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Quand elle se réveilla, Faustine se retrouva assise en tailleur au milieu du ring, les jambes sanglées au sol. La lumière de la pièce était éclatante, elle brulait presque les yeux, ce qui fit surgir en l'adolescente le besoin absolu de soleil, de lumière non-artificielle. Un brouhaha la ramena à la réalité. Son cœur n'avait jamais battu aussi vite, mais elle essayait de ne rien laisser paraître de sa terreur.
Elle esquissa un sourire qui ne montait cependant pas jusqu'aux yeux. Elle essayait de ne pas regarder la foule qui se trouvait en face d'elle.
Ses oreilles bourdonnaient tellement qu'elle n'entendit pas le nom des personnes que l'ont appelait à venir se battre.

Elle fermait les yeux pour ne pas voir les combattants, mais la curiosité l'emporta sur la raison. Elle ouvrit les yeux et regretta ce geste presque aussitôt, car elle comprit que c'était le signal attendu pour le début du combat.

De là où elle était, la jeune fille ne pouvait voir que la personne qui se trouvait à sa droite.
Elle n'osait pas tourner la tête, comme si chacun de ses mouvements étaient fatals.

Depuis sa sortie du coma, elle avait décidé de ne plus avoir une attitude d'adolescente immature. Elle avait choisi de se taire, afin d'endurer tout cela en silence, mais aussi afin de ne plus se faire remarquer.

Une voix tout à coup retenti, brisant le calme qui s'était installé dans l'immense pièce.
"Veuillez vous placer devant cette chère Faustine pour qu'elle profite pleinement de e doux spectacle."

Cette voix mielleuse fit frissonner de peur la jeune fille. C'était celle du loup.

L'adolescente entendit des pas autour d'elle et dût se concentrer longuement pour ne pas réagir. Elle avait reconnu une des deux personnes : la fille.

Elle n'aurait jamais cru la reconnaître mais sa longue chevelure rousse ainsi que son regard bleuté était inoubliables. Oh comme elle semblait souffrir !
Son coéquipier, quant à lui, avait l'air de ne ressentir aucunes émotions.
Il semblait vide d'esprit, complètement dépourvu d'intelligence.

Le regard de Faustine croisa enfin celui de Clara. Elle paraissait au bord des larmes. La jeune fille eu vraiment pitié pour elle. Elle était si fragile ! Avant l'activité, elles avaient déjà eu l'occasion de discuter, durant les maigres repas où aucunes des deux ne respectaient les règles sur le silence.

Faustine eut envie de la prendre dans ses bras, mais c'était impossible.

Un cri strident annonça le début du combat.
Celui-ci ne dura longtemps, cependant, à travers le regard vide de Faustine, il paru durer une éternité.

Elle analysait tous les gestes, tous les regards. Elle avait fait le vide en elle, mais à chaque coup que Clara prenait, elle ressentait une douleur d'une atrocité intense. Ç'en était insurmontable.

Mais Faustine luttait, luttait tellement fort que de la sueur perlait sur son front.

D'un coup, elle avait remarqué que la cheville du garçon était dans l'angle mort du public. Bien sûr, il devait y avoir des caméras dans la pièce mais la jeune fille ne voulut pas se rajouter des angoisses qu'elle jugeait inutiles.

Elle n'hésita donc pas une seconde. Elle attrapa la cheville du garçon avec sa main, d'un geste fluide et gracieux.

Le garçon s'étala de toute sa splendeur. Il se cogna le menton en tombant. Sa nuque craqua mais ce ne fut point mortel. Faustine en était sûre car elle l'entendait respirer bruyamment.

Clara avait donc gagné, sans vraiment comprendre pourquoi. En réalité, seule Faustine savait.

Des hommes allèrent chercher l'adolescent, le soulevèrent par les pieds et le traînèrent sans aucune dignité.

L'hymne de la terreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant