La jeune fille marchait dans la rue vide, vide de personnes, d'enfants. Tout le monde en parlait depuis quelques semaines, que ce soit les journaux, la télévision, les commerçants : il y a des enlèvements, des dizaines, voire des centaines. La jeune...
Aujourd'hui (pourquoi je dis à chaque fois aujourd'hui bon sang !) un homme est venu. Grand, blond, yeux bleus. Ses cheveux étaient rasés très courts. Il devait avoir vingt ans. Comment un jeune adulte peut-il coopérer à cette... Chose ?! Je suis sidérée !
Il avait dans ses bras un paquet de feuilles, une boite de stylo et de la vraie bouffe.
Un burger. Punaise.
Il est devant moi sur le bureau. J'ai faim mais je n'ose pas y toucher.
L'homme a regardé mon genoux. La douleur était terrible. Le plic ploc qui s'était arrêté a redémarré.
J'ai pris ma tête dans mes mains. Je sentais les veines de mon crâne ressortir.
Il était juste en train d'enlever mon bandage. Il a remarqué ma torture. M'a regardé longuement.
Il m'a doucement caressé les cheveux et j'ai cru lire de la compassion dans ses yeux. Mais moi je ne veux pas de compassion ! Ça ne sert à rien d'en avoir alors qu'on m'a enfermé ici !
Il m'a d'un coup dégoûté avec sa tête d'ange de merde !
J'en ai marre moi !
J'ai enlevé sa main de mes cheveux et je l'ai claqué.
Il s'est remis à enlever mon bandage.
La sueur perlait sur mon front.
Je ne savais pas qu'enlever un bandage faisait aussi mal. Mais la douleur ne me fait plus rien.
De toutes façons, si j'arrive à sortir d'ici, on me la coupera cette foutue jambe.
Quand il a désinfecté, je n'ai pas pu m'empêcher de planter mes ongles dans son avant-bras.
Il a mis sa main sur la mienne. Mais pas de compassion cette fois-ci. C'était de la compréhension.
Et là ça a fait tilt.
Les perdants.
Depuis combien de temps cette horreur existe ?
Et si... On laissait partir les gagnants après leur seize ans et les perdants restaient ici à jamais.
Ou on tue les gagnants. Mais les perdants ont une mort plus terrible et plus longue.
Oh non... J'espère tellement me tromper.
J'ai retiré mes ongles de sa peau et je l'ai pris dans mes bras. Et j'ai pleuré.
Je suis si fragile. Je crois que je ne suis pas faite pour supporter tout ça toute seule.
Il me faut un repère. Avant j'avais Nathan. Maintenant je n'ai plus rien.
Mes nuits sont sans rêves. Comme si je n'espérais plus rien.
Oh... Nathan...
Je pense de plus en plus à lui. J'ai envie de l'avoir près de moi. Mais en même temps j'ai peur. Je ne veux pas le voir. Je ne veux pas l'entendre me parler. Je ne veux pas sentir son souffle saccadé contre ma peau.
Parce que ça voudrait dire que c'est la fin. Qu'il aurait gagné. Qu'il n'aurait plus seize ans. Alors qu'il n'en a que quinze. Mais depuis le temps que nous sommes ici...
Il ne sera bientôt plus là.
Je veux qu'il perde.
Je veux qu'il gagne.
Je veux qu'il reste.
Je veux qu'il parte.
Je veux... Qu'il soit heureux ailleurs.
Sans moi. Sans cette prison. Avec sa famille et ses amis. Et sa femme. Et ses futurs enfants.
Je veux qu'il ait un avenir.
Il ne doit pas me retrouver.
En fait, je pense qu'il ne gagnera pas s'il me voit.
Je ne sais plus quoi penser. Mon cerveau à mal.
Je ne ressens plus rien. Je crois que ces hommes m'ont rendue insensible.
Alors il ne doit pas me retrouver.
Je ne sais plus ce que je dis.
Suis-je devenue aigrie ? Ou encore sèche et cassante comme le verre ?
J'ai croqué dans le burger. Et j'ai vomi. Le peu que j'avais dans l'estomac. Je ne suis même plus capable de manger normalement. Mais que suis-je devenue ?
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Bonjour ! Ce chapitre vous a-t-il plu ?
Je m'excuse d'avoir mis autant de temps à le poster. C'est sûr que je suis moins régulière pendant les vacances que pendant l'année scolaire... Désolée !
Et... Merci beaucoup pour les 750 lectures !! C'est fabuleux ! Merci !
Bonne journée !
Ah aussi ! J'oubliais : Je vous conseille cette histoire, qui est super et qui a besoin de lecteurs ! L'auteur a sans faire exprès supprimé son autre histoire " Deux " et je voulais l'aider en vous présentant celle-là !
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