier, me procure une impression de vide. Un vide si doux que je pourrais m'y perdre. Je ne dessine pas pour la beauté, je dessine pour .

Soudain ma main ce fige, œuvre terminé. Je ne vois pas ce que j'ai fait, je n'ai pas le temps pour ça. Je ne suis pas seule ici... Je l'ai senti dès que je suis entrée. Et elle n'avait pas dit un mot.

Ma camarade de chambre invisible, n'était enfin plus invisible.

Je me suis retournée, un peu essoufflée face à elle. Assisse sur son lit un casque sur les oreilles, je semblais l'avoir dérangée dans un moment de détente.

Son visage s'imprima au fer blanc sous mes paupières et mon cerveau n'eu pas besoin de plus de 5 seconde pour la reconnaître.
La fille qui par ma faute avait fini a l'infirmerie le premier jour, c'était elle. Elle me fixa stoïque et une honte soudaine me fit détourner le regard.

- Je suis désolé de t'avoir dérangée. M'exclamais-je doucement.

D'un mouvement parfaitement maîtrisé elle abaissa son casque et se mis sur le bord du lit.

- A l'avenir pourrais-tu faire de la peinture à l'extérieur, les vapeurs qui en émanent sont très mauvaises pour la santé.

Je suis resté figée bouche ouverte sans savoir quoi répondre . Un "Je suis très heureuse de faire ta connaissance " était-il trop demander ? Elle s'est levée et a prise un livre sur son bureau avant de sortir sans un mot de plus.

Les larmes de lune Où les histoires vivent. Découvrez maintenant